Le pire, c'est que l'inspecteur est une inspectrice, en fait !
Je ne suis pas si sûre que ce soit le pire en fait (même si ça a bien sûr été mon instinct premier). Le fait que ce soit une femme, au contraire, me fait penser que c'est un phénomène systémique (de la même manière que la plupart des mamans -malheureusement - continue de féliciter ou remercier un garçon qui débarrasse la table là où c'est attendu d'une fille, ou encore demander de "l'aide" à son mari pour les tâches ménagères, ou encore "pleure pas, y a que les filles qui pleurent"). Or qui dit phénomène systémique dit espoir que cela change.
Je me méfie des corporatismes au sens général du terme. J'aime à croire que je ne suis pas féministe parce que je suis une femme (même si bien évidemment le fait d'en être une a rendu la perception de l'injustice sexuelle plus aigüe ou "abordable") mais parce que je n'aime pas l'injustice et l'inéquité (et cela vaut pour bien d'autres combats qui ne me concernent pas directement mais que je trouve justes dans un sens sociétal)
Le fait que cela soit une femme qui prenne ce type de décision est pour moi plutôt (et paradoxalement) porteur d'espoir. Cela signifie que c'est quelque chose qui imprègne toute notre société (et je vous jure, aussi radicale je puisse sembler être, j'en suis pétrie également) et non une définition gravée dans le marbre des capacités de chacun. Toujours paradoxalement, tant que certaines femmes auront un discours de "je ne m'entends qu'avec les hommes et je me méfie des autres femmes" (récemment sur Nuts) et tant que certaines femmes seront leurs pires ennemies, cela me rassure dans la pensée que c'est une question de société et non d'individus. Donc il y a de l'espoir. Rien de pire qu'une société où chacun ne défend que sa paroisse ou son petit intérêt personnel.
Voilà pourquoi (attention, de l'angélisme va suivre
) on a aussi vu des blancs participer à l'abolition de l'esclavage ou de la ségrégation, des hommes à la libération sexuelle et civile des femmes, des aristos à l'abolition de leurs privilèges, etc. Il est une évidence que chaque combat social nécessite aussi (et surtout) l'approbation de ceux qui jusque là imposaient leur joug.
Tant pis pour les femmes qui n'osent s'affirmer qu'en commençant leurs phrases par "je ne suis pas féministe mais..." ou "les femmes entre elles, c'est une horreur". Cela me fait plus de peine qu'autre chose. Je me dis qu'elles sont probablement bien plus soumises à des contradictions et des injonctions internes que je ne le suis. Et putain, qu'est-ce que je le suis!