IVG pour les femmes... ou pour les hommes ?

[ktycash]

Nana m'a dit qu'il ne falllait pas que je dise aux autres quoi faire ou ne pas faire ... elle n'a pas tort....

Mais la discussion sur le bébé de l'amie de big, dérivant sur les grossesses non désirées, m'a douloureusement réveillé le souvenir de l'IVG de plusieurs personnes qui me touchent...

D'autant que la question a dépuis des lustres mérité moultes débats houleux...
J'admire l'oeuvre de Simone Weil en France, L'iVg je pense que c'était une nécessité...

Parfois les raisons avancées me paraissent tout à fait saines et salvatrices, parfois d'autres raisons me hérissent le poils....

Un peu comme tous les autres moyens de contraception, (sauf que celui ci est le plus traumatisant)
Chacun y aurait recours pour des raisons qui lui sont propres... et que je respecte.

Mais ce qui me hérisse le poil c'est quand je sens dans ces raisons : une pression culturelle, matérielle ou sociale qui en fait n'est pas le fond du problème...






Je vous donne donne un exemple vécu par une amie qui au bout du compte l'a très mal vécu

-Elle fait une tensative de suicide, lavage d'estomac multiples, faiblesse psy énorme... urgences, sejour à l'hôpital, elle se console une nuit à l'hopital avec l'interne de service... et tombe enceinte...


Elle cherche à prendre sa décision... en parle à ses parents... IVG
Total, elle a eu tant de mal à le vivre que pendant des années elle a clamé que c'était à cause de ses parents qu'elle avait dû prendre cette décision...

Vous en pensez quoi ?

[Hotllywood]

Déjà que ta copine n'est pas adulte.

Ensuite qu'elle a eu des rapports non protégés avec un inconnu.


C'était quoi la question djà?  

[ktycash]

Déjà que ta copine n'est pas adulte.

Ensuite qu'elle a eu des rapports non protégés avec un inconnu.


C'était quoi le question djà? 

Ben, civilement elle l'était majeure...et elle était très partagée à l'idée d'avorter...
Finalement elle l'a fait, mais je pense que même si elle a probablement bien fait, elle ne la pas fait pour les bonnes raisons et elle ne l'a jamais "digéré"...
Tu sais Hot une patiente bourrée de calmants dans un lit d'hôpital ne pense pas fatalement à se protéger...

La question c'est :

- Quelle est la vraie raison pour laquelle il valait mieux qu'elle ait recours à l'IVG...plutôt que de garder cet enfant...?

[winy]

La question c'est :

- Quelle est la vraie raison pour laquelle il valait mieux qu'elle ait recours à l'IVG...?

-Elle fait une tensative de suicide, lavage d'estomac multiples, faiblesse psy énorme...

C'était pas le bon moment, je crois.

[Flibette]

elle ne l'a jamais "digéré"...

Quel que soit le pourquoi du comment et les conditions de la grossesse et de l'IVG, je vois pas trop comment il est possible de digérer ce genre d'évènement.

[ktycash]

C'était pas le bon moment, je crois.

Je ne pense pas que cette raison aurait suffit à ce qu'elle le vive mieux... (je précise, elle est non catho, aucun cas de conscience de cet ordre chez elle... pourtant elle ressent le besoin de penser et de dire qu'elle n'est pas responsable de sa décision...)

[ktycash]

Quelle que soit le pourquoi du comment et les conditions de la grossesse et de l'IVG, je vois pas trop comment il est possible de digérer ce genre d'évènement.

Je veux dire qu'elle en a toujours voulu à ses parents, elle n'a pas digéré ce qu'elle pense être leur décision (or elle, c'est elle qui signe sa demande)

[Kaï]

Si ses parents l'ont sequestré, torturé pour la forcer à avorter , oui c 'est de leur faute . Dans le cas contraire ,il lui ont donné une solution plus que judicieuse vu les circonstances .C'est un peu facile par la suite de dire que c 'est de leur faute !

Je me suis fait avortée au lendemain de mes seizes ans , j 'en aurai eu 18 c 'était pareil , bénie soit le jour où ma mère m'a pris dans ses bras en me  disant "je sais , je m'occupe de toi ", je suis paradoxalement devenue adulte un peu ce jour-là.

Il m 'a fallu des années pour m 'en remettre, à compter l'âge que cet enfant aurait , dans ma tête  "un garçon" .
Il y avait de la réparation à faire mais les réparations à faire n 'étaient nullement associées au comportement de ma mère , plus à l 'éthique de cette acte ,qu 'en grandissant ,je mesurais . Toussa pour dire que la culpabilité , on l 'assume et on ne la fait pas porter aux autres .

Et vive Simone  

[Hotllywood]

Toussa pour dire que la culpabilité , on l 'assume et on ne la fait pas porter aux autres .

Voilà...

C'est ça pour moi etre adulte (pas une question d'age)

[ktycash]

Franchement, elle m'avait demandé mon avis à l'époque, je lui ai répondu mais juste sur le fait d'avorter ou pas 'quoi que tu décides aucunes des décisions ne sera facile à vivre, c'est toi qui dois choisir ce que  tu supporteras le mieux) et je n'avais pu trancher. (elle avait l'air de se pojeter trés malheureuse dans les deux cas...)

Je pense pas que ce soit par facilité qu'elle a pensé ça... je l'ai vraiment vécu de très près et ses parents ne savaient que faire pour qu'elle aille mieux... elle aurait dit je garde le bébé... son père l'aurait épaulée dans cette décision là aussi...
C'est après coup qu'elle a commencé à penser comme ça... j'ai longtemps pensé qu'elle avait besoin de se voiler les vraies raisons...

[Flibette]

Pour moi, c'est pas si simple que ça à assumer.

Je parle pas de faire porter le chapeau aux autres, hein mais la "culpabilité" (c'est pas le bon mot) n'est pas si simple que ça à porter.

En tout cas, en ce qui me concerne, je ne fais porter ce poids à personne sauf que je ne pense pas que je serai capable de m'en délivrer complétement un jour.

[ktycash]

Moi je m'étais rendu compte de ça à travers les avortements de ma mère, je sentais que c'était une chose vraiment dure à vivre pour une femme, j'allais pas lui dire vas-y copine c'est fastoche...
Mais il me semble que si elle avait posé sa situation plus objectivement, le sentiment douloureux de son acte n'aurait pas pris une teinte aussi culpabilisante pour ses parents, ou pour elle même...

A l'époque, j'étis bien trop jeune pour l'aider à voir clair... aujourd'hui peut être... je vous demande parce que j'ai l'imression que si je suis a seule à voir sa situation d'une certaine façon, ça ne l'aurait pas beaucoup avancée, autant ne rien dire, mais si tout le monde peut la voir, comme je l'annalyse moi, ça aurait peut-être pu l'aider...

[Flibette]

Aurait-elle vraiment pu être objective dans sa situation? D'ailleurs, est-on jamais objectif?

[ktycash]

Grosso modo, aujourd'hui, je pense qu'elle a eu à faire à un mec encore plus irresponsable qu'elle et que dans cette décision c'est elle qui aurait grandi d'un coup... mais ne le pouvant pas elle a projeté tout ça sur ses parents... et elle s'est bloquée immature.

 Je crois que jusqu'à la fin ,elle attendait quelque chose de la part de ce garçon et qu'elle ne l'a jamais exprimé...le mec, il savait ce qu'il avait fait... et l'IVG il l'a même financée et tout...

Elle a dû porter le poid de leur erreur commune toute seule... Je trouve que c'est une injustice qu'elle n'a jamais pu exprimer...  or il me semble que cela lui aurait fait du bien...

[vette]

Que ce soit pour une maternité, ou un avortement, le poids repose sur la femme. Même si l'autre est solidaire.

C'est pour ça que je reste persuadée que c'est une décision qui se prend seule, et personne ne peut vous conseiller.

Chaque femme devrait se demander, quand elle entame une grossesse, si elle se sent capable, le cas échéant, d'assumer seule d'élever un enfant. Et quand elle fait l'amour avec un homme, se demander si elle se sent capable d'assumer seule le fait de devenir enceinte, de procréer, ou d'avorter.

Je sais que ça aurait été un réel déchirement pour moi de devoir avorter. Aussi, je n'ai jamais commis d'imprudence qui puisse me mettre en situation d'avoir à le faire.
Je ne me suis pas toujours aussi bien protégée des mst, et j'avoue avoir commis, en d'autres temps, bien des imprudences. Mais ça n'engageait que moi, et des partenaires adultes et tout aussi imprudents que moi.

Un jour - je devais avoir une trentaine d'années - mon stérilet s'est déplacé, et de trouille, j'ai eu un gros retard de règles. Ma gynéco de l'époque -une conne- m'a parlé de l'éventualité d'une grossesse extra-utérine.
J'ai flippé un max. J'étais célib avec un enfant à charge, j'avais un doute sur l'identité de l'éventuel géniteur.
Et bien même là, je ne pouvais pas me résoudre à "faire passer'', alors même que j'essayais de me convaincre que l'enfant à venir risquait d'être ''anormal'' et qu'il FALLAIT que je le fasse.
J'ai été tellement soulagé quand il s'est confirmé que ce n'était qu'une fausse alerte, et que je n'avais rien à décider !!

Je ne sais toujours pas quelle décision j'aurais prise. Et je n'ai demandé l'avis de personne.