Nana
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Pour être irremplaçable, il faut être différente.
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« le: 15-12-2006, 13:27 » |
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Rien qu'avec le titre je vais en rendre certaines heureuses, et je vais en facher d'autres.... mais tant pis !
Il s'agit en fait d'une enquete, faite par des medecins, sociologues, sexologues etc..... mais ptin ca booste le moral !! Mais ca fait aussi beaucoup réfléchir.
Je vous copie ce quil est dit :
Oui, les rondes font mieux l'amour ! Ce sont les hommes qui l’affirment : rien de plus sensuel, de plus excitant qu’une femme bien dans ses formes. Et si on arrêtait les régimes ? Enquête et témoignages sur la libido qui se moque des kilos en trop.
La scène se passe dans le cabinet feutré d’une sexologue réputée. Marine et Paul, mariés depuis quatre ans, sont ici pour tenter de remettre leur couple bringuebalant sur les rails. Elle lui reproche de s’être éloigné, de ne plus la regarder, de ne plus être aussi tendre. Il lui en veut de ne plus aimer faire l’amour, de ne plus être aussi sensuelle qu’avant. La thérapeute demande : « Avant quoi ? », et Paul de répondre, excédé : « Avant son putain de régime ! Ça fait six mois qu’elle ne mange plus rien sous prétexte qu’une copine lui a dit que porter du 42 à 30 ans, c’était courir le risque de s’habiller au rayon “grandes tailles” à 35... Du coup, terminés nos petits dîners au resto et leurs épilogues crapuleux, nos soirées sont devenues aussi insipides que ses repas en poudre, sa libido aussi se serre la ceinture ! Mais ce qui me fait le plus de peine dans cette histoire, c’est qu’elle a écouté sa copine sans tenir compte de mes goûts à moi. Je les adorais, ses fesses toutes rondes, ses petits bourrelets, ses cuisses et son ventre accueillants. Je ne dis pas qu’elle est devenue moche en perdant dix kilos, mais elle est trop anguleuse, froide, sèche à tous points de vue, alors que c’est d’une femme ronde et chaude que j’étais tombé amoureux. »
On ne sait pas comment se termine l’histoire, mais elle résume assez bien les questions qui nous turlupinent en ces temps de quête de grande minceur : si, au lit, les hommes préfèrent vraiment les grosses, serait-ce parce qu’elles font mieux l’amour que les fluettes ? Que signifie le « mieux » en l’occurrence ? Parle-t-on technique, prouesses, désir, motivation, aptitude à la jouissance ? Parle-t-on du point de vue des hommes ou de celui des femmes elles-mêmes ?
Pour échapper aux clichés, il nous fallait explorer plusieurs pistes, et avant tout celle des causes physiologiques. Si l’on admet depuis aussi longtemps et de façon quasi consensuelle que les rondes sont plus sensuelles, c’est bien qu’il existe une petite explication biologique, non ? Le Dr Pascale Sabban, gynécologue-obstétricienne, admet que, en effet, il y aurait du vrai dans cette hypothèse. « Si les rondes font mieux l’amour, avance-t-elle, c’est parce que, dans le tissu graisseux, le cholestérol se transforme en oestrogènes – hormones féminines – mais aussi en androgènes, des hormones mâles qui comprennent la testostérone, connue pour faire augmenter la libido (et qui entre dans la composition des traitements des troubles sexuels). Plus il y a de tissu graisseux, plus la libido a donc de chances d’augmenter... à condition, toutefois, que la femme ronde soit bien dans sa peau, car le mental est primordial. Les femmes rondes, voire grosses, n’ont pas moins d’activité sexuelle que les minces, bien au contraire. Peut-être sont-elles plus à l’écoute de leur corps, de leurs envies, de leur gourmandise, de leur plaisir. »
Le problème, c’est que, sortie des draps, il faut s’habiller, paraître, se conformer aux idéaux contemporains de beauté, pas franchement rondouillards. Et que l’on a tôt fait de se retrouver dans le cabinet d’un spécialiste pour perdre des kilos sexuellement acceptables mais socialement encombrants. « Je suis constamment confrontée à ce décalage, nous confie le Dr Sandrine Sebban, médecin nutritionniste. Les femmes me demandent de les faire maigrir, mais surtout pas des fesses ni des seins, parce que leur mari ne le supporterait pas. Or, c’est physiologiquement impossible ! Je travaille avec elles en fonction de leurs motivations. Certaines femmes rondes ou grosses ne se sentent pas montrables, donc pas du tout attirantes. Celles- là, je ne pense pas qu’elles fassent bien l’amour, car elles sont trop en souffrance. D’autres, généralement mises en valeur par le regard de leur partenaire, se sentent belles. Elles portent de la lingerie coquine, font allusion à une vie sexuelle épanouie, elles rayonnent, ce sont des épicuriennes, des femmes qui ont du tempérament, qui viennent me voir davantage pour se conformer à un modèle de beauté que parce qu’elles sont mal dans leur peau. Si leur santé n’est pas en danger, je ne les pousse pas forcément à maigrir. Il faut quand même savoir qu’un régime, avec tout ce qu’il engendre comme frustrations, booste davantage la nervosité que la libido ! »
Ce que beaucoup d’hommes confirment, quand ils disent ne pas supporter une femme à la diète. « Un bon dîner aux chandelles, ça fait partie des préliminaires ! s’exclame Pierre-Yves, 40 ans, marié à une gourmande aux prises avec ses kilos. Quand Hélène est au régime, ça me déprime. Je sais que l’on va moins s’amuser dans l’intimité, que l’on va moins faire l’amour parce que, dans ces moments-là, elle est dans le contrôle et perd toute notion de plaisir. J’ai beau me tuer à lui dire que je ne vois pas la différence quand elle a cinq kilos de plus, elle n’en démord pas, elle s’obstine à vouloir les perdre pour rentrer dans son “jean témoin”, comme elle l’appelle. Moi, je préférerais qu’elle le jette, ce satané jean, plutôt que de malmener son corps, ses sens... et les miens ! »
Voici donc THE problème aigu auquel nous nous heurtons, nous les femmes de la génération fashion. A trop vouloir rentrer dans un 36, maintenant que le 38 est devenu le nouveau 40, comme disent les lianes du « Diable s’habille en Prada », on en oublie d’habiter notre corps, de l’incarner. Or, pour le Dr Mireille Dubois-Chevalier, sexologue, c’est là que le bât blesse. « On ne peut pas affirmer que les rondes ou les minces font mieux ou moins bien l’amour, mais ce qui est sûr, c’est que la relation intime à autrui s’appuie sur l’investissement érotique que l’on accorde à son propre corps. Selon la façon dont une femme gère la pression sociale, elle épouse ses formes ou, au contraire, cherche à les déserter, d’où conflit et frustration. Dans le meilleur des cas, un corps rond et généreux bien assumé peut donner un sentiment de confort à la femme qui l’habite, mais aussi à son partenaire. Une peau soutenue par un derme gonflé d’un peu de graisse est plus douce, plus agréable à caresser, or la douceur et le moelleux renvoient au corps maternel. » Et à un paysage fellinien : vallons mammaires, ventres pleins, hanches larges, cuisses replètes, dans lesquels tout homme rêve de se lover, même s’il rechigne souvent à (se) l’avouer.
« Dans notre société consumériste, l’adage populaire qui dit que les hommes aiment sortir avec les minces mais rentrer avec les grosses est assez juste, poursuit le Dr Dubois-Chevalier. Les hommes, surtout les très jeunes, attirés par tout ce qui brille, sont écartelés entre l’attrait de l’objet esthétique – un top model au bras – et le besoin d’une relation intime profonde, qui se joue moins bien avec une planche dure, aussi belle soit-elle, qu’avec un édredon douillet. C’est comme en sculpture : on est visuellement fasciné par les longues silhouettes de Giacometti, mais ce sont les fesses d’un Botero que l’on a envie de caresser ! N’oublions pas que, pour l’homme, faire l’amour signifie pénétrer et être reçu par une femme “accueillante” : un être sexuel, à la fois femme et mère, capable de prendre des initiatives au besoin. Vous aurez reconnu le modèle de la maman et de la putain, qui est assimilé depuis toujours aux seins, aux fesses, aux rondeurs. C’est profondément inscrit dans le cerveau reptilien des hommes et, quels que soient les modèles ambiants, ce n’est pas révisable ! Ceux qui ont eu une mère ni trop comblante ni trop castratrice n’ont pas peur des rondeurs, ils aiment vraiment les femmes, ils sont prêts à aller au coeur du sujet ! » Ce dont témoigne Anna, une belle ronde de 40 ans, qui vit (très librement) en couple. « J’ai quinze kilos de trop par rapport à la norme, plus une poitrine débordante. Nue, je suis un pain d’épices dodu, et j’aime ça ! Les mecs ne me disent pas que je suis belle, mais que je suis “bonne”. Ceux qui acceptent mes rondeurs sont de vrais hommes, forts, puissants, sûrs d’eux-mêmes, ils assument leur désir pour LA femme, avec tout ce que cette notion contient de maternel, que je représente. Au lit, ils me donnent tout, ils s’occupent pleinement de moi, et se soucient à fond de mon plaisir. » Cette femme-là, beaucoup d’hommes en rêvent, parce qu’elle ne se prend pas la tête sur son gramme de cellulite en trop ou sur son ventre mou. Elle est axée sur l’acte d’amour, sa jouissance, celle de son partenaire. « Elle a compris qu’il existe un hiatus entre le goût des hommes et le corps rêvé des femmes », commente le sociologue Olivier Bardolle, auteur d’un superbe « Eloge de la graisse » (éd. Jean-Claude Gawsewitch, en librairie le 9 novembre). « Ce qui rend une femme excitante, poursuit-il, c’est son propre désir, pas ses mensurations. Votre question sur l’aptitude des femmes rondes à mieux faire l’amour n’est pas anodine dans une société où le même corps de jeune fille mince, épilé, lisse, bronzé est montré partout. Ce corps n’a plus de mystère, il est formaté, contrairement à celui d’une femme ronde, qui est un paysage unique, complexe, sur lequel on peut fantasmer. Il ne faut pas oublier que la libido ne se nourrit que du spécifique, pas de l’interchangeable (comme le corps des top models), et que ce qui nous fascine généralement chez l’autre, ce sont ses imperfections.
Pendant longtemps, les hommes ont subi la tyrannie de la maigreur, n’osant pas sortir avec les femmes qu’ils désiraient. Je crois que les choses changent, nous sommes de plus en plus touchés par les modèles de beauté méditerranéens, maghrébins, africains, des femmes plantureuses, voluptueuses, très en chair. Les femmes occidentales finiront par comprendre que le corps très mince est un corps de guerrière, un corps de combat – les Amazones n’avaient-elles pas un sein coupé ? –, bref, un corps social, mais que, dans l’intime, c’est un corps en courbes qui rend heureux. Affirmer que les femmes rondes font mieux l’amour, ce n’est peut-être pas la vérité car, après tout, c’est la diversité des corps qu’il faut promouvoir, mais cela peut aider à faire retomber l’angoisse. » Toujours envie de les perdre, vos trois kilos ?
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