Les paradis artificiels… Un sujet dont beaucoup de gens parlent sans vraiment le connaître (je commence encore bien, si avec ça je me mets pas une fois de plus tout le monde à dos…).
Bref, toujours est-il que le sujet du cannabis est un sujet que je connais sur le bout des doigts.
Et ARRETEZ s’il vous plaît avec vos histoires de dépendance !!!
Je fume depuis plus de 10 ans et contrairement à la clope je suis capable de m’arrêter du jour au lendemain pendant plus d’un an sans que, pour autant, cela modifie mon comportement (enfin j’entends par là que je ne me mets pas à déprimer si j’en ai pas, que je ne suis pas plus insupportable que d’ordinaire).
Cependant, j’ai la conviction que j’ai eu la chance de découvrir ce produit bien après l’adolescence, à un age ou j’avais pleinement conscience de ce que je faisais et que je ne l’ai pas fait par transgression mais par ce que j’ai pris plaisir à ce que j’ai découvert…
Question dépendance : pas plus qu’à des choses que l’on aime. Est-ce qu’on est dépendant au chocolat (au Nutella… pour Flib) par ce qu’on en mange régulièrement ou tout simplement par ce qu’on aime ça
Je m’explique, j’ai toutes les peines du monde à m’arrêter de fumer des clopes, cependant quand j’ai rien de conique à fumer et bah, c’est pas la fin du monde ! Dans le même temps quand j’en ai, j’en prends jusqu’à ce que j’en ai plus. Je fais pareille avec les tablettes de chocolat sauf que pour le coup le dealer de chocolat à lui pignon sur rue ce qui n’est pas le cas d’autres produits qu’on juge illicites par ce que ça arrange tout le monde (on oublie au passage que fut un temps où l’état dealait ouvertement cannabis et autres opiacés… mais je m’égare la pénalisation de la chose est une autre sujet).
Je crois que comme tout psychotrope (au même titre que l’alcool) il faut apprendre à s’en « servir » pour y prendre plaisir.
J’ai commencé par une phase d’introspection, j’étudiais l’incidence que ça pouvait avoir sur ma perception de l’environnement.
Le plus flagrant en premier lieu a été une sensibilité accrue de tous mes sens et une capacité à me concentrer sur une chose avec une sensibilité qui me semblait complètement m’échapper jusque là.
La musique fut une réelle révélation à cet égard, j’aimais déjà beaucoup écouter et décortiquer ce que j’écoutais jusque là, mais la perception que je pouvais avoir d’un instrument en particulier au milieu d’un groupe par exemple, devenait pour le coup encore plus claire et limpide, les nuances ou la virtuosité d’un musicien me paraissait plus évidente et plus touchante. Je découvrait en fait la capacité que m’offrait ce produit de faire tomber certains filtres de la perception qui d’ordinaire m’interdisaient d'accéder à certains détails qui rétrospectivement me paraissent aujourd’hui essentiels dans le fait que la musique parle directement à l’âme. Ce que je ne pouvait expliquer jusque là, me paraissait désormais évident.
Ensuite, il y a eut aussi une accuité accrue à comprendre les choses au delà des mots, une perception plus claires des autres, lié au fait que beaucoup d’inhibitions étant levées, je ne m’interdisais plus de comprendre ce qui pourtant était évident.
Le goût… outre le fait que ça file les crocs… manger des bonnes choses après avoir fumé devient un plaisir quasi extatique (au même titre que d’accompagner un bon met avec le bon vin), une autre révélation…
Quoi d’autre enfin… bah oui, quand même… le sexe !!! Sans commune mesure… la conjugaison de tout ce qui précède et vous imaginez bien (quoi que ceux qui connaissent n’auront pas besoin d’imaginer) ce que ça donne. Plus en phase avec les désirs de sa partenaire, la sentir, la ressentir, éprouver plus intensément les plaisirs qu’elle peut offrir, être réceptif à la plus imperceptible de ses sollicitations, entrer dans un cercle vertueux de plaisirs qui s’induisent…
Pour apprécier ces paradis artificiels, il ne faut pas se laisser aller à « subir » le produit, mais le mettre à profit en se concentrant sur quelque chose en particulier, sinon on n’a toute les chance de sombrer dans l’endormissement et la torpeur.
En revanche, je suis catégorique, si il y a bien un truc qui ne file pas la gerbe c’est bien ça… sauf à le conjuguer avec de l’alcool (là, par contre ça peut-être radical). Enfin, mais ça m’a toujours paru évident, interdiction de conduire après un joint (du moins avant une ou deux heures minimum !).
A cet égard, y’avait une soirée Théma Arte sur le cannabis la semaine dernière… C’était passionnant et bien loin de clichés qu’on nous ressort régulièrement sur le sujet en prenant les gens pour des cons (ce qui est éminemment dangereux quand on s’adresse précisément à des jeunes qui finissent par perdre confiance dans les messages qu’on peut leur délivrer le jour où il réalisent qu’on leur a menti sur ce sujet sous prétexte de prévention). Y était entre abordé toute la dimension thérapeutique du produit qui paradoxalement en France est prohibé alors que dans le même temps la recherche sur les opiacés est elle tout à fait admise… Allez comprendre