Gérer les émotions.

[vette]

Vendredi dernier, le jour même des funérailles de mon père donc, mon homme m'a fait une scène digne des tragédies de faits divers.
Il m'a insultée, m'a annoncé qu'il me quittait, s'est jetté de la voiture en marche, s'est mis à faire du stop.
Bref, la totale.

Avec le recul, je me dis qu'il avait juste du chagrin et que ça a été sa manière de l'exprimer.
Moi, je gère mes émotions en agissant. Lui, c'est par la colère. L'action, c'est pas son fort, c'est le moins qu'on puisse dire.

D'ailleurs, il est pas du tout parti, et le lendemain matin, il était tout penaud.

Et vous, vous les gérez comment, vos émotions ?

[valentin]

Canard

[mescalero]

Connard. 

[winy]

Je me plains sur Nuts

[Moi]

Connard. 

Pour le coup, je suis d'accord avec mescal.

Ca depend des emotions mais pour la tristesse, je pleure. C'est assez simple en fait.  

[ktycash]

j'écris quand j'ai le temps...
Sinon je baise.

[Camille]

A la hache, j’enjambe je passe a autre chose.
Je m'arrange pour pas avoir a les gérer justement.

[Valentine]

J'ai appris à attendre que ça passe et puis quand ça va vraiment mal je pleure un grand coup et je dors ensuite. Le lendemain ça va toujours mieux
Avec les années et les douleurs vécues on relativise j'imagine
J'ai souvent peur à force de relativiser de ne plus être capable de grandes émotions et pourtant...

[croquante]

Quand une grosse émotion déborde je pleure...
C'est comme ça.
Pas forcément à grand flot.
Ca m'aide à faire redescendre la pression.
Je ne considère pas cela comme une faiblesse, surtout qu'il vaut mieux rester loin quand c'est une émotion de colère 
Dans tous les cas je mets des mots sur mon émotion, pour que l'autre comprenne.

[Cardamone]

Je suis très émotive et sensible, mais je réfrène, je cache, sauf quand je suis seule. Je peux encaisser beaucoup, mais à un moment ça déborde.
J'aimerais arriver à vivre mes émotions comme elles viennent, simplement.

[vette]

Ce n'est pas vraiment ce que j'entendais par ''gérer''. Etre démonstratif ou pas n'est qu'un aspect de la question.
Je voulais plutôt parler de la conséquence des émotions.
Est-ce qu'elle vous endurcissent, vous rendent plus solides, vous font vous effondrer au point d'en perdre toute capacité à agir ?
Ma question était plutôt dans ce sens là.

[Cardamone]

J'comprends pas ta question Vette 

[Moi]

Moi si. 

J'ai longtemps essaye de lutter contre mes emotions: resultats des courses, ca sortait n'importe comment, pas au bon moment, pas de la bonne facon etc...

Maintenant je me dis: elles sont la, je vais l'evacuer sur le coup, je gererais les consequences apres. Attention, je parle bien d'emotions reflexes (peur, colere, joie, peine) par des trucs plus compliques style jalousie, blessure d'orgueil, satisfaction etc...

Donc je vis mes emotions reflexes. Quand je suis en colere, ca se voit, quand je suis triste ou gaie aussi. La peur, je connais pas tellement mais ca m'arrive (je suis une angoissee, on peut pas tout avoir non plus  ) et je dirais que dans ces cas la je m'enfuis. Ca passe tres vite du coup. Ca ne plait pas? Ca m'est follement egale, ca va m'eviter les ulceres et je peux toujours expliquer a posteriori ce qui s'est passe.

Pour les emotions plus complexes: l'avantage c'est que comme c'est plus complexe, c'est pas de l'ordre du reflexe physiologique donc ca se gere parfaitement. Souvent avec la respiration et un peu de temps, on peut "faire le canard" et attendre que ca passe pour prendre des decisions a froids.

[meetchu]

Je préfère pour le moment rebondir sur les faits : il ne serait pas temps que ton homme (60 et quelques, non ?) apprenne à éviter de t'agresser quand il ne va pas bien ?
Et une petite question : le lendemain, tu lui as dit quoi ? tu as passé l"éponge ?

[vette]

Le lendemain, je lui ai dit que la prochaine fois qu'il descendait de la voiture en marche, je l'écrasais. 

Sur le coup, j'ai été d'un calme olympien. Je me suis garée un peu plus loin, j'ai ouvert la porte de la voiture, et  j'ai attendu qu'il se calme. Au bout de cinq minutes, il est remonté sans dire un mot. Je n'ai rien dit non plus.
Je pense que ça ne sert à rien de dire des choses importantes sur le coup d'un débordement, à part à l'alimenter.

Ca lui arrive rarement, on va dire une fois par an maxi. Le reste du temps, c'est plutôt un grand calme. Par contre, quand ça lui prend, il s'en rend malade.  Là, il était au bord de la crise de tétanie. Je l'ai vu devenir tellement pale qu'il en était presque transparent.

Même un parfait étranger, je ne l'aurais pas laissé comme ça au bord d'une route.

J'avoue qu'il m'a fait pitié. Ce qui est bien loin de l'amour.