Bon, ok pour ne pas pourrir le fil de LFC2
Pour répondre à Hot : le sujet n'est plus trop sensible pour moi. Mon fils va bien, et la prison a contribué à ce qu'il aille bien. On en a parlé depuis, bien sûr. Il dit qu'il n'aurait peut-être pas pu décrocher sans ça. Il a accepté la sanction et a su en tirer les bénéfices.
Il constitue cependant une exception, et ce que j'ai pu voir de la vie carcérale à travers lui, mais aussi à travers les discussions que j'ai pu avoir avec d'autres mamans ou des compagnes, en salle d'attente de parloir, m'ont permis d'avoir la prétention de savoir de quoi je parle.
Pour moi et pour lui, la parenthèse est refermée.
La prison, c'est dur, et je maintiens qu'il faut une sacrée force de caractère pour ne pas se laisser abimer.
D'abord, il faut distinguer la maison d'arrêt et la prison.
En maison d'arrêt, on purge des peines courtes, ou on attend d'être jugé.
C'est là qu'il y a le plus de surpopulation. Des matelas posés entre deux lits pour faire une troisième ou une quatrième place dans des cellules prévues pour être individuelles.
Y sont mélangés, donc, des grands criminels en attente de jugement avec des petits délinquants. Des sans papier en attente d'expulsion avec des meurtriers. Des voleurs d'auto-radio avec des violeurs.
Une partie ressortira sans jamais connaitre la prison proprement dite. D'autres seront condamnés à des peines très longues.
Mais pendant toute cette période, ils cohabiteront. Ca peut durer jusqu'à deux ou trois ans. En tout cas, largement assez pour, surtout pour les plus jeunes, prendre de nouvelles habitudes, de nouveaux contacts.
Quand la famille, à l'extérieur, continue à faire le lien avec la vraie vie, il y a une chance de rédemption. Sinon, quand on est livré à soi-même, abandonné de tous, on se crée une nouvelle famille sur place.
Et là, la récidive est presque inévitable.
Il faut savoir aussi, qu'en prison, tout se paye, et très cher. La télé, de quoi manger à peu près décement, une place dans un réfrigérateur, les clopes (surtaxées), le savon, le shampoing, etc.
Par contre, les possibilité d'y bosser, et donc d'y gagner de quoi cantiner sont minimes. Un job proposé pour dix volontaires.
Ce que je dis, Hot, c'est que la privation de liberté est déjà une peine très lourde, même si justifiée. Et c'est la seule qui soit prévue lors de la condamnation.
Les conditions de vie carcérale sont souvent scandaleusement inhumaines. Elles n'apportent en aucun cas une chance supplémentaire de réhabilitation, et encore moins de réinsertion.
La société a le droit et même le devoir de se protéger. Soit. Mais son but, surtout pour des peines courtes, c'est avant tout d'éviter la récidive.
Son but, c'est de remettre dans le droit chemin. Pour que les sortants ne soient plus jamais des ''entrants'' mais aussi et surtout pour qu'ils ne fassent plus de victime.
Une peine, attribuée lors du jugement, a un début et une fin. Et un jour ou l'autre, on ressort. Et il me semble important que la société puisse prétendre ne plus rien avoir à craindre de l'individu en question
Or, c'est souvent le contraire qui se passe. Un petit délinquant apprend en prison à devenir un grand criminel.
J'appelle ça un échec. Pour le sortant, mais surtout pour la société, qui, du coup, a tout à craindre de lui.
Faut-il alors condamner à la prison à vie un voleur d'auto radio ?
Ou bien est-il plus judicieux de l'encadrer efficacement pour que ça ne reste qu'une erreur de jeunesse, suivie de l'apprentissage d'une vie honnête ?
Le sujet est vaste, et purement théorique. Il relève de convictions perso.
Mais je ne peux pas laisser dire n'importe quoi sur le sujet.
Ni que les détenus se la coulent douce, ni qu'ils ont la belle vie, ni que la zonzon c'est le club med.
Je le répète, mon fils, quant à lui, s'en sort très bien. Il a merdé, il a payé. Fin de l'histoire.
Il n'aurait pas fallu cependant que sa peine soit plus longue. Il n'aurait pas forcément tenu le coup.
Et je précise qu'aucune plainte de présumée victime n'a jamais été déposée contre lui. Personne ne l'attendait à la sortie pour lui faire la peau. Personne ne lui en veut.
Il a été sa propre victime. Et il le sait très bien. C'est d'ailleurs ce qui a été retenu lors de son jugement.
