Ah les enfants ! C'est un sujet de discussion intarissable.
Je ne crois pas que j'arrivais à exprimer tout ce que je pense sur le sujet en un post, et pourtant j'aimerais tant faire partager ce que je ressens sur les enfants.
Il y a plein d'angles de vue sur cette question.
Je ne suis pas croyant, mais j'ai une certaine conception respectueuse de la Nature et de ses règles. La Nature, c'est avant toute chose la Vie et comme la mort est inéluctable (pourquoi qu'elle a pas fait en sorte de créer des espèces immortelles ?
), elle a mis en place des moyens de reproduction. Et parce que je ne suis qu'un être, une poussière dans ce grand univers, je suis humble et respecte ma place et mon rôle dans cette chaîne de la vie. Pensant ainsi depuis longtemps, je crois que j'ai donc toujours plus ou moins eu envie d'être père.
Je pense que j'ai de la vie une conception non "finaliste". Je ne crois pas que la vie ait un sens intrinsèque ; son objectif n'est que d'être et de se perpétrer. Si par chance quelques uns en profitent pour être heureux, c'est tant mieux pour eux, mais ce n'est pas l'objectif premier de la Vie. Par égocentrisme, beaucoup pensent, surtout dans notre civilisation occidentale moderne, que le bonheur est la quête de leur vie et qu'elle est faite pour ça.
Je crois donc que la stratégie de la Vie pour se perpétrer réside dans la mise en place de moyens (organes sexuels, instinct de reproduction) et pour assurer le coup avec les humains, elle a mis en place des moyens plus subtils que chez d'autres espèces : les pulsions sexuelles toute l'année et le plaisir/orgasmes. Imaginez que d'autres espèces n'y ont droit que quelques semaines par an, et c'est même pas sûr qu'ils éprouvent du plaisir.
Sachant cela, la psychologie humaine est infiniment plus fine et subtile que chez les autres espèces (à supposer qu'on puisse parler de psychologie animale). Ainsi, nous autres les humains, avons tendance à oublier que notre condition première n'est pas humaine, mais animale. Et nous intellectualisons tellement que nous sommes là à nous poser des questions : est-ce que j'ai envie d'avoir un enfant ? et suis-je normal si je n'ai pas envie ?
Soyons humbles et lucides : nous sommes vivants et nous sommes programmés pour perpétrer cette vie. Maintenant, la mécanique du cerveau est si subtile dans le genre humain que certain(e)s n'ont pas les mêmes pulsions et ne réagissent donc pas pareil. Il n'y a ni à culpabiliser, ni à s'étonner que la majorité ressente ce besoin d'enfant. C'est notre condition "animale".
Ensuite, chacun fait ce qu'il veut/peut et décide ou non d'avoir des enfants.
Maintenant, pour parler de mon cas : déjà ado et jeune adulte j'éprouvais beaucoup d'intérêt pour les enfants et leur éducation, leur psychologie. Probablement pour apprendre à mieux connaître l'enfant qui est en moi.
J'ai beaucoup hésité à être instit puis prof. Finalement je me suis rendu compte que je ne pourrais pas "sacrifier" ma soif de connaissance et d'apprentissage pour devenir enseignant. J'aurais rêvé au contraire d'être un perpétuel étudiant. Il y a donc en moi ce désir d'une vie enrichissante et épanouissante, égoïstement. Cet égoïsme fait que je ne sacrifie donc pas ma vie à mes enfants. Tout ne tourne pas autour d'eux, ce que me reprochait d'ailleurs mon ex, une maman poule. Je tiens à mon indépendance et à leur en laisser.
En fait, pour répondre à la queston de départ, il n'y a pas eu de déclic, le fait d'avoir des enfants me paraissait à la fois faire partie de la vie et j'appréciais cette idée.
Aucun questionnement n'est venu interférer cela : je crois que le questionnement n'est en fait qu'un prétexte pour ne pas en avoir.
Et maintenant si on me posait la question ? Voudrais-je d'autres enfants ?
Je ressens moins le désir, ayant le sentiment d'avoir accompli une sorte de devoir envers la Vie. Toutefois, je me pose la question de temps en temps. Quand je vois des enfants de deux-trois ans, j'éprouve parfois des émotions fortes.
Et Miss Pan m'a posé la question et se pose elle-même la question... A suivre...