Au théâtre : Huis Clos

[Fred]

Je suis allé voir Huis Clos hier soir, mais seul. Enfin, pas vraiment seul, car le théâtre était comble.
Malgré quelques difficultés dues au mauvais temps et à l'éloignement du théâtre par rapport au centre ville, je réussis donc à arriver au théâtre à 19h10.
Première surprise, le hall est plein de monde et il y a deux longues files pour l'achat des billets. Parvenant à entrer parmi les premiers dans la salle de spectacle, je m'installe confortablement au 3e rang, bien en face de la scène, prêt à assister à une pièce dont j'ignore tout, très réceptif donc.
Et là, quelle surprise grandiose : après une première scène relativement "classique", dès que tous les protagonistes sont en scène, nous assistons à une montée progressive de la tension, avec des masques qui tombent, des personnages qui se retrouvent à nu, au figuré puis au propre, jusqu'à une fin qui annonce le désespoir de l'éternité en enfer. Et pourtant, pendant toute la pièce, on veut y croire à l'espoir de Garçin de trouver une échappatoire à ce qu'il croit être un piège duquel on pourrait se sauver. Mais c'est sans avoir compris que l'enfer n'est point le purgatoire.

J'ai été capté et captivé par la mise en scène, le décor et surtout le jeu des comédiens, à la fois sobre et riche.

A recommander à tout le monde, connaisseur ou pas de Sartre (comme moi).

PS : Il est à noter que cette mise en scène date de 1991 et que c'est donc sa 16e année. Hier soir était la première d'une longue tounée, débutant à Lyon, puis à Paris et enfin dans toute la France.

[Cruella]

Merci de ton avis Fred, j'adore Sartre, et Huis Clos, j'ai raffolé le lire plus d'une fois ...

L'enfer c'est les autres ... maintes fois prouvé 

[vette]

T'as bien fait d'y aller seul.  L'enfer c'est les autres.

[vette]

Les grands esprits se rencontrent
 

[Fred]

L'enfer c'est les autres...

C'est l'un des plus grands paradoxes de l'humanité : l'homme ne peut vivre seul, il a besoin des autres. Et en même temps, il a le plus grand mal à s'accorder avec les autres.
Dans le cas de la pièce, il faut restreindre cette vérité au cas d'un huis clos. J'ai connu cela dans mon enfance, où le huis clos était la famille. C'était là mon enfer. Quand il y a ouverture, il y a espoir et donc ce n'est plus l'enfer. L'enfer c'est quand le désespoir est là.

[vette]

Sartre le dit dans le sens :
L'enfer, c'est le regard implacable d'autrui sur notre condition honteuse

[isabelle183]

Ce qui m’attire les plus en Sartre ce sont ces subjonctifs 2.

Par contre sensation « l’enfer c’est les autres » connais pas trop.
Mais c’est une magnifique pièce.