J’avais décidé de le surprendre ce soir… Nous avions rendez-vous chez lui mais j’arrive plus tôt dans les environs de son hôtel. Il ne faut pas arriver trop tôt non plus et d’ailleurs il me reste quelques préparatifs. Dans ce quartier de Montparnasse, je me mets en quête de la brasserie la plus anonyme possible.
Quand j’entre, le regard du barman me rassure sur le pomponnage en règle auquel je me suis livrée cette dernière heure. Il ne cessera de flirter avec moi du regard et l’état d’excitation dans lequel j’étais en sortait grandi, je me sentais belle, excitante et j’allais rejoindre mon amant.
Après avoir tourné fébrilement les pages d’un journal dont je ne parvenais pas à lire un traître mot, toute à la montée de ce nœud délicieux dans mon ventre quand je vais oser, dépasser un peu mes limites, je décide qu’il est l’heure et me rends aux toilettes finir de mettre (ou plutôt démettre) la dernière touche…
Quand je sors, quelque chose doit se lire sur mon visage, j’ai l’impression que le barman sait parfaitement ce que je viens de faire. Je suis troublée et garde ce trouble sur les quelques mètres qui me séparent maintenant du plaisir.
Au moment de pousser la porte, une grande inspiration, courage Sensualité ! Il passait son temps à se faire draguer par des clientes en mal de sexe au milieu de la nuit, j’allais me substituer à elles juste pour quelques heures…
J’entre et déjà je savoure son regard de surprise halluciné. Pas un mot jusqu’à ce que j’arrive proche de la réception. Prudente, j’en profite pour repérer l’angle mort de la caméra et en silence, je défais un à un les boutons du manteau court que je portais ce soir-là et lui demande avec un accent russe s’il lui reste une chambre de libre.
« Bien sûr Mademoiselle, la meilleure ! »
Quand il a fini sa phrase, je laisse le manteau me glisser des épaules. Je m’expose à son regard, en guêpière de dentelle noire, seins pigeonnants et bas couture…
« Puis-je compter sur le room service à cette heure-ci ? »
« Si Mademoiselle veut bien m’accorder un petit quart d’heure… Je vous montre votre chambre ? »
Nous marchons vers l’ascenseur, il me plaque contre le mur et m’embrase d’un seul baiser…
« Ai-je bien compris la commande de Mademoiselle ? »
« Parfait, ce sera parfait »
Nous entrons dans l’ascenseur, il ouvre la porte de la chambre, me suggère de me servir dans le mini-bar et referme doucement la porte.
La chambre est grande, il n’a pas menti, la meilleure. Le lit est longé d’un immense placard dont les portes battantes reflètent mon image… tiens, des miroirs… intéressant…
Je farfouille le mini-bar mais je n’ai pas envie d’alcool.
« Allo ? La réception ? en plus de l’oreiller supplémentaire, serait-il possible de me faire monter un joint ? »
« Bien sûr Mademoiselle, je vous l’amène immédiatement »
Sitôt dit, sitôt fait.
Je suis maintenant allongée sur le lit, dans les volutes d’herbe qui s’enroulent en turbans à la lueur des lampes de chevet. Je me regarde sous toutes les coutures, allongée, de dos, de profil, à quatre pattes. Ce n’est pas un regard narcissique, j’essaie de me voir avec ses yeux à lui, son désir…
Quand il arrive, je suis allongée, jambes écartées, je me caresse doucement, très doucement. D’abord les lèvres, en un mouvement de va-et-vient hypnotique, je glisse un doigt dans ma chatte déjà trempée…
Il reste interdit, ne bouge pas puis, tel un chat, avec une souplesse infinie, il vient lentement, silencieusement se mettre debout devant moi, regardant entre mes cuisses béantes.
Je continue de me caresser, son regard m’électrise.
Ce que je vois dans son regard me donne une nouvelle idée. Cela faisait des mois qu’il voulait me photographier, j’avais toujours dit non…
« Oui, tu peux »
Ces simples mots ont suffi, il a compris. Mais à surprise, surprise et demie…
N’ayant rien prévu, je m’attendais à le voir dégainer son portable. Quand il se penche vers le fauteuil, c’est une caméra qu’il extrait de son sac, il l’avait justement empruntée à un collègue le jour même…, pour une toute autre raison bien sûr.
Remise de ma surprise, je croise son regard, il est fixe, noir, tendu.
Il pose l’oeilleton de l’appareil sur ses yeux…
Je me caresse à nouveau de plus belle, mes doigts dansent frénétiquement sur mon petit bouton, ma main caresse un sein avant de me pincer un téton… Il filme…
Les yeux révulsés, je commence à grogner, le plaisir monte, je tremble, de fines perlées de sueur ondoient sur ma peau…
Quand je reviens vers lui, vers ses yeux que je veux dans les miens au moment de jouir, il a ouvert son pantalon, en a extrait sa bite et se caresse…
J’expérimente alors ce que certains si ce n’est tous les messieurs doivent connaître : l’incapacité totale de retenir mon plaisir, je jouis, j’explose, corps tendu, arqué, offert, indécent et obscène.
Il jouit quelques secondes plus tard, sur mon ventre, en saccades folles, et parvient à garder la caméra sur mon visage.
Nous nous allongeons, tremblants et enfiévrés. Il est large, lourd, solide. Je m’arrime à ses épaules comme une noyée.
Curieuse de ce qu’il a filmé, je m’allonge de profil, il se colle derrière moi, entoure mes épaules de ses bras et met la caméra devant nous.
Play…
Je me vois et ne me reconnais pas… et surtout… je m’entends. C’est moi cette chatte en chaleur, cet animal suppliant de plaisir, ces cris, ces gémissements ?…
« Tu vois comme tu es belle quand tu jouis, ma salope adorée »
Je suis hypnotisée. Belle, non, ce n’est pas le mot que j’emploierais. Mais excitante… oui, j’ai compris en un éclair l’excitation infinie que le regard d’une femme en train de jouir peut procurer à son amant.
Et si j’avais besoin d’une preuve de plus, elle est là, derrière moi, frottant contre mon cul, incroyablement dure…
Nous repartons dans la valse des plaisirs… la nuit sera à nous plus qu’à personne d’autre sur terre ce soir.
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