Je reviens sur ce thème de l'âge auquel on se met en couple, avec une approche un peu différente.
Avec mon ami John Smith, nous avons un sujet de discussion ouvert depuis un moment, et qui nous occupe régulièrement : la notion d'exclusivité sexuelle dans le couple revient de la part des femmes à prétendre à une situation de monopole, et la théorie économique nous apprend que les monopoles ne durent jamais s'ils ne sont pas justifiés par un niveau de service durablement compétitif.
J'avais développé ça sur mon blog là :
http://valentinvernoux.over-blog.com/3-categorie-11206878.htmlRécemment, John a relancé la discussion en utilisant la
théorie des cycles économiques, en faisant notamment remarquer que :
1. Le pic de performance des femmes se situe grosso-modo autour de 20-25 ans, sur des critères de fécondité et de séduction physique
2. Le pic de performance des hommes se situe plutôt autour de 35-40 ans, sur des critères de reconnaissance sociale et de réussite professionnelle
Evidemment, ce sont des généralités un peu sexistes, mais on ne peut pas nier que ces perceptions psychologiques ont leur rôle important dans la façon dont les gens vivent leur vie.
Et évidemment, les choses ne s'arrêtent pas là :
1. Les femmes, passée la période de procréation, vont retrouver vers 35-45 ans un nouveau pic, plus centré sur l'hédonisme et l'épanouissement de soi
2. Les hommes de leur côté, commencent à décliner autour de la quarantaine, tant sur le plan des critères sociaux évoqués plus haut que sur des critères physiques ou de séduction (tempes grisonnantes en costard Armani, c'est bien, chauve et impuissant et au chômage, c'est bof)
3. Et ça continue, avec un nouveau "creux" de performance pour les femmes autour de la ménopause, et un retour de performance des hommes autour de la cinquantaine, avec notamment un rôle social qui se restabilise…
John et moi-même en tirons plusieurs observations :
• Dans les "jeunes" couples qui se sont classiquement rencontrés autour de 20 ans, on va avoir une phase longue (autour de 15 ans potentiellement) pendant laquelle la femme est dans la phase déclinante du cycle alors que l'homme est en route vers son pic de performance : la femme est donc de plus en plus en compétition avec d'autres femmes, et en stress par rapport à sa capacité à conserver son monopole : elle va donc avoir tendance à se focaliser sur les "barrières à la sortie", pour éviter l'évasion de son conjoint
Pour revenir au parallèle économique, associer une entreprise en forte croissance avec une entreprise déclinante, ça ne dure que si des règles anticoncurrentielles limitent la capacité de décision des deux parties, ou si l'association est construite sur la notion de complémentarité (l'entreprise déclinante contribue de manière décisive sur un aspect des choses, par exemple associer une vache à lait avec un produit en croissance qui perd de l'argent)
• Si cela n'a pas fait exploser le couple en vol pendant cette phase de 15 ans (Monsieur se barre avec un modèle plus récent), la quarantaine se chargera de finir le boulot quand la femme repart vers un pic de performance alors que son mec se vautre la gueule sur la crise de la quarantaine (Madame se barre parce qu'elle n'a plus de temps à perdre)
• Pour les couples qui se créent après ce merdier, au moins chacun des deux a connu un pic et un creux de performance, dans le meilleur des cas chacun a "trouvé son positionnement" et ne se considère plus autant en compétition avec ses congénères, et donc on peut espérer qu'il y a plus d'indulgence et de recul sur le phénomène de cycles ; cela étant, le cycles continuent plein pot, et ils restent relativement décalés entre les deux sexes, donc les opportunités de se dire "j'ai passé l'âge de ces conneries" ne manqueront pas quand même
Conclusions :
1. Les couples qui durent sont les couples fondés autour de la notion de "solidarité mutuelle" et de complémentarité, qui sont capables de survivre à de grandes variations de la performance relative des deux parties, et donc de son influence relative de chacun dans le couple ; attention, on ne parle pas de soutenir l'autre pendant six mois parce qu'il est au chômage ou malade, on parle de cycles qui peuvent durer 15 ans
2. Ou alors c'est juste très con de se mettre en couple avec quelqu'un de son âge, mieux vaut une dizaine d'années d'écart, dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs
3. Si les couples formés "vieux" ont une chance de mieux survivre que les couples formés "jeunes", c'est essentiellement parce qu'ils sont plus résignés, et n'attendent plus de l'autre une performance constante et toujours parfaitement équilibrée entre les deux parties ; ça peut arriver, mais c'est quand même pas gagné
Avec un tel ramassis de généralités et de provocations, je compte sur vos réactions enthousiastes…