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=> Vie quotidienne et inclassables => : Célimène 16-07-2014, 23:27



: Le goût du travail et de l'effort
: Célimène 16-07-2014, 23:27
"Fais effort", c'est un driver important pour certains d'entre nous.
Le souvenir du jour où j'ai appris l'étymologie (https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/t/travail) du mot travail est encore très vif, je me rappelle à quel point ça a été une révélation et aussi un soulagement, comme si ça légitimait le fait que je n'aime pas ça.  

Je n'ai aucun respect pour le travail, pour le fruit du travail. Quand on me dit "tel truc à demandé tant d'heures de travail", j'ai souvent l'impression que c'est du temps perdu, que si ça a tant coûté à celui qui l'a fait, il n'avait qu'à faire autre chose. Je suis absolument incapable de mesurer en heures le temps que j'ai passé à apprendre un truc au piano, à faire la cuisine ou même à produire une note professionnelle.

Du coup mes valeurs sont plutôt orientées vers le "plaisir à faire", je préfère les gens brillants aux gens laborieux et je fais tout pour m'économiser du boulot. J'ai beaucoup de mal à dire à un enfant qui a eu une mauvaise note "ce n'est pas grave si tu as fait de ton mieux et travaillé" et j'ai plutôt envie de dire "ce n'est pas grave si tu n'es pas très brillant" (rassurez vous je n'ai pas d'enfants, pas besoin de me dénoncer à l'ASE).

Il m'a fallu longtemps pour oser affirmer cela et ça m'intéresserait de connaître votre rapport au travail et à l'effort, et notamment la façon dont ça influe sur vos rapports aux autres.


: Le goût du travail et de l'effort
: mescalero 16-07-2014, 23:30
 ;clap


: Le goût du travail et de l'effort
: Chnaps 16-07-2014, 23:50
Oui c'est vrai que quand on regarde l'étymologie, on se demande bien pourquoi les gens veulent absolument en avoir un  ;D

Après, mon rapport au travail... disons que je partage un peu ton ressenti pour certains aspect du travail :
Quand c'est un travail qui n'est pas plaisant, difficile de vouloir faire autre chose que l'éviter.
Mais la réalité c'est qu'au jour d'aujourd'hui, le travail est une obligation (et je ne parle pas à l'échelle d'une personne, mais de la société entière), ne serait-ce que pour avoir un toit et manger (avec un père dans l'agriculture, ça me parle ^^).

Sauf qu'aujourd'hui ont a tendance à désigner par travail toutes les activités lucratives, donc en englobant les activités qui nous plaisent également. Donc, non, je ne pas dire que je déteste le travail connaissant la nuance que le temps à apporter à ce dernier.


: Le goût du travail et de l'effort
: Célimène 17-07-2014, 00:04
Évidemment, comme je suis une contradiction ambulante, je travaille énormément (mais seulement depuis que j'ai un travail salarié, à l'école je ne faisais pas grand chose) mais je ne vis pas ça comme un effort mais plutôt comme une activité car j'ai la chance d'aimer ce que je fais.

Mon point est plutôt de lutter contre cette idée que le travail mérite récompense.


: Le goût du travail et de l'effort
: Armand Van Helden 17-07-2014, 00:16
Tu as une vision très aristocratique du travail.  ;)
Pour moi, le travail est très important, voici pourquoi.

L’étymologie du mot travail doit dater de la Grèce antique, de la Grèce Aristocratique. Tout était joué à la naissance. Le noble naissait noble, vivait noble, mourrait noble. Le pauvre, l'esclave, naissait travailleur, mourrait travailleur, aucune possibilité d'évolution (ou très peu).

Heureusement, les choses ont changé, avec le Christianisme d'abord, puis le Républicanisme ensuite, on ne juge plus la valeur des gens à la naissance, mais selon leur travail, la façon dont ils ont exploité leur talent, selon ce qu'ils sont et non plus selon leur nom, à la naissance. C'est du moins, l'idéal de la 3ème République.

Le travail, c'est la possibilité d'évoluer, de faire ce que l'on veut (dans une certaine limite d'accord, on reste limité par nos dons), c'est la liberté d'aller là ou on veut. Tu nais pauvre, classe moyenne, tu finis dirigeant, tu nais laid, tu t'entretiens, tu deviens potable, désirable, tu es timide, tu apprends à communiquer etc...

J'ai toujours eu des rêves, le travail sur moi-même, parfois dans la douleur, la torture, (cf étymologie du mot) m'a permis d'en réaliser certains.

Enfant, j'étais timide, coincé avec les filles, pas très doué pour le sport...des années de travail, d'observation, m'ont permis de m'extraire de cette pauvre condition. De ne plus rougir en public, de pouvoir parler avec des femmes, d'aimer, d'être aimer.

Au boulot, je n'aime pas être dirigé, il y a 15 ans j'étais exécutant, je suis désormais chef et j'espère être super chef, non pas pour gagner plus de fric (encore que) mais surtout pour être plus libre dans mes choix, faire comme je l'entends, comme je le crois bon, en tout cas.

Le travail, c'est ce qui permet à un migrant, un descendant d'esclave comme Mandela, Obama, Vals ou Sarkozy de changer leur destinée et même la destinée de tout un pays pour Mandela...

Après, je suis comme toi, comme tout le monde, attiré par les gens beaux, les gens doués naturellement, plutôt que par les besogneux, les parvenus.

On préfère le génial Mozart au besogneux Saliéri, le facile Mac ENROE au travailleur Lendl, le surdoué Cantona au consciencieux Deschamps, la beauté aristocratique d'une jeune actrice à celle qui fais des efforts pour être belle.

Pour conclure, comme nous sommes sur un forum coquin, disons que le travail, çà permet à des gens comme moi, pas forcément doués à la naissance, de coucher avec des belles filles, jolies naturellement donc sans travail.

Mais, si j'étais né riche, beau, dans une famille noble et doué, je mépriserai tous ces besogneux, obligés de faire leur quarante heures pour gagner un SMIC.


: Le goût du travail et de l'effort
: Hotllywood 17-07-2014, 07:30
98% tout comme Armand

Restent donc my two cents  ;D

Je suis sensible à la notion de récompense, une sorte de klébar qui après qu'il ait fait le beau pour faire plaisir à son maitre attend sa croquette.

Enfin sauf qu'il m'est inconcevable d'avoir un maitre d’où la mise en oeuvre d'une somme d'efforts pour me créer une situation adéquate à mes aspirations.
Et une forme de fierté d'y être parvenu mélangée à la notion que rien n'est définitif sans entretien: un couple, une situation professionnelle.

J'ai bossé (souvent beaucoup) pour ça et je continue aujourd'hui aussi par ce que je me sentirai coupable d'avoir vécu en contemplatif et d'avoir des regrets plutôt que des résultats.
Là ou je te rejoins c'est sur le plan professionnel: rien ne sert d'appliquer bêtement un enseignement sans utiliser des raccourcis qui permettent d'obtenir le même résultat, mais ça ça s'appelle l'expérience et c'est pas inné.
Quand à la satisfaction oui, sans doute celle de savoir maitriser son art sauf que moi je reste persuadé qu'un confrère quelque part fait ça mieux que moi, et que j'ai pas de quoi péter plus haut que mon cul.

Et la somme d'heures passée à faire n'importe quoi est une preuve de constance, laquelle est loin d'être donnée à tout le monde.

En conclusion je dirai qu'il y a les scolaires et les artistes: ceux qui appliquent et ceux qui interprètent et bien entendu ceux qui savent interpréter -avec talent- ont plus mon admiration.


: Le goût du travail et de l'effort
: mescalero 17-07-2014, 08:58
Tu as une vision très aristocratique du travail.  ;)
Moi aussi :)
- rien n'a changé depuis la Grèce, notre destin est toujours pour l'essentiel joué à la naissance.
- le Christianisme a fait du "travail" une obligation, comme il l'a fait pour la procréation (Eric Stemmelen, La religion des seigneurs) et grâce à lui la servitude volontaire a remplacé l'esclavagisme
- rares sont ceux qui s'épanouissent dans leur travail, surtout dans les tâches subalternes
- curieusement, les gens vraiment riches ne travaillent pas vraiment ... J'aime bien revenir aux distinctions d'ancien régime entre fonctions anoblissantes et tâches avilissantes (qui font perdre sa noblesse)

Je me suis bien plus investi dans mes activités bénévoles, et dans ce que je fais chez moi et pour moi, que dans le mercenariat. En tant qu'appointé, je me suis toujours demandé si je n'en faisais pas trop en regard de ce qu'on me payait ... "Juste ce qu'il faut faire, le minimum ..." (J. Higelin)


: Le goût du travail et de l'effort
: Chnaps 17-07-2014, 09:49
Là ou je te rejoins c'est sur le plan professionnel: rien ne sert d'appliquer bêtement un enseignement sans utiliser des raccourcis qui permettent d'obtenir le même résultat, mais ça ça s'appelle l'expérience et c'est pas inné.
Et c'est là ou je ne vous rejoins plus vraiment  ;D
Je pense que l'expérience est un atout au mieux et au pire un boulet si on est incapable de relativiser cette dernière... de plus, je dirait qu'il est vain de le mesurer avec des durées : je pense en effet que chacun acquiert de l'expérience plus ou moins vite.
Bon après, mon point de vue viens peut être du fait qu'on m'a souvent reprocher quand je cherchait du travail salarié mon manque d'expérience  ;siff

En conclusion je dirai qu'il y a les scolaires et les artistes: ceux qui appliquent et ceux qui interprètent et bien entendu ceux qui savent interpréter -avec talent- ont plus mon admiration.
Oui enfin, je voit pas ce qui peut pousser quelqu'un a mieux apprécier ceux qui n'ont pas de talent dans leur travail  ;D

Et mescal' : +1


: Le goût du travail et de l'effort
: LPF 17-07-2014, 11:08
J'ai un rapport assez ambigu avec le travail et l'effort. Etant d'un naturel "je pige vite", l'effort intellectuel m'a toujours paru incongru et limite inconcevable. D'où le fait que je n'aime pas bien travailler (je fais un taf intellectuel) avec des gens qui ne percutent pas aussi vite que moi, et mon admiration pour ceux qui pensent plus vite que moi.

Par contre, j'ai un immense respect pour le travail manuel, pour le temps passé à "faire". Ça, ça vient aussi/surtout de mon éducation, avec des parents très bricoleurs, adeptes du "do it yourself" (qui au départ était pour des considérations économiques, puis est devenu loisir/plaisir). Et de par mes loisirs, quand je côtoie des artisans qui créent et recréent, là franchement j'admire.

Pour en revenir à l'idée de Célimène, je n'aime effectivement pas le travail de "tâcheron" où la personne va s'escrimer pendant des heures pour un résultat médiocre, et sans espoir d'amélioration. Ouais, dans ce cas là, autant changer de crèmerie.  ;D  Et vis-à-vis des enfants, j'encourage non pas le travail en tant que tel (comme Guillaume) mais la progression. Une ligne de "s" patiemment réalisés mais laids du début à la fin n'attira aucune félicitation de ma part. La même ligne avec du mieux à la fin qu'au début (donc le gnome s'efforce de faire mieux, d'apprendre), là j'encourage, je félicite.

Autant vous dire que quand je vois ma secrétaire de mairie avec l'informatique, je frise l'apoplexie régulièrement.  ;D


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 17-07-2014, 14:13
J'ai aussi un rapport ambigu, voire nevrotique au travail. Parce que pour moi, travail = autonomie et l'autonomie je crois que c'est ma valeur ++.
Vous allez me dire que c'est une autonomie toute relative dans une situation comme la mienne puisque je ne suis pas a mon compte mais pour moi c'est une autonomie quand meme.
J'ai aussi un rapport complexe a l'effort: une des maximes de mon pere etant "la vie est faite pour en chier" et l'autre etant "on n'est jamais si bien servi que par soi meme". Ceux qui ont vu ce qu'il a fait dans sa maison avec ses deux mains comprennent ce que je veux dire.
Donc, il faut en chier un max et faire un truc qui depote sinon c'est meme pas la peine c'est un peu mon bain de naissance. J'apprends qu'on peut aussi bien faire sans en chier et dans le plaisir mais c'est pas encore spontanne.
Et pour ce qui est des heures passees, j'aime les belles pieces d'artisanat et ya pas, la qualite c'est quand meme un truc qui prend du temps sur les choses tangibles donc oui, je suis capable d'apprecier ca.
Je suis d'accord que pour les taches intangibles et virtuelles comme celles que je dois realiser dans mon travail de tous les jours, ca n'a pas de sens, c'est meme plutot l'inverse: moins j'y passe de temps et mieux c'est. Ca s'appelle la productivite.


: Le goût du travail et de l'effort
: vette 17-07-2014, 17:37
Mon rapport au boulot est contradictoire. 
J'ai été une élève douée et fumiste. Il n'y avait qu'un risque d'échec qui pouvait me faire mettre un coup de collier. Le reste du temps, j'en faisais le moins possible, tant que mes résultats restaient corrects. Je me suis beaucoup ennuyée en classe. Je trouvais toujours que ça n'allait pas assez vite. Alors, je passais le temps en occupant mes mains. Par exemple, en cours de philo, je tricotais des châles et fabriquais des colliers que je vendais à la récré.

Le travail manuel me calme. Je peux passer des heures à faire un truc méticuleux avec mes mains, sans voir passer le temps, alors que je manque cruellement de patience dans la vie de tous les jours.

Dans mes différents boulots, j'aime que le travail soit fait et bien fait. Je ne vois pas passer le temps si j'ai un truc à terminer. Mais je sais aussi me poser pour réfléchir à des méthodes qui puissent permettre d'obtenir de meilleurs résultats avec moins d'efforts.
Ca ne me dérange pas d'avoir un chef, parce que, en fin de compte, je fais toujours comme je veux. Et comme je suis efficace, généralement, ils me foutent la paix. Même, bien souvent, ils finissent par adhérer à ce que je propose pour améliorer la méthodologie.
Je me fous de n'en tirer ni gloire ni profit, parce que je n'ai pas besoin de me faire reluire l'égo. Apparemment, eux si. Je pense que c'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont chefs et moi pas.

En dehors du taf, j'ai tendance à être hyper-active. J'ai toujours un truc à repeindre, à réparer, à fabriquer.
Par contre, je peux aussi, à mes heures, être complétement contemplative, et savourer le temps à ne rien faire, à laisser mon esprit vagabonder.
Quand je n'ai pas envie de faire, je ne fais pas.

Pour résumer, je dirais que j'ai le goût du moindre effort et celui du travail bien fait.
Est-ce que c'est incompatible ?






: Le goût du travail et de l'effort
: Célimène 19-07-2014, 10:29
Aristocratique ? Peut être... Élitiste aussi, mais c'est parce que j'suis d'gauche.

Sérieusement, je ne pense pas que le travail soit toujours couronné de succès et c'est contre cette idée que je m'inscris en faux. L'idée que si on travaille, alors on deviendra Manuel Vals (ou tout autre type ayant réussi) me dérange un peu, si c'était aussi simple, nous serions cernés par les Vals. Il est indéniable qu'au travail s'ajoute des capacités naturelles présentes ou pas et qu'il est sans doute inutile de s'escrimer à vouloir faire l'ENA si on a davantage d'inclinations naturelles pour la coiffure ou la comptabilité.

Ensuite, je suis assez en phase pour voir le travail comme un moyen d'arriver quelque part et non pas comme une fin en soi (à la condition de savoir où on veut aller et si on en a la capacité). Je regrette que le travail soit présenté comme une fin en soi aux gamins notamment et je trouve que non seulement ça les entretient dans l'illusion que s'ils travaillent tout leur sera accessible mais ça les éloigne de la définition d'un but puisque seul le "chemin travail" est valorisé.


: Le goût du travail et de l'effort
: Flibette 19-07-2014, 10:50
J'ai lu ce sujet et quelque chose me dérange, une impression de complexe de supériorité dans les propos, je crois.

Nous ne sommes pas tous des surdoués et l'immense majorité va devoir bosser pour vivre correctement. Et je ne parle pas de devenir maitre de l'univers mais simplement bouffer, avoir un toit sur la tête and co.

Pour moi, le travail et le cœur qu'on met à l'ouvrage sont des valeurs fortes. Je me place dans l'optique "on a rien sans rien."
Je préfère de loin montrer à mon fils que s'il ne se sort pas les doigts du c... il restera sur le bord de la route et donc l'inciter à bosser dur plutôt que de lui laisser croire que c'est en se tripotant la nouille qu'il y arrivera.
Ca ne veut pas dire que je trouve mon fils un peu limité mais simplement que je veux obtenir le meilleur de lui-même.
Ca ne veut pas non plus dire que je le fouette chaque jour et le cloitre dans sa chambre pour qu'il bosse à mort. Ca n'a aucun intérêt et comme beaucoup, je préfère qu'il concentre ses efforts de manière judicieuse.

Je crois beaucoup à la valeur de l'exemple aussi et ça marche dans les deux sens. Grosso modo, élever un môme en vivant aux crochets de la société ( ce n'est qu'un exemple, hein), ça donnera quoi? A mon avis, y'a de grandes chances pour que ça donne un gros branleur...

(Tout ça est un peu brouillon quand même!)


: Le goût du travail et de l'effort
: Chnaps 19-07-2014, 10:53
nous serions cernés par les Vals

 ;scared


: Le goût du travail et de l'effort
: LPF 19-07-2014, 11:06
;scared

+1


Blifette: ben c'est assez raccord avec ce que dit Célimène sur le "travail comme moyen, pas comme objectif".


: Le goût du travail et de l'effort
: Flibette 19-07-2014, 11:09
LPF: Oui mais non.  ;D

Pour prendre un exemple: je récompense un travail raté qui a demandé beaucoup d'efforts.
Se planter fait partie des apprentissages.


: Le goût du travail et de l'effort
: Célimène 19-07-2014, 11:12
Je suppose que ce que tu qualifies de complexe de supériorité correspond peu ou prou à la vision aristocratique d'Armand. Le sujet n'a rien à voir avec ça.

En fait je crois qu'on peut résumer ça a l'obligation de moyens vs de résultats. Mon point est de dire qu'on laisse trop souvent croire aux enfants que seule l'obligation de moyens compte (j'avais bien travaillé, j'ai fait de mon mieux) alors qui qu'au fond, on a tous envie de résultats (qui passent souvent par la mise en œuvre de moyens).

Ensuite, je pense qu'on a tous un rapport différent au travail et c'est ce que j'essayais d'interroger au travers de ce post. Quand tu (Flibette) écris : "le travail et le cœur qu'on met à l'ouvrage sont des valeurs fortes pour moi", je me demande ce qui te pousse à penser cela (éducation, expérience, ...).

Pour éclairer mes propos, j'ai passé toute ma scolarité à ne rien faire parce que je ne voyais pas le but justement, je me suis toujours dit que le jour où ce serait nécessaire, je m'y mettrai... Eh bien je ne m'y suis jamais mise parce que je pense, au fond, que je n'en avais pas envie et que je ne voulais pas constater la limite de mes capacités. J'ai commencé à réellement travailler dans un boulot salarié parce que j'y voyais une forme d'utilité. J'ai fait pareil avec tous les loisirs que j'ai pu approcher  :).

Enfin, je suis assez d'accord avec Hot sur le sujet de la persévérance (que je préfère à constance dans ce contexte), le travail est souvent un signe de persévérance, d'ailleurs j'arrête souvent aux premiers échecs préférant trouver des contournements ou cesser définitivement.


: Le goût du travail et de l'effort
: Célimène 19-07-2014, 11:15
Pour prendre un exemple: je récompense un travail raté qui a demandé beaucoup d'efforts.
Je comprends mais le travail reste raté  ;D.

J'ai récemment un type au boulot qui m'a dit ce genre de truc, et j'ai eu envie de lui répondre que je n'étais pas sa maman.

Oui, je suis un être ignoble et sans cœur.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 19-07-2014, 11:15
Il est indéniable qu'au travail s'ajoute des capacités naturelles présentes ou pas et qu'il est sans doute inutile de s'escrimer à vouloir faire l'ENA si on a davantage d'inclinations naturelles pour la coiffure ou la comptabilité.

C'est sur qu'un elephant ne sera jamais doue pour grimper aux arbres et Lycee de Versailles (what da fuck? c'est quoi l'inverse?) mais, sur un instrument de musique, on estime que si tu en joues 20 000h, bah, tu sais en jouer a la fin. C'est lie a la plasticite du cerveau qui fait qu'a force quand meme, les chemins neuronaux sont plus rapides, tu progresses etc...

Pour prendre un exemple: je récompense un travail raté qui a demandé beaucoup d'efforts.
Se planter fait partie des apprentissages.

Learning by doing, technique anglo-saxonne qui valorise l'effort, la reussite, l'echec (it's amazing! comme ils disent).
La valorisation de la reussite, de l'elite et du travail exclusivement intellectuel, c'est plus franco-francais.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 19-07-2014, 11:21
on a tous envie de résultats (qui passent souvent par la mise en œuvre de moyens).
xs11
Ceci est une croyance qui t'appartient. Je fonctionne un peu comme toi, s'il n'y a pas d'objectif au bout, je n'en vois pas l'interet (je marchais bien a l'ecole parce que j'ai vite compris que ca me permettrait d'obtenir des diplomes et un travail avec des $) mais en voyant fonctionner ma fille, je vois que tout le monde ne fonctionne pas comme ca. Ma fille aime faire, pour le plaisir de faire: elle peut passer des heures sur un dessin, a classer des choses juste pour le plaisir de passer du temps dessus. Ca m'agace parfois (pas quand c'est sur le rangement ou le dessin mais parce qu'elle fonctionne toujours comme ca et que c'est extremement consommateur de temps) mais je vois que ca lui convient bien et qu'a sa facon elle se perfectionne ce qui dans ma logique se traduit par: ca aura une utilite en temps voulu.  :)


: Le goût du travail et de l'effort
: Flibette 19-07-2014, 11:28

Ensuite, je pense qu'on a tous un rapport différent au travail et c'est ce que j'essayais d'interroger au travers de ce post. Quand tu (Flibette) écris : "le travail et le cœur qu'on met à l'ouvrage sont des valeurs fortes pour moi", je me demande ce qui te pousse à penser cela (éducation, expérience, ...).

A mon avis, ça vient de mon statut de fille unique et du fait que je suis l'intello de la famille. Je suis la première de la lignée a avoir passé mon bac et fait des études supérieures. Ca a été source d'une extrême fierté dans ma famille. Du coup bosser et réussir --> valorisant.

d'ailleurs j'arrête souvent aux premiers échecs préférant trouver des contournements ou cesser définitivement.

Tandis que perso, je place l’échec dans l'absence d'atteinte de l'objectif initial. J'essaie donc de voir pourquoi je n'ai pas réussi et j'envisage d'autres voies (c'est ce que tu appelles contournements?) pour atteindre l'objectif.
Tant que le jeu en vaut la chandelle évidemment. Si l'atteinte de l'objectif ne m'apporte pas de bénéfices secondaires comme de la satisfaction par exemple, je zappe.

Par ailleurs, je trouve important de souligner l'effort même en cas d'échec parce que je considère que si on ne le fait pas, c'est la porte ouverte la spirale de la loose: "toute façon ça sert à rien que je me casse la tête, j'y arriverai pas."



: Le goût du travail et de l'effort
: Camille 19-07-2014, 11:31
Moi, comme pour tout, je marche au feeling, si ca me plait et surtout si j'apprends : je bosse sans compter (et me fou de la rémunération mais là je me soigne parce que je commence à me trouver bien con sur ce point)

La carotte je m'en fou l'élitisme aussi, le pouvoir je m'en fou le rang social aussi, dans le sens où la haute société et le bling bling ne m’intéresse pas ; je pense que mon moteur c'est juste le plaisir et la satisfaction du travail bien fait. Je m'auto félicite et je suis heureuse.

Par contre si ca ma plait pas comme taf, je suis la reine des fainéantes.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 19-07-2014, 11:34
je pense mon moteur que c'est juste le plaisir et la satisfaction du travail bien fait.
Ca, c'est mon prochain objectif pro parce que j'ai constate qu'on donne bien mieux quand on fait par pur plaisir.


: Le goût du travail et de l'effort
: Camille 19-07-2014, 11:47
Ca, c'est mon prochain objectif pro parce que j'ai constate qu'on donne bien mieux quand on fait par pur plaisir.

Oui mais c'est difficile parce qu'en temps qu'employée tu choisis pas ce qui a à faire.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 19-07-2014, 14:14
Oui mais c'est difficile parce qu'en temps qu'employée tu choisis pas ce qui a à faire.
C'est sur que dans ton job c'est un peu complique, dans le mien, je devrais pouvoir arriver a mettre plus de "ce que j'aime" et moins de "ce qu'il faut" si j'arrive a convaincre que ce que j'aime c'est ce qu'il faut.  ;)


: Le goût du travail et de l'effort
: Camille 19-07-2014, 17:38

Je parlais pour toi.
Parce que moi j'ai choisi de pas avoir de chef pour faire tout ce que je veux quand je veux comme je veux et même je me fais pas payer pour avoir la paix  ;D

c'est à dire ce que moi j'appelle ici travail, c'est ce que les autres appelleraient surement loisir.
A bien y regarder ma vie est un grand loisir permanent  ;D


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 19-07-2014, 18:02
Je parlais pour toi.
Parce que moi j'ai choisi de pas avoir de chef pour faire tout ce que je veux quand je veux comme je veux et même je me fais pas payer pour avoir la paix  ;D

c'est à dire ce que moi j'appelle ici travail, c'est ce que les autres appelleraient surement loisir.
A bien y regarder ma vie est un grand loisir permanent  ;D
Oui donc ca devrait aller, je vais faire en sorte de...  :)
Rappelle moi ce que tu fais maintenant du coup? J'etais restee a assistante maternelle...  yyyy2


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 19-07-2014, 18:29
Et du coup en disant ca je me dis: ce qui peut etre un effort pour certains n'en est pas du tout pour d'autres. Exemple concret ci-dessus: ca me demanderait un effort surhumain d'etre assistante maternelle. Je pourrais probablement (si j'avais pas de job du tout par exemple) mais je me ferais violence pour le faire. Dans l'autre sens, je suis une organisatrice dans l'ame, meme quand on ne me demande rien j'organise des trucs (soirees, pique-niques, evenements pro, spectacles etc...). Donc si ca fait partie de mon job, ca n'est pas du tout un effort pour moi mais je sais que ca le serait pour d'autres.


: Le goût du travail et de l'effort
: Hotllywood 20-07-2014, 07:04
Je reviens sur la notion de reconnaissance: pendant des années je n'ai pas ressemblé au modèle de réussite que mes parents souhaitaient voir en moi. Alors j'ai longtemps ramé en me disant qu'il fallait que je m'en sorte, que je revienne au pays avec une rolls blanche.
Et puis finalement je me suis contenté d'un presque mais qui marche bien, avec quelque chose au fond de moi qui me disait: bon t'as quand même déconné, t'aurais pu faire mieux.
Je vous rassure: ça m'est toujours resté.  ;D
Puis un jour certaines personnes dont je m'occupe m'ont dit merci, vous m'avez vraiment sorti de la merde, et ce en plus grande quantité que les gens qui pensaient que j'étais un baletringue: comme je m'y attendais pas, ça m'a vachement touché et redoré l'estime de soi.
Puis ensuite mes parents me l'ont dit par ce qu'ils ont vu (pas imaginé) que je m'en sortais bien.

En mon fort intérieur ma motivation pour travailler n'a jamais été le gout du travail et de l'effort... mais la recherche de la récompense.


: Le goût du travail et de l'effort
: vette 20-07-2014, 08:39
J'aime bien la phrase de Coluche qui dit qu'il ne veut pas perdre sa vie à la gagner. Ca résume assez bien mon point de vue.
La satisfaction du travail bien fait, ok. Mais pas à n'importe quel prix.


: Le goût du travail et de l'effort
: Hotllywood 20-07-2014, 09:25
J'aime bien la phrase de Coluche qui dit qu'il ne veut pas perdre sa vie à la gagner. Ca résume assez bien mon point de vue.
La satisfaction du travail bien fait, ok. Mais pas à n'importe quel prix.
de la part d'un mec qui arrêtait pas de travailler c'est assez drôle effectivement


: Le goût du travail et de l'effort
: vette 20-07-2014, 18:32
Tu préfères celle de Confucius : Choisis un travail que tu aimes et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie ?


: Le goût du travail et de l'effort
: mescalero 20-07-2014, 18:35
de la part d'un mec qui arrêtait pas de travailler c'est assez drôle effectivement
Le problème vient du fait qu'on assimile au "travail" plein d'activités, alors qu'on devrait le limiter aux tâches contraintes, celles dont on se passerait si on le pouvait.


: Le goût du travail et de l'effort
: Nana 20-07-2014, 19:20
Alors moi j'adore mon boulot, mais si je pouvais ne pas y aller ça m'arrangerait vachement !!

Très sérieusement, j'aime ce que je fais, je le fais avec plaisir, mais je le fais surtout pour gagner ma vie !

Pour moi travailler c'est gagner de l'argent. Gagner de l'argent c'est être indépendante.

Car quoi qu'on en dise, même si on adore ce qu'on fait, y'a plein de contraintes liées qui elles font suer, et du coup je me passerais de bosser très volontiers.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 20-07-2014, 19:36
Tu préfères celle de Confucius : Choisis un travail que tu aimes et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie ?

;clap


: Le goût du travail et de l'effort
: mescalero 20-07-2014, 19:41
Gagner de l'argent par le travail ne m'a jamais enthousiasmé. On ne gagne pas assez, on ne devient pas riche en travaillant, on perd juste sa vie à essayer de le devenir. Si on n'a pas la chance d'être riche par sa naissance, il n'y a que la rapacité, la prédation, l'activité criminelle qui peuvent permettre de le devenir. Pas le travail.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 20-07-2014, 19:47
Gagner de l'argent par le travail ne m'a jamais enthousiasmé. On ne gagne pas assez, on ne devient pas riche en travaillant, on perd juste sa vie à essayer de le devenir. Si on n'a pas la chance d'être riche par sa naissance, il n'y a que la rapacité, la prédation, l'activité criminelle qui peuvent permettre de le devenir. Pas le travail.
T'as oublie d'etre un genie des finances, de gagner au loto, d'epouser une femme riche etc...


: Le goût du travail et de l'effort
: mescalero 20-07-2014, 19:50
T'as oublie d'etre un genie des finances, de gagner au loto, d'epouser une femme riche etc...
Tout ça n'a rien à voir avec du travail.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 20-07-2014, 19:53
Tout ça n'a rien à voir avec du travail.

Non mais cela a a voir avec etre riche, c'etait juste pour dire que comme d'hab tu as une vision tres partielle des choses.


: Le goût du travail et de l'effort
: LPF 21-07-2014, 13:28
T'as oublie d'etre un genie des finances, de gagner au loto, d'epouser une femme riche etc...

Ben pour le coup ça équivaut à la prédation et la rapacité ça.  ;D

Y'a combien au prochain euromillions ?  ;D


: Le goût du travail et de l'effort
: mescalero 21-07-2014, 13:29
Ben pour le coup ça équivaut à la prédation et la rapacité ça.  ;D
Voilà !


: Le goût du travail et de l'effort
: Célimène 22-07-2014, 22:37
Tandis que perso, je place l’échec dans l'absence d'atteinte de l'objectif initial. J'essaie donc de voir pourquoi je n'ai pas réussi et j'envisage d'autres voies (c'est ce que tu appelles contournements?) pour atteindre l'objectif.
Tant que le jeu en vaut la chandelle évidemment. Si l'atteinte de l'objectif ne m'apporte pas de bénéfices secondaires comme de la satisfaction par exemple, je zappe.
Ah mais je suis d'accord, mon quasi unique objectif est de trouver du plaisir/de la satisfaction, sinon, je passe à autre chose. Du coup, j'ai du mal avec le côté "j'ai bossé comme un fou mais j'ai réussi". J'aimerais bien parfois parce qu'il paraît que ça apporte une autre forme de satisfaction (comme le sport par exemple). Mais je n'ai absolument aucun goût pour l'effort ou le dépassement de soi et j'essaie de comprendre ce que ça fait :).

Enfin, le goût de l'effort ou du travail ne s'applique pas uniquement à la vie professionnelle, je l'entendais bien dans toutes les acceptions du terme dont les "loisirs" font partie.


: Le goût du travail et de l'effort
: Armand Van Helden 25-07-2014, 18:59
de la part d'un mec qui arrêtait pas de travailler c'est assez drôle effectivement

 ;clap
L'idée que si on travaille, alors on deviendra Manuel Vals (ou tout autre type ayant réussi) me dérange un peu, si c'était aussi simple, nous serions cernés par les Vals.

Encore heureux que nous soyons entourés par des types qui ont réussi (au moins en partie), réussi selon leur critère en tout cas, réussi leur rêves. Effectivement, tout le monde ne réussit pas, tout le monde ne travaille pas ou tout le monde n'en a pas les moyens.


: Le goût du travail et de l'effort
: Geg 27-07-2014, 11:37
Bon ben vous foulez pas, manifestement il y a une grande part de pre-determine dans l'affaire.
https://www.youtube.com/watch?v=Q8wtPQ4yF2s (https://www.youtube.com/watch?v=Q8wtPQ4yF2s)
Accessoirement, je suis une grande fan de Lazarus.  xs15


: Le goût du travail et de l'effort
: Runaway 23-08-2014, 17:59
Alors moi j'adore mon boulot, mais si je pouvais ne pas y aller ça m'arrangerait vachement !!

Très sérieusement, j'aime ce que je fais, je le fais avec plaisir, mais je le fais surtout pour gagner ma vie !

Pour moi travailler c'est gagner de l'argent. Gagner de l'argent c'est être indépendante.

Car quoi qu'on en dise, même si on adore ce qu'on fait, y'a plein de contraintes liées qui elles font suer, et du coup je me passerais de bosser très volontiers.

Ca j'aime bien..
C est peut être lié à mon âge. ;D
J ai passé l'âge de croire à la reconnaissance ou à la rechercher.
Le travail de base, notamment scolaire, sert à poser son cul dans un fauteuil plus doré que ses collaborateurs.
Que tu aies bossé pour, que tu aies couché, menti, volé etc, c'est le résultat qui compte.. xs20

Ce n'est pas la société que je veux, mais c'est celle dans laquelle on vit, on s'adapte ou on crève.
Moi, je dis, autant s'adapter 8)


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