J'ai deux petits soucis avec le postulat de base
1. De la part des femmes
C'est étrange parce que je connais aussi des mecs qui souhaitent l'exclusivité sexuelle de leur femme
2. Niveau de service durablement compétitif
Qu'est ce que tu appelles le niveau de service dans un couple ? Peut-on envisager que la demande du consommateur évolue dans le temps et que l'offre sache s'adapter, le monopole n'implique pas l'immobilisme (au contraire d'ailleurs parce que l'URSS n'existe plus).
Pour le reste, ça me rappelle un mec que j'avais rencontré et qui construisait sa relation aux femmes à l'aide du
Mercator, c'était très amusant quand on n'était pas le produit de consommation en question.
Question sérieuse, là.
Alors laissons le Mercator au dragueur (l'approche commerciale est très efficace), et intéressons nous au couple établi.
L'analyse en terme de cycles de Valentin me semble vraiment pertinente. Il apparaît ainsi que selon l'âge l'un où l'autre partenaire se trouve dans une position fragile, et cherche donc à maintenir sa position de monopole par tous les moyens.
Hé bien, la réponse nous est donnée par la théorie des marchés contestables (Baumol, Panzar, Willig, 1982).
Le problème que se posaient les auteurs, était celui de la persistance des oligopoles (et par extension des monopoles), alors que la théorie standard pose que c'est la situation de concurrence pure et parfaite (multitude d'offreurs et de demandeurs) qui est la plus efficiente économiquement. Il s'agit de résoudre une contradiction entre la prédiction théorique et l'observation de la réalité.
La théorie néo-classique de l'équilibre général (Arrow-Debreu) pose comme une des hypothèses fondamentales la libre entrée et sortie du marché (à tout moment un nouvel acteur (offreur ou demandeur doit pouvoir se accéder au marché, et à tout moment un acteur du marché, offreur ou demandeur doit pouvoir quitter le marché sans que cela lui coûte).
Dans la réalité, il existe de nombreuses barrières à l'entrée et à la sortie d'un marché. C'est d'ailleurs l'argument que donnent les critiques de la théorie.
L'idée de Baumol, Panzar et Willig, c'est qu'un oligopole (ou d'un monopole) peut fonctionner comme un marché en concurrence pure et parfaite, à condition qu'il n'y ait pas de barrières à l'entrée et à la sortie du marché, à savoir donc que l'oligopole, ou le monopole, se comporte comme s'il y avait une concurrence pléthorique, en maintenant la qualité de ses produits à un niveau suffisamment élevé (pas comme en URSS) et les prix à un niveau suffisamment bas. Car sinon, et en l'absence de barrières, les clients vont fuir, et les nouveaux concurrents arriver.
Application au couple (du point de vue de Madame, je vous laisser transposer pour avoir l'autre point de vue) :
Pour faire durer le couple, on peut soit mettre en place des barrières à l'entrée et à la sortie, soit garder le couple contestable et faire en sorte que ça marche.
1. la solution soviétique, les barrières à l'entrée et à la sortie Barrières à l'entrée : éviter l'apparition de rivales
- surveillance et contrôle de l'emploi du temps de Monsieur
- maîtrise des fréquentations du couple, prendre notamment des distances avec les copines célibataires, divorcées, ou simplement notoirement mal en couple
Barrières à la sortie : empêcher la fuite du
client mari
- mettre en œuvre la technique des "sunk costs", investissements aussi coûteux qu'inutiles, dont le seul intérêt est de créer une énorme dette dont il sera difficile de se défaire : par exemple un achat immobilier de "standing"
- faire savoir que le coût du divorce sera prohibitif, en faisant valoir les pertes d'opportunité (carrière sacrifiée pour élever les enfants) et le fait qu'il faudra compenser l'inévitable baisse de standing (voir plus haut)
2. la solution libérale, conforme aux lois du marchéIl s'agit de faire du couple un marché contestable, en supprimant les barrières à l'entrée et à la sortie (voir plus haut).
Pour que ça marche, il faut maintenir une prestation conjugale de haut niveau, à un prix bas.
(Je vous fais un dessin ?
)
Et Monsieur n'aura même pas envie de regarder ailleurs.