Y'en a marre

[Célimène]

Eh bien moi, j'ai du mal à dire que ça ne va pas. Parce qu'au fond, je considère souvent que mes petits problèmes ne sont pas si graves et que c'est mal venu de se plaindre (ben oui, ça pourrait déranger). Et puis je suis passée maître dans l'art de faire comme si tout allait bien. Je commence à en parler quand j'ai identifié des embryons de solutions et que je sollicite des avis.

J'ai la chance d'avoir des amis attentifs et auxquels je peux réussir à dire que ça ne va pas, mais jamais d'entrée de jeu, il me faut un temps d'adaptation (donc je réponds toujours "oui et toi" à la question "ça va ?").
En revanche, j'ai le sentiment d'être souvent dans le rôle de l'oreille attentive.
 
Je crois qu'on ne se livre pas d'emblée pour plusieurs raisons :
- c'est difficile de mettre ses tripes sur la table
- c'est difficile d'atteindre un degré de confiance avec l'interlocuteur qui permet de garantir qu'il ne s'engouffrera pas dans la brêche (même avec des intimes parfois, ça peut faire mal quand ils grattent trop fort)
- ça peut vite lasser les plus patients d'entendre sans arrêt que ça ne va pas (et ça fait peur de lasser ses amis).

[Moi]

- c'est difficile d'atteindre un degré de confiance avec l'interlocuteur qui permet de garantir qu'il ne s'engouffrera pas dans la brêche (même avec des intimes parfois, ça peut faire mal quand ils grattent trop fort)
- ça peut vite lasser les plus patients d'entendre sans arrêt que ça ne va pas (et ça fait peur de lasser ses amis).

Ben voila, c'est ca qui me gene:
1- la confiance c'est a double sens, si on veut avoir confiance en les autres, il faut aussi commencer par leur faire confiance, si tu expliques que ca va pas, je vois pas qui va "s'engouffrer dans la breche" et pour quoi faire en plus? Ca veut dire quoi s'engouffrer dans la breche?

2- mais pourquoi quand je dis "des fois ca va pas" tout le monde dit "oui mais bon les raleurs"... "des fois" est assez important je pense. Et oui je considere que les gens sont assez adultes/autonomes pour gerer la plupart de leurs problemes seuls aussi quand quelqu'un me dit "ca va pas" j'ai tendance a le prendre tres au serieux... c'est un peu comme l'histoire du suicide finalement.

J'accorde encore de l'importance aux mots on dirait...

[valentin]

si on veut avoir confiance en les autres, il faut aussi commencer par leur faire confiance

C'était la moiterie du jour...

J'accorde encore de l'importance aux mots on dirait...

 

[Moi]

C'était la moiterie du jour...

 

Tu arretes de me prendre pour une nouille stp et tu m'expliques plutot que de te marrer... Merci.

[Célimène]

Ben voila, c'est ca qui me gene:
1- la confiance c'est a double sens, si on veut avoir confiance en les autres, il faut aussi commencer par leur faire confiance, si tu expliques que ca va pas, je vois pas qui va "s'engouffrer dans la breche" et pour quoi faire en plus? Ca veut dire quoi s'engouffrer dans la breche?

Bien entendu, c'est à double sens, je ne me confierais pas à qq'un qui ne livre rien de lui, mais on peut se livrer à différents niveaux. Ce que j'appelle "s'engouffrer dans la brêche", c'est réutiliser certaines de ces confidences plus tard, sans mauvaise intention, juste pour te mettre face à certaines incohérences, mais dans des moments où tu n'as pas besoin de ça (ou pire profiter de ta faiblesse passagère mais là, on peut conclure que ce ne sont pas des amis). J'ai le sentiment qu'il y a très peu de gens capables de ne pas s'engouffrer dans cette brêche (en tous cas, moi, j'en connais très peu).

Deux exemples :
- une seule de mes amies connaît l'histoire complète de mon père, les autres en connaissent des morceaux, juste parce que je n'ai pas envie qu'on m'en reparle à chaque fois que j'aurais un coup de mou
- la semaine dernière a été tout particulièrement sombre pour moi, essentiellement en termes professionnels mais disons que quand tu dois bosser 16 heures par jour, ça rejaillit forcément sur ta vie privée. J'ai eu une sorte de grand vertige mercredi soir quand j'ai appris que ma femme de ménage ne pourrait pas venir le jeudi parce qu'elle venait de perdre son mari subitement. Bref, je me suis laissée dépasser, moi la grande organisatrice qui considère que le boulot doit rester à sa place. Je n'ai appelé personne pour dire que ça n'allait pas parce que je n'avais pas envie d'entendre ce que j'étais capable de me dire toute seule (i.e. tu travailles trop, repose toi, tout cela n'est pas grave en fait, etc.) et aussi parce que je n'ai pas envie d'en entendre parler plus tard.

Dit autrement, il est des choses qu'on n'a pas envie de laisser sur le divan de ses amis .

2- mais pourquoi quand je dis "des fois ca va pas" tout le monde dit "oui mais bon les raleurs"... "des fois" est assez important je pense. Et oui je considere que les gens sont assez adultes/autonomes pour gerer la plupart de leurs problemes seuls aussi quand quelqu'un me dit "ca va pas" j'ai tendance a le prendre tres au serieux... c'est un peu comme l'histoire du suicide finalement.

J'accorde encore de l'importance aux mots on dirait...

J'accorde de l'importance aux mots aussi et j'ai lu le parfois.
Mon point est décorrelé de la vérité vraie, il fait juste appel à une crainte (fondée ou non) de déranger et de lasser l'autre. Et, quand on me dit "ça ne va pas", j'ai tendance à le prendre au sérieux aussi.

[Valentine]

bien d'accord avec toi Célinème

cela me fait penser aux deux de mon divorce, si j'avais du dire à n'importe qui "non ça va pas" chaque fois que l'on me posait la question, je serai devenue une lavette.

ne pas dire que ça ne va pas est aussi un moyen de faire abstraction de ses problèmes, de penser à autre chose, de poursuivre sa vie malgré les emmerdes.

[valentin]

Tu arretes de me prendre pour une nouille stp et tu m'expliques plutot que de te marrer... Merci.

Je ne te prenais pas pour une nouille, désolé si tu l'as pris comme ça.

si on veut avoir confiance en les autres, il faut aussi commencer par leur faire confiance

"avoir confiance en les autres" et "leur faire confiance", ça veut dire la même chose.

Ta phrase, c'est ce qu'on appelle une lapalissade, donc.
Et ça m'a fait rire, surtout avec ta conclusion sur les mots.

Plus clair ?

[Moi]

ne pas dire que ça ne va pas est aussi un moyen de faire abstraction de ses problèmes, de penser à autre chose, de poursuivre sa vie malgré les emmerdes.

Mouhaif... pour moi c'est comme mettre la poussiere sous le tapis plutot mais bon, chacun son mode de fonctionnement.

"avoir confiance en les autres" et "leur faire confiance", ça veut dire la même chose.

Ta phrase, c'est ce qu'on appelle une lapalissade, donc.

Ce que je voulais dire c'est qu'il faut faire le premier pas, d'ou la redite.

[Lise]

Mouhaif... pour moi c'est comme mettre la poussiere sous le tapis plutot mais bon, chacun son mode de fonctionnement.

Pas du tout.
La pensée positive, ça fonctionne. Et remâcher sans fin ses problèmes n'est pas la bonne façon de trouver une solution ou d'accepter ce qui n'a pas de solution.
Ca fait un peu new age dit comme ça mais je le pense sincèrement.

[marie]

+plein avec lise et valentin.
et c'est pour ça que je bosse tjours,et tant que jpourrais ,il en sera ainsi, meme si je dois adapter un max...l'avantage d'etre son propre patron,à l'hosto je n'aurais plus eu le droit depuis....
..jme sens moins malade,ça m'aide infiniment plus que de me confier..
d'ailleurs je ne sais pas le faire,ça m'est quasi etranger.
et si on me demande si je vais bien ,je reponds ce que je veux ,
c'est mon droit de dire bien, meme si c'est faux..
ok jdois prendre en compte l'attention et l'interet d'autrui, ben en premier lieu ,sur ce sujet,c'est moi que jprends en compte ,ce qui me fait du bien à moi.
rien à voir avec l'autruche

[Marsup]

Pas du tout.
La pensée positive, ça fonctionne. Et remâcher sans fin ses problèmes n'est pas la bonne façon de trouver une solution ou d'accepter ce qui n'a pas de solution.

Je dirais même plus c'est la bonne facon de ne pas trouver une solution... moi aussi je sais faire 

[Malbak]

Moi j'en ai plutôt marre que ce soit toujours les mêmes et ça depuis des années, qui ont toujours les mêmes problèmes... et le pire, c'est que d'une année sur l'autre, rien n'avance, ne bouge et ils sont toujours en pleine exclamation persuadés d'avoir enfin trouver la niak pour changer, modifier ou tout simplement ne rien faire puisque bien souvent il n'y a rien à faire à part arrêter de psychoter...
Mais bon, se répéter, se répéter, c'est tout aussi chiant à force... 

D't'façon, personne peut comprendre... 
Et le pire, c'est recevoir une morale de la part de ces gens persuadés que t'as tord et X temps après, ils sont toujours dans le même bordel...
Nan mais ya que les cons qui changent pas d'avis etc... Ouai, ba ça, je l'ai entendu X milliers de fois aussi... 

 

[valentin]

Ben du point de vue du receveur (celui qui écoute les problèmes de l'autre), il n'y a pas d'autre responsabilité que d'écouter, spa ?

OK, je t'entends, tu as un problème, ça ressemble plutôt beaucoup au problème dont on a déjà parlé mille fois, mais bon, ça ne le rend pas moins légitime, mais c'est ton problème, pas le mien.

Exemple vécu : oui, d'accord, je crois qu'on est tous convaincus, ta femme est une chieuse, ton mariage est une cata, d'accord d'accord : et donc, tu divorces, tu te bouges le cul pour changer votre relation, ou bien tu te fais à l'idée et tu arrêtes de te plaindre ?

Très efficace.

[Célimène]

Je crois que Moi insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de se répandre en jérémiades à tout propos mais juste de signaler un mal être ponctuel.

En fait, moi même, je ne sais pas bien ce qui me gêne la dedans.

A la relecture, je me demande s'il n'y a pas une histoire de pudeur. Mes amis trouvent que je ne leur dis pas assez quand ça ne va pas (parce qu'ils se doutent que ça ne va pas tout le temps bien à la différence des copains qui pensent que je suis tout le temps au top). Mais au fond, même si je leur disais, ça changerait quoi ? Ils me plaindraient un peu (c'est agréable parfois et personnellement c'est le seul truc que j'aimerais à dose homéopathique parce que c'est une forme d'empathie qui me parle sauf que personne n'est réellement enclin à plaindre l'autre) et ils envisageraient surtout des solutions alors que je déteste qu'on pense à ma place.

Donc je préfère recueillir leurs opinions sur les solutions que j'ai trouvées toute seule ou ne rien dire. Mon orgueil va très bien merci, il me tient chaud l'hiver .

[Moi]

Je crois que Moi insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de se répandre en jérémiades à tout propos mais juste de signaler un mal être ponctuel.

Oui c'etait plutot ca.

Je tourne toujours autour du meme sujet mais pour moi entre etres humains (intimes hein evidemment, pas le premier venu) on doit echanger sur ce qui va (oui aussi quand meme, on peut meme partager a outrance sur le sujet  ) mais ce qui ne va pas aussi. C'est un peu le sens du "pour le pire et pour le meilleur" du mariage.

Ca n'a rien a voir avec de la pensee negative, c'est juste l'expression d'un etat a un moment donne.
Avec un intime, toujours, mais je reprecise parce que j'ai deja eu du mal a faire comprendre que je parlais d'un etat temporaire, dire "ca va" alors que ca ne va pas, quelque part ca donne un mauvais repere audit intime et ca fausse la relation. Enfin ca la complique quoi...


C'est moi qui parle de faire simple? Ah ben oui, c'est moi.