Euh... je sais pas si ça se fait de ressortir un ancien message comme ça?
(ya un écrit rouge qui me conseille de créer un nouveau sujet, mais j'vois vraiment pas lequel parce que j'ai tout lu et j'ai quand même envie de réagir
)
Alors sorry, d'avance...
J'me sens concernée dans le sens où la bouffe c'est mon métier. Hot a donné le point de vue médical, j'vais donner mon point de vue de gourmande
Deux préliminaires:
First: bien sûr qu'on est pas tous pareil ou égaux, face au poids. Mais est-ce la question? Il ne s'agit pas de tous se rentrer dans un moule au chausse-cul mais d'avoir un corps en bonne santé et en cohérence avec sa taille et sa morphologie et son histoire
Second: je n'ai jamais accouché donc pas de vécu sur cette question
Je n'ai jamais été obèse mais j'ai connu de sérieuses variations de poids. Depuis quelques années, c'est relativement stable (+ 2 en hiver
), sans y réfléchir.
Depuis que je fais ce métier (découvrir des restaurants), mon poids ne me pose plus aucun problème. Ma balance s'est d'ailleurs cassée il y a deux ans et je ne l'ai pas remplacée (alors qu'avant je me pesais tous les matins - ce qui est ridicule d'ailleurs, j'y reviendrai plus tard).
Je suis d'ailleurs plus mince qu'avant. Pourquoi? Simple. Plaisir, écoute de soi.
Mon père, quand j'étais gamine, me répétait constamment cette phrase que je trouvais très conne, mais bon, comme souvent avec ce que disent les parents, c'est plus âgé qu'on comprend
"Y a qu'un seul moyen de maigrir, c'est manger moins".
Nous avons rarement conscience de ce que nous mangeons.
J'travaille avec une femme qui depuis quinze ans ne dîne pas(
), considérant que c'est le seul moyen pour elle de maigrir, et pourtant elle se trouve quand même grosse et donc mange deux sushis au déjeuner (tout en bavant sur mon plat de pasta ou autre). MAIS à 15h, elle descends s'acheter un chausson aux pommes. Un autre à 17h. Alors deux chaussons, pourquoi pas? vu ce qu'elle
a l'air de manger, j'voudrais lui en fourrer deux ou trois de plus dans le gosier surtout. Mais quand elle est seule? En a-t-elle conscience?
Alors j'vais reprendre ce que mon vieux papa me disait
et y ajouter quelque chose: manger MIEUX!
Je ne mange pas en dehors des repas, et je n'en ai même pas envie car je me fais plaisir LORS des repas
Je bois de l'eau, deux litres au moins
Je marche, beaucoup
Si j'ai envie d'un gâteau ou d'un bout de chocolat, j'ai compris un jour que j'pouvais m'enfiler une tablette entière de cote d'or sans être assouvie et qu'un seul chocolat de Jean-Paul Hévin me comblait de bonheur pour longtemps (j'parle en jours) - résultat, c'est meilleur et en plus, économique au bout du compte!
Donc qualité, choix, variété et connaissance de soi..
Bref, comme le sexe non?
Parce que (et sans juger) on a tous des rapports troubles à la nourriture. Elle est source de plaisir, d'angoisse (purée d'façon, vu ske j'me traîne comme kilos, j'suis pas à un de plus, viens ici joli pot de Nutella
), d'image de soi (j'contrôle, j'contrôle, j'contrôle, ca va changer ma vie, merde ma vie ne change pas, bah autant bouffer
)
La nourriture est le premier rapport que nous avons à l'affection. C'est la manière dont notre mère nous dit qu'elle nous aime. Elle nous donne le sein dès que nous réclamons, souvent même parfois quand c'est autre chose dont nous avons besoin sans avoir les mots pour les définir. C'est amusant d'ailleurs de voir que le péché de chair dans la bible est aussi un péché de goût (Eve qui croque la pomme, tout ça)
Bref, d'une manière ou d'une autre, la plupart des personnes que j'ai rencontré qui vivaient mal leur poids (trop maigre ou trop gros d'ailleurs), avaient un rapport dénaturé avec la nourriture. (et là je ne m'adresse qu'à ceux qui le vivent mal, les autres
)
Je mentionnais plus haut le fait de se peser chaque matin. Il m'a fallu faire ce métier pour comprendre charnellement que c'est parfaitement idiot. La "graisse" ne se fabrique pas en 24 heures (z'imaginez?). Elle se fabrique parce qu'après un "excès", on ne compense pas. Et le seul moyen de compenser c'est de s'écouter. Quand j'me suis tapé un menu dégustation de 11 plats dans un trois étoiles, ben maintenant, mon réflexe (sans me forcer hein? j'ai le syndrome Charlie et la chocolaterie aussi, je le reconnais, quand tout est accessible et gratuit, c'est plus simple de ne pas compenser les frustrations), c'est que j'ai plus faim, j'ai envie de soupe, de léger, de légumes. Mais je ne me prive pas, je m'écoute.
Faire un régime est nécessairement une douleur et voué à l'échec..Il n'y a pas de régime miracle. Mais "régime" au sens premier du terme ne veut pas dire privation, mais mode de vie. Hygiène de vie, savoir manger, apprendre à manger. Et ça, c'est à vie! Faut l'accepter déjà pour pouvoir se confronter à ça. Le papa Noël n'existe pas et la pilule magique non plus, désolée! (en passant, le/la prince(sse) charmant(e) non plus et on s'en remet non?
)
Bref, manger c'est bon (ouais, j'ai pas trouvé plus intelligent comme conclusion
), c'est ce qu'on investit psychologiquement dans la nourriture qui à mon avis pose problème.
Qui a déjà vu un animal (hors domestique) obèse?
Il sait ce qui lui faut.
Apprenons à le savoir aussi non?
Et pour finir, histoire de pas me faire lyncher, j'tiens quand même à préciser que y a pas photo, entre tous les dictons à la con (et j'adore les dictons), mieux vaut faire envie que pitié