- B... de m..., quelle
chaleur aujourd'hui! Une vraie canicule...
Là c'est Larry, 45 ans, la bedaine en durillon de comptoir, au volant de son 45 tonnes. Un routier de base quoi, qui sillonnait les zuhéssa au volant de son
camion, dans cette chaleur écrasante qui pesait sur le centre du pays.
Alors oui, Larry zona, dans l'état du même nom, en avalant consciencieusement les miles, les ponctuant de pets secs, consécutifs à l'absorption massif de chili la veille au soir, qui laissaient flotter dans l'air une
odeur familière de
feuilles mortes en décomposition.
La vitre du camion non climatisé ouvert à fond, Larry se dandinait, soulevant ses
fesses qui collaient au skaï, histoire d'aérer le tout, et de tenter de refroidir son fondement.
Les
hauts-parleurs de sa cabine vomissaient à grands renforts de décibels de la country au kilomètre, entrecoupé de flashs infos qui annonçaient les risques de
tornade, assez fréquentes à cette époque et dans cette région.
Se saisissant une
bière fraîche dans la glacière, passant la canette sur son front emperlé de sueur, le brave Larry n'en cru pas ses yeux en voyant un étrange auto-stoppeur en bordure de la route.
- Qu'est-ce que c'est que cet énergumène?
Effectivement, le totostoppeur en question portait, malgré les 45°C à l'ombre (et y'avait pas d'ombre) un manteau de fourrure et tenait un harpon à la main.
Pas la première fois que Larry voyait des gens bizarres sur le bord de cette route, mais le plus souvent c'étaient des indiens faisant la manche, voire des putes indiennes qui se servait de leur
tipi comme d'un bordel couleur locale.
Crissement des freins du camion, bruit d'air comprimé, Larry s'arrête à la hauteur de l'étrange petit bonhomme au visage un peu plat, qui le regarde en souriant.
- Fais chaud hein? lui demande l'étranger
- Bah ça pour sûr...
Ouvrant sa braguette, le totostoppeur demande alors tout à trac à Larry:
- Et ça te dirait pas de sucer un
esquimau?