oui!
Par contre j'ai aussi intégré la notion d'urgence à réagir pour ne pas supporter un mal passivement.
La notion d'
urgence je l'ai toujours eu... (vivant dans l'insécurité totale avec ma mère, c'est un truc qui dresse tout de suite les poils de la peau) Je l'avais intégrée, j'ai appris très tôt à
réagir par rapport à elle.
Ado je savais exactement comment agir pour moi... c'était devenu une sorte de mode de vie moteur. On m'appelait bulldozer.
Adulte quand je me suis posée en "maman", j'ai complètement basculé dans la
passivité (il ne m'arrivait rien de trop grave à cette époque, juste un peu de violence psychologique, très peu de violence physique, que je supportais passivement parce que je croyais que c'était le prix à payer pour pouvoir être maman avec un papa qui ne se barre pas)
22 ans de passivité, c'est très difficile à effacer, me mettre en danger pour retrouver mon moteur à réaction, ce n'était pas une bonne idée, les manettes étaient grippées, déréglées et j'avais deux enfants à bord... je sais faire le canard ou la poule mais je ne sais plus faire le bulldozer pour moi-même, pour les autres oui, mais pour moi le ressort est cassé (et pour mes enfants... ça ne fonctionne pas correctement lorsque je n'ai plus la force de m'imposer qu'ils ne doivent pas faire partie de moi... qu'ils sont des "autres").
Ce que j'ai gardé de mes épreuves... c'est juste une immense
indulgence, beaucoup de compréhension pour celles des autres et d'énormes regrets quand je n'arrive pas à trouver un déclencheur moteur pour eux...
Mais moi je suis restée en panne, je ne réagis presque plus, je fais quelques mouvements de surface, mais en fait je dérive et advienne que pourra.
Juste là, maintenant, en écrivant ces mots, je viens de réaliser que mes trois dernières séparations "réactions", je les ai maintenues uniquement parce que mes amis avaient réussi à me convaincre que c'était mieux aussi pour l'autre que je parte... Ils m'auraient donné comme seul argument que c'était mieux pour moi, je crois que j'aurais continué à endurer...
Je me rends bien compte que tous fonctionnent mieux autour de moi quand je maintiens des "sécurités" mais cela m'épuise, je n'arrive pas à me ressourcer, tout me semble insipide, froid, sans intérêt...
Là, on parle d'épreuves dans les relations affectives, mais j'ai vécu la même chose dans des relations d'entraide, de secours, quand il est question de manger, de guérir, de touver un toît...
Trouver une solution pour ne pas souffrir de la perte.