Et que fais-tu des émotions "positives": joie, bonheur, etc?
Ensuite, oui, la colère, la honte, la jalousie, la culpabilité, etc. font partie de moi, de ce que je suis. Elles font que je suis quelqu'un de vif, de sensitif, qui réagit au quart de tour et ça me convient bien. Je ne vois donc pas pourquoi je devrais les museler. Pour autant, j'essaie de faire en sorte qu'elles ne m'handicapent pas dans mon quotidien.
Peut-être qu'il n'y a pas une si grande opposition avec ma thése, dans le fond.
J'ai trouvé en cherchant un peu un texte qui explique pas trop mal ma façon de voir.... je vous le copie/colle et vous me direz ce que vous en pensez :
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Peut-on gérer ses émotions ?
Christophe André (Psychiatre)
Il est courant de chercher à réprimer ses émotions : trac, colère, tristesse... pour ne pas se laisser déborder par elles. Mais on échoue souvent à vouloir les dompter. Les techniques psychologiques appropriées visent à réguler ses émotions plutôt qu'à les étouffer.
« On ne peut pas mettre le vent en cage », dit le proverbe. De même, on ne peut totalement contrôler ses émotions. Mais meuniers et marins savaient autrefois se servir du vent, comme aujourd'hui les fabricants d'éoliennes. Peut-on alors « se servir » de ses émotions, en utiliser la force sans se faire emporter ou dominer par elles ? Tout un courant de la recherche contemporaine en psychologie, tant fondamentale que clinique, s'attache à réfléchir à ce point...
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Pourquoi doit-on apprendre à maîtriser ses émotions ? Parce que les émotions sont là quoi qu'on fasse, et ne nous demandent pas notre avis pour apparaître ; c'est comme une force qui est en nous pour le meilleur et pour le pire. Nous n'avons donc pas le choix : soit on les subit, soit on les pilote.
Je compare souvent les émotions à des chevaux : les réguler, c'est maîtriser quelque chose de vivant, et au départ de plus fort que nous. Les émotions sont de bons serviteurs, mais de mauvais maîtres. Ce sont des forces biologiques qu'il faut absolument apprendre à conduire.
Comment ça marche, les émotions ?
Si l'on se concentre sur les grandes émotions négatives, puisque les positives ne nous posent pas de problèmes, elles sont trois : la honte, la colère, et la peur.
Toutes ces émotions se déclenchent fréquemment chez nous. Chaque fois que je serai doublé dans la queue de la boulangerie, je serai frustré - ce qui est un dérivé de la colère ; chaque fois que je vivrai une déception, qu'un ami s'éloignera de moi, j'aurai de la tristesse, etc.
Les émotions sont une sorte d'intelligence pré-verbale, qui s'enclenche en réaction aux situations avant même que nos mécanismes de décodage et de compréhension n'aient eu le temps de s'effectuer.
Comment maîtriser ses émotions ?
Comme nous venons de le voir, les émotions sont là avant les pensées. Mais après cette première phase, la manière dont nous allons lire la situation va pouvoir soit amplifier, soit alléger la situation de départ. Par exemple, si quelqu'un me passe devant dans une file d'attente, je vais avoir un petit mouvement naturel d'irritation, que je vais pouvoir aggraver en me disant "mais pour qui il se prend !" ou que je vais pouvoir contrôler en me disant que ce n'est pas grave.
Les hyper-émotifs doivent absolument se contrôler, car plus on laisse libre cours à son émotion, plus on la renforce et plus elle aura tendance à s'exprimer librement et souvent. Aux inhibés, au contraire, on va apprendre qu'ils ont le droit de ne pas être d'accord et de l'exprimer calmement, et non pas de tout garder avant d'exploser.
Comment tirer parti de ses émotions ?
Les émotions sont des très bons "starters" pour nous mettre sur la voie de ce qui ne va pas. C'est pour cela qu'il faut toujours les respecter et les écouter. Si je suis très triste, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans ma vie, et je dois trouver quoi.
Mais je respecte aussi mon libre-arbitre. Une fois que les émotions ont joué leur rôle de signal d'alarme pour nous indiquer ce qui ne va pas, il ne faut pas que ce soient elles qui gèrent l'affaire jusqu'au bout ; l'esprit doit reprendre le contrôle pour déterminer la réponse appropriée à l'incident.
Il faut apprendre à faire la différence entre la situation, l'émotion, et les pensées. C'est ainsi que l'on pourra augmenter sa capacité de choix : est-ce que j'exprime mes sentiments ou non ? A quel moment ? Comment ? Et dans quel but ?