Camille
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Parfois il vaut mieux aoir la paix qu'avoir raison
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« Répondre #10 le: 30-03-2006, 11:44 » |
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J'ai recu ca en liste de difusion :
Je suis né le 1er avril 1988. En 2006, dès que j’ai eu 18 ans, j'ai décidé de rentrer dans la vie active pour aider financièrement mes parents.
En mai 2006, je suis embauché dans l’entreprise « A » en CPE.
En avril 2008, mon patron m’annonce qu’il ne peut pas me garder car il n’a pas les moyens de payer les cotisations sociales. Je retrouve de suite un nouvel emploi en CPE dans l’entreprise « B ». En passant devant mon ancien employeur, je m’aperçois qu’il m’a immédiatement remplacé.
En mars 2010, je suis de nouveau licencié sans aucune explication. Ce n’est pas grave, je retrouve immédiatement un nouveau travail chez « C » mais toujours en CPE que j’accepte bien que mon salaire soit inférieur à 2006, car depuis le gouvernement a abrogé le SMIC.
En avril 2012, prétextant que mon travail n’est pas consciencieux, je me retrouve de nouveau à la rue. Deux mois plus tard, je suis embauché chez « D » pour mon 4ième CPE. Très satisfait de mon travail, mon patron dessine avec moi l’avenir de ma carrière dans son entreprise (formation, promotion, responsabilité). Enfin, je vais pouvoir penser à mon avenir, d’autant plus que ma copine a, elle aussi, décroché un emploi, en CPE certes.
Le 28 mars 2014, je suis congédié sans aucune indemnité, sous prétexte que j’étais mal rasé. En colère, je lui dis que de toute façon, je retrouverai facilement du travail, grâce à mes 8 ans d’expérience en CPE.
Pendant 3 ans, c’est la galère. Partout où je me présente, on m’annonce qu’ayant plus de 26 ans, je suis trop vieux.
Enfin, grâce à une relation de mon père, je trouve un emploi en CNE. Mais en 2018, sous la pression du MEDEF, le Gouvernement, sans aucune résistance, crée définitivement le CUT ( Contrat Unique de Travail ) et élimine tous les anciens contrats.
Plus de CPE, de CNE, de CDD, d’intérimaire, de CDI et autres sortes de contrats, alors qu’en 2006, les organisations syndicales derrière la CGT, avaient réussi à faire reculer le Gouvernement et le MEDEF, sur le CUT.
En 2028, mes parents sont enfin à la retraite après 43 ans de travail. Le gouvernement voyant le nombre de retraités augmenter, décide de repousser l’âge légal de la retraite à 67 ans. Ma copine m’a quitté car nous n’avons jamais réussi à prévoir un avenir stable, pour construire une maison, avoir des enfants. Mes parents sont malades, mais comme le gouvernement a offert aux assurances privées, la gestion des remboursements maladie, que leurs pensions de retraite ne sont que de 50 % du salaire moyen des 40 dernières années, qu’ils n’ont jamais pu économiser, ni se payer d’assurances complémentaires, je suis obligé de rester vivre avec eux pour n’avoir qu’un seul loyer à payer qui représente, avec les charges, plus des ¾ de mon salaire.
Mi 2053, mes parents décèdent dans les 15ième accidents ferroviaires de l’année, accidents de plus en plus fréquents depuis que la SNCF a été privatisée.
Fin 2054, je me retrouve à la rue, car n’ayant pu m’acquitter de mes factures d’eau, de gaz, d’électricité, de téléphone, de mes impôts. Toutes ces entreprises autrefois nationales, ont été privatisées et appartiennent à des groupes internationaux ayant tout le monopole. Ils ne font pas de sentiments pour les usagers, seul compte le rendement des actions boursières.
Et pourtant je travaille chez Monsieur « Z », mais mon salaire n’a pas évolué depuis 2043.
Le 31 mars 2055, je trouve un vieux livre parlant du syndicalisme CGT. Il y est écrit qu’il fallait s’unir, être tous ensemble pour avoir des véritables réformes sociales au service des travailleurs et non au service de l’argent et du capitalisme. Moi, je me suis dit que je me débrouillerai toujours, donc je pensais ne pas avoir besoin des autres et que le syndicalisme ne servait qu’à faire des grèves et à empêcher de travailler. Je ne songeais qu’à moi, j’étais un individualiste. Je viens enfin d’ouvrir les yeux. Des millions de gens et moi-même, n’en serions pas là, si nous avions été unis et solidaires.
J’entends à la radio un discours du Président. Il dit que nous avons vaincu le chômage, que la caisse de retraite est bénéficiaire ce qui va permettre d’alléger les cotisations sociales (les charges comme disent les patrons), qui ne sont plus que de 10 % pour les salariés et de 5 % pour les entreprises. Il dit que le budget de la France est lui aussi bénéficiaire, ce qui va encore nous permettre de baisser les impôts malgré qu’il n’y ait plus que 10 % des français qui en payent. Il termine son discours en annonçant que la France est devenue un des pays les plus touristiques du monde.
Puis, je m’endors dans mon carton, sachant que demain matin, je n’aurai pas à me lever pour aller travailler, puisque je suis enfin officiellement à la retraite depuis ce soir.
Demain, j’irai essayer de retrouver d’anciens CéGéTistes, pour reconstruire le syndicalisme. Il n’est jamais trop tard pour changer l’avenir pour le bien des salariés.
Le lendemain matin, je me réveille mais je ne comprends pas. Je suis debout, et je vois mon corps gelé allongé sous le carton. Je réalise que pour moi, c’est trop tard.
Je comprends aussi le discours du Président.
S’il n’y a plus de chômage, c’est que la majorité des Français ont été comme moi. Ils n’ont pu fonder une famille, avoir des enfants, car ils n’ont jamais pu avoir la sécurité de l’emploi.
La caisse de retraite ne peut être que bénéficiaire, car très peu de salariés y arrivent ou sont décédés par maladie avant, ne pouvant plus se soigner depuis la disparition de la Sécurité Sociale.
N’ayant plus aucun service public, il n’y a plus besoin d’impôts à part pour payer les Sénateurs, les Députés, le Gouvernement. Et s’il n’y a plus que 10 % qui en payent, cela veut simplement dire qu’il y a 90 % de pauvres.
Si notre pays est le plus visité, c’est que la France ne vit plus que du tourisme, toutes les entreprises s’étant délocalisées dans les pays où il existe encore de la main d’œuvre.
Le Gouvernement et le MEDEF en voulant réaliser un maximum de profits, n’ont réussi qu’à faire de la France, un des pays les plus pauvres du monde, et de l’Europe, le nouveau Tiers Monde.
Si vous voulez que cela reste une fiction, et non notre réel futur, ne faites-pas comme moi, unissez-vous, ralliez-vous à la CGT pour obtenir un futur où tous nos enfants pourront s’épanouir, où l’être humain sera plus important que l’argent du profit.
N’attendons pas 2055 pour nous réveiller, pour dire STOP à la dégradation sociale que nous vivons depuis des décennies. C’est maintenant, en 2006 qu’il faut agir.
Le Gouvernement et le MEDEF seront obligés de revoir leurs copies, de proposer enfin de véritables réformes pour l'emploi au service des salariés. Ils seront obligés de comprendre que c'est bien la rue qui dirige, que c'est bien le peuple français qui décide !
Il faut que ce texte reste une fiction irréaliste et non, notre triste futur.
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