Faudrait quand même qu'on vous raconte...
A la base l'idée, c'était un joli endroit au bout du monde, avec rien à faire ou presque, et ça c'était parfaitement réussi, île au large de la Sicile, hotel perdu sur les pentes de la plus belle baie de l'île, pas de wifi, à peine de réception téléphone, pas de télé, et genre quatre magasins sur toute l'île...
On a marché deux heures dans le coin, on a pensé un peu louer un scooter, on a fait une plongée, et puis finalement on a passé le plus clair de notre temps à lézarder au soleil devant la piscine à débordement qui surplombe la mer, ou à lézarder dans la chambre sous le prétexte fallacieux qu'il y fait plus frais...
L'hotel est géré en famille par un fils trentenaire surexcité et son père, rigolo comme tout en vieux sicilien bon vivant.
On finit par comprendre que la bombasse (atomiiiique) qui traîne avec un balai, habillée seulement d'une chemise d'homme et d'une paire de crocs, est en fait la copine du fils et qu'elle a dix-sept ans, et que la blonde russe qui nous avait semblé être une cliente, est en fait la copine du père.
Faut dire que le père a une histoire. Dans les années soixante et soixante-dix, il était le batteur d'un groupe italien de reprises qui a quand même vendu 4 millions de disques, la plupart du temps beaucoup plus que les originaux de leurs reprises.
Malheuseusement, le choix de leur nom de groupe, Dik Dik, a brisé toute chance d'une carrière internationale (Dick = Bite en anglais), et pas mal perturbé la popularité du fils auprès de ses copains de fac à Londres.
Petite vidéo pour vous situer le truc :
http://www.youtube.com/watch?v=WKMg1f2MGXg&feature=related (le père, c'est le batteur)
Bon, raconté comme ça, c'est une anecdote rigolote, mais la soirée méga-arrosée où le père nous a refait l'histoire, en se marrant comme une baleine et en repassant les alcools bizarres, et où on a écouté religieusement les vieux disques, et où le vieux racontait ses virées à Paris avec Umberto Tozzi et Julio Iglésias, ça valait son pesant d'or.
C'est pas un palace (mêm si ce n'est pas donné), le tout est géré comme une pension de famille qui sent bon l'amour du pays et le goût des bonnes choses, il n'y a rien à y faire d'autre qu'à se laisser porter et à regarder la mer, ou à refaire le monde en rêves et en discussions de transat', et c'était pile-poil ce dont j'avais envie. Et besoin sans doute aussi.
Les coordonnées en MP sur demande.