Alors, partons du principe qu'on ne peut plus aujourd'hui mettre une claque à un sale môme.
Et nous avons le discours des psys, sur les "limites", les "sanctions".
Mais rien de concret sur des mesures coercitives que l'on peut réellement mettre en œuvre, sans être accusé de maltraitance.
Ça sert juste à culpabiliser les parents.
On sait aussi que, avec les gosses comme dans n'importe quelle autre situation d'autorité (au boulot par exemple), la sanction et la coercition directe sont des outils de coaching très pauvres, avec plein d'effets pervers.
La punition, c'est seulement pour les cons.
Personne de raisonnable n'envisagerait de frapper un subordonné qui a fait une connerie, et même lui mettre un blâme ou l'envoyer chez les RH, ou encore retenue sur salaire ou licenciement direct, c'est vraiment en dernier recours.
Il y a des tas de moyens beaucoup plus efficaces à mettre en oeuvre avant, des moyens qui protègent la relation à long terme, et donne à tout le monde une petite chance que ça finisse par "un subordonné compétent et intégré".
Sanctionner, punir, c'est d'une part reconnaître son propre échec comme patron, et d'autre part renoncer à former l'autre.
Vauban disait de ses soldats : "s'il mérite le fouet, je mérite la corde".
On finit par apprendre qu'il faut clairement faire la différence entre le joueur qui joue mal, qui relève du coaching, et celui qui joue en dehors du terrain, qui relève du carton rouge ou jaune.
Avec mes gosses, la règle que je me suis fixée était jamais de coups, sauf en réponse à violence de leur part : si ton gamin te met un coup de pied (ou frappe son frère), claque direct en retour, comportement inacceptable, limite absolue, la violence est un territoire interdit où il ne peut pas gagner.
Pour le reste, il ne faut pas penser en termes de sanctions / récompenses, mais en termes de conséquences.
En cohérence avec une vision du monde que tu transmets : on se comporte de telle ou telle manière parce que cela fait sens en termes de vie sociale et d'épanouissement personnel.
Tu ne participes pas à la cuisine ou à la table, tu n'as pas ton mot à dire sur le menu.
Tu ne veux pas bosser cet été, tu te démerdes pour t'acheter des nouvelles baskets.
Tu as fait une connerie à l'école, ne compte pas sur moi pour prendre ta défense contre tes profs soi-disant cons (ils sont sans doute cons en effet, mais ce ne sont pas les derniers cons que tu rencontres, à toi de te démerder pour ne pas te faire punir).
Tu n'es pas capable de rentrer à l'heure que nous étions convenus, ne me demande pas de ressortir la semaine suivante.
Et en retour, évidemment, encourager les comportements positifs.
Plus tu te comportes de façon responsable, plus je te ferai confiance et te laisserai autonome.
Plus tu es agréable, plus j'ai envie de faire des trucs avec toi.
Plus tu participes, plus je prends en compte ton avis.
Et tout cela n'a pas besoin de se faire dans le bruit et la fureur et les cris.
Le gamin ne comprend rien, n'intègre rien pendant une confrontation, pendant une engueulade il est juste concentré sur le conflit et la défense de sa place dans le monde.
C'est quand il est retourné dans sa chambre (après avoir claqué la porte, peut-être) qu'il intègre ce qui s'est passé et envisage d'autres solutions comportementales.
Donc, lui dire les choses clairement pour que ça pénètre, en essayant d'être constructif et bienveillant, et sans attendre que ça pénètre immédiatement.