J'ai été confontée très jeune à la maladie de ma mère.
Un cancer foudrayant a été détecté tardivement (car elle n'avait pas eu de douleurs avant). Le diagnostic était sans appel : c'était trop tard. Il n'y avait rien à faire. Ma mère a refusé tout traitement médical à l'exception de la morphine quand la douleur est devenue trop grande. A quoi bon gagné quelques jours, quelques semaines ?
Elle est partie en moins de 6 mois. Les premiers mois, nous avons profité à fond d'elle et elle de nous. Puis la maladie a gagné. Pendant les deux dernier mois, nous l'avons vu se dégrader, devenir l'ombre d'elle-même. Devenir dépendante de nous a été très difficile pour elle et elle a souhaitée une hospitalisation. Elle ne voulait pas que mon père, mes soeurs et moi ayons à nous occuper d'elle. Cette periode est mon pire souvenir. C'est dure à vivre pour tout le monde.
Elle aurait voulu qu'on l'aide à partir. L'équipe médicale n'a officiellement rien fait.
Pourtant jeune à l'époque, j'ai trouvé injuste qu'on ne puisse pas aider l'être que l'on aime à partir. C'est qu'elle souhaitait pourtant ... et l'issue était certaine.
Suite à des complications pulmonaires, il y a deux ans, mon père s'est retrouvé en réanimation puis en pneumologie. Le diagnostic médical était clair et sans appel : "Il ressortira avec une bouteille d'oxygène dans le dos. Ces poumons n'ont plus une capacité respiratoire suffisante". Mon père a été terrasé par cette annonce et nous a annoncé clairement : "Je sors ainsi ... c'est vite vu : je règle ma succession et je me jette sous un train."
J'ai hurlé ma rage. Je l'ai secoué. Je lui est ordonné de s'accrocher à la vie pour moi, mes soeurs, sa copine, ses petites-filles. J'ai prévenue l'équipe médicale pour qu'il soit surveillé. J'ai organisé un planning de visites de ses potes, de la famille pour qu'il soit le moins souvent seul ... et pourtant au fond de moi, je comprenais : comment cet homme, bon vivant devant l'éternel, accepterai d'être ainsi diminué ?
Il est ressorti de cet hopital comme si de rien. L'équipe médicale, qui le connait depuis des années, l'appelle le "miraculé". Ce n'est pas la première fois, qu'il déjoue leur diagnostic !
: un cancer guéri, déjà deux infarctus et de multiples frayeur
Mais il est toujours là et mène une vie fort sympathique de retraité toujours en voyage aux quatre coins de la France ou de la planète. Ces années bonus valent le coup d'être vécues
Alors oui, si demain, il choisi sa mort parce qu'il ne supporte pas l'idée de devenir une charge quelconque pour ses proches, je comprendrai. Mais j'aurais toujours au fond de moi une petite question qui resonnera : "ET SI IL S'EN ETAIT SORTI ? ? ? "