Peter Pan
Invité
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« le: 12-12-2005, 22:32 » |
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Peter Pan avait passé la journée à jouer, mais le soir venu, il ressentit l'envie de se poser cinq minutes, de boire un verre de lait et d'écouter l'histoire que Wendy était sur le point de raconter à ses petits frères...
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Wendy borda ses frères, attendit qu'ils arrêtent de se chamailler, calmés par son sourire patient. Puis elle se mit à raconter...
"Il était une fois un adulte, marié depuis quelques années, neuf ans pour être précis. Il avait deux beaux enfants, une fille et un garçon. "
Les frères visualisèrent l'histoire comme s'ils y étaient et la voix de Wendy se transforma peu à peu pour laisser place à celle du personnage...
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Il faut dire que jusqu'à la rencontre, à l'âge de 25 ans, avec Pénélope, je n'avais pas connu de véritable histoire d'amour épanouie. J'étais bien trop timide et ne savais pas du tout comment m'y prendre avec les filles. Ce n'est pas que je n'en avais pas envie, mais voilà, je n'ai pas trouvé de fille avec qui je sentais une attraction réciproque assez forte pour franchir le pas. J'ai rencontré Pénélope en vacances dans une île grecque, pendant mes premiers congés d'été, après ma première année de travail. Elle travaillait dans l'hôtel où je résidais. Je l'avais remarquée pour son sourire avenant et sympathique. Après quelques échanges de sourires au fil des premiers jours, j'ai eu l'occasion de la rencontrer par hasard à un arrêt de bus dans la ville proche. Je l'ai abordée et ce fut notre première discussion. Je lui ai proposé de prendre un verre le soir, après son travail. Mais comme ce ne fut pas possible ce soir-là, devant rentrer avec ses parents, je me promis de remettre cela au lendemain. Le lendemain aussi ce fut un échec. Persévérant, on se promit que ce serait pour le dimanche soir, veille de mon départ. Ce dimanche soir là commença par le dîner à l'hôtel, suivi de démonstration de sirtaki, pendant lequel je bus bon nombre de raki avec mes amis, la boisson à fort taux d'alcool typique de la région. Quand son travail fut terminé, elle dut s'absenter en me promettant de revenir. L'attente fut interminable, mais finalement elle revint et nous nous retrouvâmes dans un bar pour danser un peu, puis prendre un verre ensemble. J'étais excité d'avoir cette soirée avec elle, ma première vraie sortie avec une fille. Après avoir parlé et rit ensemble, je la raccompagnai à pieds. Au bout de quelques mètres, je lui pris la main. Quelques pas plus loin, je lui proposai de la tenir par l'épaule. Enfin, je me décidai et lui demandais si je pouvais l'embrasser... Le lendemain je rentrais en France.
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Le lendemain matin, juste avant mon départ, Pénélope me donna son adresse et son téléphone. Voulant garder un souvenir, je la pris en photo, photo que j'ai regardée des dizaines de fois ensuite...
J'avais une boule qui me nouait la gorge en partant et pendant tout le trajet jusqu'à l'aéroport. Là, au moment d'embarquer, je me rendis compte que je n'avais plus mon billet ! Sur le coup, j'ai eu la folle pensée "et si je restais ?".
Arrivé chez moi, dans mon studio en région parisienne, j'ai téléphoné à Pénélope... Et c'est ainsi qu'a débuté cette histoire. Histoire à rebondissements, pleines de périodes de bonheur, mais aussi de doute et de découragement. En effet, n'ayant jamais connu cela, je ne pouvais me résigner à abandonner, malgré les difficultés qui s'amoncellaient : la langue et la culture n'étant pas les plus ardues ; par contre, le fait qu'elle n'avait que 22 ans et vivait chez ses parents, comme la grande majorité des Grecs et Grecques de son âge, le fait que nous étions séparés de quelques milliers de kilomètres, voilà des difficultés de taille. Mais comme je viens de le dire, je ne pouvais me résigner à abandonner cela, et je me disais "on verra bien où ça nous mène".
Le deuxième voyage en Grèce, et les autres qui ont suivi, me permit de la retrouver au bout de deux ou trois mois. Ce fut lors de ce deuxième voyage que je franchis le cap du simple flirt par correspondance et téléphone. Si je me rappelle bien, ce qui n'est pas évident car cela remonte à neuf ans, c'est le premier jour de mon arrivée ou peu de temps après que je fus invité par ses parents à venir à leur domicile. Après une première présentation et un repas familial, à l'heure de la sieste, très suivie en Grèce, nous nous retrouvâmes enfin seuls, les rares baisers furtifs mais passionnés n'ayant pas réussi à calmer nos ardeurs. Cette "solitude" fut mise à profit avec une fougue et un plaisir que nous n'avons pas boudés. Les baisers n'en finissaient pas, interrompus par le besoin d'assouvir d'autres besoins. J'ai fini par faire tomber son short à ses pieds. Et nous nous laissames aller à notre premier acte sexuel, sur la banquette de la cuisine. Nous eumes bien d'autres occasions de faire l'amour, mais toujours en se cachant. Les siestes des parents et la voiture du père, qu'il me prêta parfois, nous fournirent ces moments inoubliables...
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A l'issue d'un des tous premiers voyages, le premier même il me semble, j'allais manquer cet épisode, important pour comprendre la suite, j'avais acquis la conviction que nous n'étions pas vraiment faits l'un pour l'autre et j'avais commis la lourde erreur d'en parler ouvertement au père de Pénélope. Je rappelle, pour l'anecdote, que nous parlions alors en anglais, même si ce n'était la langue maternelle d'aucun. Ainsi, je lui expliquais que sa fille et moi n'allions pas continuer notre relation. Chose qu'il a très bien accepté, sans me reprocher quoi que ce soit. Par contre, l'erreur était qu'en amour, je l'ai appris par la suite, on n'est jamais vraiment sûr de la tournure que ça va prendre. Et comme de bien entendu, de retour en France, elle me manqua rapidement et je ne pus m'empêcher de la rappeler et de reprendre notre relation épistolaire et téléphonique. Faiblesse, inconstance, manque de mâturité ? Je ne saurais le dire, mais je constate que je suis ainsi et même près de 10 ans plus tard...
Parmi les voyages en Grèce pendant cette période, il en est un autre qui fut important et mémorable. C'était en février de l'année qui suivit. On avait déjà traversé une période de crise et son père ne voulait pas que nous nous revoyions, suite à l'annonce que je lui avais faite quelques mois plus tôt. On se donna donc rendez-vous à Athènes, pour une semaine. Ce fut un des meilleurs souvenirs, cette semaine passée à Athènes, dans un hôtel du Pyrée, en secret du père et avec la complicité de la mère. Car la mère l'accompagnait, bien sûr, pour une visite à la famille, qui servit de couverture à notre rencontre. Mon premier séjour dans la capitale Hellénique est certainement celui qui me restera gravé le plus longtemps en mémoire, car tellement chargé d'émotions et de premières fois. Plusieurs scènes d'amour furent mémorables aussi. La première fois, nous avons fait les préliminaires dans la même chambre que la mère... La suite, fut dans la mienne. Ce fut une des rares fois où cela dura si longtemps, où ce fut si intense, où nos corps semblaient infatigables et insatiables. Les orgasmes s'enchaînaient pour elle à un rythme endiablé et moi-même, j'en connu plusieurs ce soir-là.
Il y a tellement de souvenirs de ce séjour... Par exemple, celui du soir de la Saint Valentin, où je lui achetai un bouquet de roses chez un fleuriste, avec qui j'échangeai mes premiers mots de grecs. Celui aussi d'une conversation, en grec, avec un inconnu dans un théâtre au sud de l'Acropole. Celui de la vision d'Athènes du haut du Lycabète, colline qui culmine sur la ville, où je me promis de revenir pas seulement pour le tourisme. Ce sont des souvenirs plus égoïstes, moins lié à la passion amoureuse, quoi que, car tout est lié... Je n'aurais pas découvert cette ville de la même façon si je n'avais pas été amoureux, je n'aurais pas appris la langue si je n'avais pas été amoureux...
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Un des derniers voyages en Grèce de cette première période fut décisif sans que je le sache sur le coup. C'était en mai, il faisait beau, comme presque toujours en cette saison. Nous avions loué une voiture pour visiter un peu plus la Crète. Un de mes meilleurs souvenirs de Crète remonte à cette ballade. Nous avons rejoint l'extrémité ouest de l'île, en allant jusqu'au bout de la route, puis de la piste, puis du sentier pour déboucher sur une magnifique plage avec un lagon. La vue et l'endroit étaient magiques. Désert ou presque, nous étions comme seuls sur une île déserte. Nous avons profité et joué comme des enfants dans le lagon, et dans l'extase du moment, nous fîmes l'amour comme jamais nous ne l'avions fait, à la fois ludiquement, tendrement et ardemment. Et j'aime à croire que c'est à ce moment qu'a été conçue notre enfant, notre fille, à l'apogée de notre amour.
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