Rester positif.

[vette]

Puisque Mescal pose la question, on va tenter de lui répondre.
Je ramasse les copies dans deux heures. 

Bon ok, pour sacrifier à la tradition, je commence.

- avoir de l'espoir
- voir le verre à moitié plein
- apprécier ce que l'on a plutôt que de pleurer sur ce que l'on n'a pas
- avoir une mémoire sélective des bons moments
- savoir corriger le tir pour améliorer son sort

[Moi]

Ca devrait te plaire mescal comme concept, ca permet de rester celibataire. 

[mescalero]

Ca devrait te plaire mescal comme concept, ca permet de rester celibataire. 

C'est peut-être un moindre mal, non ?

[Moi]

Ah ben si tu vois le cote positif des choses, c'est meme plutot sympa comme situation. 

[Dr. Ruth]

Dans le contexte de rencontres, lorsque je dis qu'il me faut sans doute patienter avant de trouver des personnes qui ont fait leur(s) deuils tout en restant positif, je parle de personnes qui ne sont pas aigries par leurs échecs.

Dans une séparation, qu'on en soit à l'origine ou qu'on la subisse, on y laisse des plumes. Ca commence aux premiers flirts et ça donne des phrases toutes faites : tous des salauds, toutes des salopes.

Plus tard même si la formulation change, ça donne : je ne me ferai plus avoir, j'ai perdu X années de ma vie... etc. Comme s'il n'y avait rien eu de bon, comme si la fin ternissait le tout. Ca donne des gens aigris, sur la défensive. Ca donne des annonces où les personnes affichent haut et fort leur mal être en faisant l'énumération de tout ce qu'ils/elles ont estimé avoir subit avec une litanie de "je ne veux plus patati patata" suivi de "X, Y, et Z, s'abstenir" et ça conclut par "si tu es ceci, cela, passe ton chemin, sinon écris moi".

Bref, ils/elles sont en plein dans le deuil, la rancune, ils/elles regardent vers le passé, sont méfiants, et jugent leurs interlocuteurs/trices à l'aune de ce qu'ils/elles ne veulent pas. Le problème c'est qu'au lieu de se dire "tiens ça c'est cool", ils/elles sortent la loupe pour chercher tout ce qui pourrait ne pas aller.
Ca donne super envie 

[vette]

Dans le contexte, ça veut dire rester ouvert à tout.
C'est à dire se rendre disponible pour de nouvelles aventures.
Disponible dans le sens où l'on est ouvert aux autres, où l'on ne met pas des barrières partout parce qu'on a peur d'être blessé, ou déçu.
C'est à dire ne pas systématiquement mettre les autres dans des cases, en étant persuadé d'avance qu'ils n'ont rien à nous apporter ou à nous apprendre.
Faire preuve de curiosité, avoir  l'appétit de vivre encore.
Savoir s'émerveiller.

[Valentine]

Je dois être une fille hyper positive alors parce que même en période de rupture douloureuse je n'ai jamais remis en cause ce que j'avais vécu
Évidement on a pas envie de refaire les mêmes erreurs pour soi mais ça c'est l'expérience et l'intelligence rien d'autre

Je déteste  les pleurnichards donc je ne les fréquente pas

[Dr. Ruth]

A contrario il y a les personnes qui ont accepté leur part de responsabilité dans la/les relation(s) précédente(s), qui savent se remettre en cause et qui avancent, fort de leur expérience mais qui restent ouverts, qui gardent la possibilité de laisser place à une relation sans la voir par le prisme de l'echec, qui de se fait n'appellent pas l'echec de tous leurs voeux et ne le provoquent pas déliberemment sous prétexte de pouvoir avoir l'infîme satisfaction inutile de dire ensuite : je le savais, j'avais raison.

Rester positif, c'est parvenir à hausser les épaules vis à vis du passé, ne pas mettre tout le monde dans le même panier et accueillir, même avec réserve, une autre personne et se donner le temps de se faire plaisir. C'est aussi identifier des défauts similaires à ceux qu'avait la personne précedente et se dire que ce n'est pas si grave. C'est se remettre en cause pour comprendre pourquoi ce défaut est si important pour nous et pourquoi on le rencontre à chaque fois qu'une personne éveille notre attention. Rester positif c'est se laisser le choix d'être heureux, un jour.

[Moi]

Ou tout de suite. 

C'est beau ce que vous dites les filles. 

[Valentine]

Rester positif c'est très lié pour moi à mon incapacité à regretter
Je cherche désespérément ce que je pourrais regretter dans ce que j'ai fait de la vie et je n'y arrive pas. Bien sur il y a des choses que j'aurais aimé différentes mais je ne peux pas regretter la facon dont elles se sont passées parce que je sais que j'ai fait ce que je pouvais au moment ou elles se sont passées enfin je crois...

[mescalero]

Le problème c'est qu'au lieu de se dire "tiens ça c'est cool", ils/elles sortent la loupe pour chercher tout ce qui pourrait ne pas aller.

C'est peut-être simplement la perte de la naïveté propre à la jeunesse.
C'est la différence entre les innocents, qui n'ont connu que des flirts et des histoires d'amour d'un été ou d'une année de fac ...
Quand on a vécu une vie de couple sur une ou deux décennies, on a un autre point de vue. On sait que la personne pour qui on craque un jour va forcément changer du fait du temps qui passe et des galères de la vie. On sait que les joies du plumard ne servent pas qu'à atteindre le Nirvana, mais aussi à faire des bébés qui vous transforment en parents pour toujours, quoiqu'il arrive à votre couple par la suite !
Et puis cette personne que vous avez tant aimé et désiré, un jour elle vous paraîtra moins désirable, de moins en moins ... Le quotidien finit par détruire la brume des illusions qui rendait l'autre merveilleux ...  
On sait que le meilleur d'une relation, c'est le début, le temps de la découverte, de la fascination amoureuse ...  

Rester positif c'est se laisser le choix d'être heureux, un jour.

Le bonheur, vaste question. Personnellement, je dirai qu'il est gouverné par des normes sociales très fortes. Nous recevons de la société (notre entourage, etc.) des injonctions à être heureux, et en même temps les modèles du bonheur ... Notamment ceux diffusés par les émissions de la télé (et la publicité), les magazines ... Il n'y plus qu'à s'y conformer.
Mais dès qu'on refuse ces modèles, dont celui du couple durable, on est suspect. Pourtant, le couple n'est une garantie ni contre la solitude affective, ni contre la misère sexuelle.

Finalement, être positif, pour moi, c'est lever mon verre en disant : "A tomar la vida como viene y las mujeres como son".

[Moi]

Ca se retrouve la naivete... des fois meme trop.
Si on refuse de se laisser aigrir, on peut ne pas l'etre.

Mais je suis d'accord avec toi sur un point: il y a une dictature d'un modele de bonheur. Moi je pense que c'est pas vrai et l'essentiel c'est effectivement d'etre heureux, quelque soit son modele. Et pour ca, etre positif c'est important, je ne connais pas de personnes negatives qui soient heureuses (meme si je ne connais pas tout le monde dans le monde).

Autre chose aussi: attention avec la quete du bonheur absolu. La vie c'est pas que du tout beau tout rose tout le temps. On a parfois des coups de mou, des emmerdes etc... mais c'est la qu'etre positif aide: ca passe et on peut revenir a un etat de bien-etre une fois qu'on a passe les sales moments, voire meme, on en a appris encore davantage.

[vette]

C'est justement quand on a perdu sa naiveté que ça commence à devenir intéressant.

Pourquoi toujours vouloir reproduire ce modèle fusionnel qu'on a pu connaître en nos vertes années ? Se bercer des mêmes illusions ?

Il y a un temps pour ça, et c'est justement celui où l'on a besoin (ou qu'on croit l'avoir) de construire une relation durable, et de faire des enfants.

Et puis ce temps passe. Ce qu'il y avait à vivre dans ce registre a déjà été vécu. Alors on passe à autre chose avec ce que l'on est devenu.
On envisage autrement sa relation à l'autre. Et puisqu'on n'a plus les mêmes attentes, on arrête de ressasser celles du passé.

Ne peut-on aimer quelqu'un sans vouloir à tout prix vivre en couple ?

Il y a un âge où se dire que dans vingt ans la relation qu'on engage se délitera est tout simplement ridicule, alors qu'on ne sait même pas si on sera encore en vie dans vingt ans.

Perso, je suis heureuse d'avoir vécu ce que j'ai vécu, même s'il y a des choses que je ferais autrement.
Bon, ça, c'est fait.
Et après ?
Eh bien après, c'est maintenant.

[mescalero]

Si on refuse de se laisser aigrir, on peut ne pas l'etre.

Hé bien, personnellement, je ne suis pas aigri : j'aime beaucoup les relations débutantes ...
Sinon, en quoi est-ce choquant de réfléchir à ses besoins ?
Voyons :
- Ai-je besoin d'une femme pour s'occuper de mon intendance ? Non, je préfère m'en occuper moi-même.
- Ai-je besoin d'une femme dans mon lit quand je dors ? Non, et puis je ronfle, c'est clairement rédhibitoire.
- Ai-je besoin d'une mère pour mes futurs enfants ? Je suis vasectomisé, et il y a déjà la mère des enfants que j'ai.
- Ai-je besoin d'avoir dans mes pattes des "enfants des autres" ? Non, j'ai encore à m'occuper des miens, et ça suffit.
- Ai-je besoin de sexe ? Oui, mais avec une femme que je désire et pour qui je craque.
- Ai-je besoin de vie sociale, d'amitié, de conversation ? Oui. mais ça, ça ne manque pas ...

Alors sur cette base, on peut discuter ...

[croquante]

Hé bien, personnellement, je ne suis pas aigri : j'aime beaucoup les relations débutantes ...
Sinon, en quoi est-ce choquant de réfléchir à ses besoins ?
Voyons :
- Ai-je besoin d'une femme pour s'occuper de mon intendance ? Non, je préfère m'en occuper moi-même.
- Ai-je besoin d'une femme dans mon lit quand je dors ? Non, et puis je ronfle, c'est clairement rédhibitoire.
- Ai-je besoin d'une mère pour mes futurs enfants ? Je suis vasectomisé, et il y a déjà la mère des enfants que j'ai.
- Ai-je besoin d'avoir dans mes pattes des "enfants des autres" ? Non, j'ai encore à m'occuper des miens, et ça suffit.
- Ai-je besoin de sexe ? Oui, mais avec une femme que je désire et pour qui je craque.
- Ai-je besoin de vie sociale, d'amitié, de conversation ? Oui. mais ça, ça ne manque pas ...

Alors sur cette base, on peut discuter ...

bon alors je vais faire ma chieuse , mais recommence l'exercice, remplace besoin par envie, et ne fais que des phrases sans négation, ni négativisme Ca peut paraitre con, mais l'emploi des mots est essentiel