Le ciment du couple.

[meetchu]

Pour moi Camille et Carda ont toutes les deux raison.

Cam', parce qu'elle parle d'un "premier" couple, vite usé par les conventions sociales, enfants, boulot, emprunts etc... et je pense qu'effectivement la grande majorité de ces couples ne survit que par habitude et peurs.
Un couple comme le tien, Léni est minoritaire, c'est évident pour moi.
Heureusement que les dialogues comme celui d'Armand restent dans les têtes et ne sont pas exprimés  . On se contente de tromper et de continuer par "confort", en général.

Carda, parce qu'elle parle d'un coupe "adulte", entre personnes qui ont déjà pas mal vécu, c'est le cas aussi je pense des couples de la maturité, remariages etc... On a vu ou connu les dérives des couples classiques et on essaie au minimum d'être moins inconscient, de gérer la relation. Au minimum, on est moins jeune et donc moins idéaliste. Après, est-ce qu'il y en a plus qui sont réellement épanouis ? à mon avis oui, mais je n'en sais rien en fait.

[mescalero]

Oui, mais quel intérêt a-t-on à 50 ans passés, à être en couple, si on n'a pas le besoin de "ne pas être seul(e)" ...

[Camille]

Zaz la voix de la sagesse

Oui, mais quel intérêt a-t-on à 50 ans passés, à être en couple, si on n'a pas le besoin de "ne pas être seul(e)" ...

Chacun voit midi à sa porte. Certains se sentent mal seul 

[LPF]

Je suis pour ma part assez facilement binaire, mais là, j'en reste sur le cul.

De mon point de vue (images du monde), il faut plusieurs composantes à un couple "vivable" et dans lequel on se sent heureux. Certes, l'amour est indispensable (sinon ça s'appelle de la cohabitation) mais il n'est qu'une composante du couple.

Et, selon moi, les autres éléments (vie commune, maison, enfants, chiens, chats, veaux, vaches, cochons, couvée, pot au lait, mariage...) forment une espèce de garde-fou auquel se raccrocher le temps d'accorder à nouveau les violons, de trouver un modus vivendi acceptable. Parfois c'est un petit ajustement, parfois plus grand...

J'ai été amoureux fusionnel pendant près de 10 ans, et c'était réciproque.

C'est p'tet ça la connerie de départ: partir sur un couple fusionnel, espèce de couple qui, à mon sens, ne souffre aucun changement de l'un ou l'autre partenaire, sous peine d'explosion. Il n'est pas "adaptable". Ce qui ne signifie pas DU TOUT que le couple fusionnel soit la seule façon d'être en couple amoureux, ni que la seule possibilité de couple "durable" soit nécessairement privée d'amour.

[mescalero]

Zaz la voix de la sagesse
Chacun voit midi à sa porte. Certains se sentent mal seul 

Pas moi ... Je me sens plutôt mieux, à ne pas être aliéné à quelqu'un 

[meetchu]

Moi je me sens plutôt mieux, à partager avec un autre, même si je me sens bien seule aussi 

[vette]

Les motivations à 20 ans et à 50 ne sont évidement pas les mêmes, ou alors c'est qu'on  n'évolue jamais.

Et puis, tout le monde n'est pas lache. Perso, quand je n'ai plus aimé le père de mon fils, je suis partie. Je ne me suis pas demandée comment j'allais faire pour m'en sortir, je l'ai fait, c'est tout, et j'ai réglé les problèmes au fur et à mesure qu'ils se présentaient. Pour mémoire, je n'avais pas un franc en poche, pas de boulot, et je laissais ma piaule.
J'ai trouvé du boulot, un appart, et me suis chargée toute seule de notre fils.
Parce que je n'aurais pas accepté de rester pour de mauvaises raisons.
Tout dépend de savoir ce qui est important pour soi et ce qui ne l'est pas. Perso, ma liberté est toujours passée avant le confort. J'ai bouffé de la vache enragée, mais j'y ai survécu. Je me suis privée de beaucoup de choses, mais j'en ai trouvé d'autres au moins aussi belles.
Il y a une chose qui s'appelle l'indépendance et qui pour moi est bien plus importante que de pouvoir aller chez le coiffeur.
Je ne connais aucun enfant qui s'épanouisse dans un couple sans amour. Et aucun individu qui vive bien sans estime de soi.

Je viens de passer un week end magique chez des potes mariés depuis 20 ans. Dans les yeux de chacun on peut voir l'amour qu'il porte à l'autre. Ils ont 60 ans, ont eu tous les deux auparavant des histoires catastrophiques, et maintenant, ils sont heureux ensemble. Ils aiment les mêmes choses, savent les partager, chacun sait préserver sa part de liberté et d'indépendance. Et on dirait deux gosses quand on les voit, malgré leurs rides.

Alors, non, je ne veux pas entendre que toute histoire est irrémédiablement vouée à l'échec, ni que le couple, c'est de la merde. A chacun de savoir en faire quelque chose d'épanouissant et d'heureux. Dans le couple, on trouve ce qu'on y met.

[Camille]

Je dirais que c'est facile de ne pas être lâche à 20 ou 30 ans quand presque rien n'est construit et qu'on a pas conscience des conséquences.

[LPF]

Je dirais que c'est facile de ne pas lâche à 20 ou 30 ans quand presque rien n'est construit et qu'on a pas conscience des conséquences.

C'est paradoxal: alors que les conséquences matérielles seraient moindres (et que donc on est "virtuellement" plus libres à 20 ou 30 ans), et qu'il serait donc plus facile de lâcher l'affaire, on lâche rien.

[Célimène]

Je ne suis pas certaine que ça se traduise en lâcheté/courage.
On peut aussi estimer que c'est une forme de courage et/ou d'abnégation de rester avec qq'un qu'on n'aime plus. A contrario, ça peut être lâche et/ou égoïste de se barrer quand ça ne va pas.

En fait, tant qu'on trouve moyen de s'arranger avec sa conscience pour se regarder dans la glace, tout va bien. C'est la raison pour laquelle je parlais de systèmes de valeurs différents.

[Célimène]

Mescal : qu'est ce qui selon toi fait durer l'amitié ? En effet, on aime ses amis et on a rarement un crédit ou des enfants avec eux. C'est une vraie question car, à te lire, j'ai l'impression que tu ne crois pas à l'attachement entre les êtres sur le long terme (je ne parle pas d'amour passion mais d'attachement).

[Cardamone]

Pff de toute façon j'y connais rien au couple, t'as raison Camille 

[Cardamone]

En fait on va marier Mescal et Camille 

[Valentine]

Au minimum ... Et ce n'est pas pour n'avoir pas rencontré la "bonne personne".
J'ai été amoureux fusionnel pendant près de 10 ans, et c'était réciproque.

A Ben voilà, enfin tu nous la crache ta valda
En fait c'est pas que tu détestes le couple, c'est juste que tu regrettes ton couple 

[vette]

Je ne vois pas trop le rapport entre le courage et l'abnégation

Quand je parle de lacheté, je veux parler de celle qui fait rester uniquement pour des raisons matérielles, parce qu'on n'a pas le courage de prendre seul sa vie en charge, alors même qu'on sait que ça ne nous rend pas heureux.
Toutefois, je peux le comprendre.
Pour certains, celà peut paraitre insurmontable ou encore, ils préfèrent renoncer à leurs rêves parce que l'aspect matériel a une grande importance pour eux.  A ce moment là, c'est un choix réfléchi et qui ne regarde qu'eux. Mais alors, il faut faire ce choix jusqu'au bout, ne pas s'en plaindre, et s'accomoder de la perte des ses rêves.
En gros, se dire qu'on renonce à un autre type de relation ou un autre mode de vie, parce qu'on fait le choix d'avoir une vie plus confortable ou plus rassurante.

Beaucoup le font, souvent en mettant en avant le pretexte des enfants. Tant mieux pour eux si ça leur va.

Je précise que je ne parle pas de fuir à la première difficulté. Une difficulté peut se surmonter, on peut tout au moins tenter de le faire. Et elle ne signifie pas forcément le début du désamour.
Le problème, quand on est jeune, justement, c'est qu'on a tendence à idéaliser la relation et qu'à force de la vouloir parfaite, on la foire. Je crois que c'est parce qu'on ne sait pas encore bien qui on est, et qu'on se découvre soi-même à travers la relation. On s'imagine qu'on serait différent si elle était différente.

A mon âge mûr, je pense au contraire que la relation se fabrique à travers ce que l'on est, qu'elle est la somme de deux personnalités. Et qu'il faut aussi bien accepter ses propres défauts que ceux de l'autre.
Et que ça vaut aussi en dehors du couple.