Et nos anciens???

[Cardamone]

Fut un temps où il était normal de s'occuper de ses parents. La maison médicalisée n'est pas la solution universelle non plus. Il y a des aides à domiciles pour les soins quotidiens.

Le père du mec de ma mère, il est trop abîmé pour une aide à domicile, il lui faut plusieurs personnes plusieurs fois par jour...donc il a toute sa tête, mais son corps le lâche, donc il est dans un  mouroir. C'est horrible.

[mescalero]

Le père du mec de ma mère, il est trop abîmé pour une aide à domicile, il lui faut plusieurs personnes plusieurs fois par jour...donc il a toute sa tête, mais son corps le lâche, donc il est dans un  mouroir. C'est horrible.

Fut un temps où il n'était pas nécessaire d'avoir deux salaires pour s'en sortir. La femme, généralement, était à la maison pour s'occuper à temps plein des enfants et des anciens.
En fait c'était pendant les 30 glorieuses ...

[grandoursbrun]

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[meetchu]

C'est vrai, c'était le bon temps quand les femmes restaient à la maison et trimaient comme des esclaves pour s'occuper de tout et de tout le monde, et sans avoir aucune indépendance   

[LPF]

zaz: évidemment, personne n'a jamais dit que cette situation était enviable. Par contre, la solidarité intergénérationnelle était, semble-t-il, plus développée (le facteur proximité géographique était un atout, c'est certain).

[mescalero]

Etait-ce vraiment si souvent le cas? Si c'était une ferme, madame faisait plus que sa part EN PLUS des enfants et des anciens (ma belle-mère coinçait le biberon de ses gosses avec un système D pendant qu'elle allait traire les vaches). Et en ville, c'était quand même pas mal de petits boulots complémentaires, non (couture, etc.)?
Mais bon, effectivement c'était souvent à la maison, ce qui permettait de garder un oeil sur les anciens.

Bon, je suis né et j'ai grandi dans une ferme. Trois générations qui cohabitaient. C'est à peu près ça ...

C'est vrai, c'était le bon temps quand les femmes restaient à la maison et trimaient comme des esclaves pour s'occuper de tout et de tout le monde, et sans avoir aucune indépendance   

Là on a un problème de perspective. Au cours des années 50, les femmes de milieu ouvrie ont vu comme un grand progrès le fait de pouvoir arrêter de travailler en usine et de rester à la maison comme les bourgeoises.
Ce n'est qu'à la fin fin des années 60, et plutôt au cours des années 70 qu'une nouvelle génération de femmes a revendiqué d'aller travailler pour l'indépendance économique, avec un vrai diplêome et une vraie profession.
De crise en crise, le "deuxième revenu" du ménage est redevenu une contrainte.

Sans rire c'était mon sujet d'oral au Capes, et j'ai eu 16/20, alors ...

[gamette]

je trouve que la source est bien en dessous de la vérité, pour bosser souvent pour des maisons de retraites en province c'est plutot 2500€ et region parisienne 4000€... et pourtant non médicalisés et pas du tout des haut de gamme non plus!!
la plupart vendent leur maison pour se payer ces maisons de retraite et espere mourir avant de finir leurs économies

[LPF]

et pourtant non médicalisés

C'est justement parce que ce n'est pas médicalisé que c'est plus cher: pas de sub dues aux établissements hospi ou assimilés.

[gamette]

C'est justement parce que ce n'est pas médicalisé que c'est plus cher: pas de sub dues aux établissements hospi ou assimilés.

ah je pensais le contraire car plus de service... ok  enfin dans tous les cas ca reste hors de prix pour un mouroir

[LPF]

ah je pensais le contraire car plus de service... ok  enfin dans tous les cas ca reste hors de prix pour un mouroir

Ouais enfin noircissez pas non plus fatalement le tableau. Mouroir, c'est pas automatique hein. Mon grand-père paternel était en maison de retraite non médicalisée (y'avait même quelques apparts pour des couples), et ça n'avait rien d'un mouroir. Bon ok il faisait chier ses voisins parce qu'un peu dur de la feuille et le son de la télé assez élevé pour regarder les films rose de M6. 

Par contre, mon grand père maternel était en long séjour (Alzheimer), donc médicalisé, et là, ouais, un vrai mouroir. 

[Flibette]

Avec ma mère, nous avons assisté une tante restée au domicile après le décès de son mari. Chaque jour, un infirmier et une auxiliaire de vie venait chez elle en plus de nous et des repas qui lui étaient livrés.
Elle pétait les plombs (Alzheimer...) et nous faisions le tour des urgences un matin sur deux pour savoir où elle avait pu atterrir après un nième appel aux pompiers pour une crise d'asthme imaginaire...
Une nuit, dans un moment de lucidité ?, elle est allée se foutre dans un fleuve. C'est horrible, mais ça a été un soulagement énorme pour nous qu'elle disparaisse.
Même si ça semble cruel, je ne veux plus jamais revivre une expérience pareille. C'était l'enfer au quotidien de devoir la gérer (genre 15 à 20 appels téléphoniques successifs pour savoir si elle pouvait fermer ses volets...)
Ma grand-mère est morte chez elle des suites d'un cancer après une longue agonie face à laquelle nous étions impuissants. Là aussi, c'était l'horreur: souffrance, perte de toute autonomie, etc.

Nous avons discuté de la fin de vie de ma mère qui a un fort risque de se retrouver avec des symptômes de type Alzheimer et donc de dépendance.
Elle ne souhaite pas se retrouver dégradée et ne veut pas que mon père et moi devions subir un quotidien comme celui que nous avons connu avec notre tante.
Elle m'a donc demandé de l'aider à partir quand ça deviendra trop difficile. C'est une sacrée responsabilité et un sacré poids qu'elle m'a confiée mais je comprends et j'accepte. Je ne sais pas si je serai capable de mettre en pratique le moment venu mais j'espère que j'en aurai le courage.

[vette]

C'est plus compliqué que ça.
Les désirs changent avec l'âge, et l'idée qu'on se fait des maisons de retraite n'est pas forcément juste.
Ni de l'assistance à domicile d'ailleurs.
D'abord il y a du meilleur comme du pire, mais surtout, et même dans les institutions les mieux gérées, tout le monde ne s'y adapte pas.
Ca a parfaitement convenu à mon beau père et son seul regret a été de ne pas avoir consenti plus tôt à y aller.
Pour mon père, ce n'était même pas envisageable.
Pour ma mère, elle en a rêvé pendant des années, et maintenant qu'il serait temps d'y partir, elle refuse.

Vivre plus longtemps, mais à quel prix ? Dans quel étât de santé ?
Même les gériatres sont démunis face à cette situation nouvelle. Pas assez de recul.
Celui de mon père m'a dit qu'il y a quelques années, et sans les médocs qu'il prenait, il serait mort bien avant.

Le gros problème, dans les maisons de retraite, c'est qu'il n'y a que des vieux !
Ca peut paraitre con à dire, mais pourtant, si on y réfléchit un peu, on peut comprendre qu'y partir, c'est se couper du monde, de la vie, de la réalité.
Ou alors, il faut savoir prendre la décision d'y aller bien avant d'être trop vieux.