Changer de vi(ll)e

[Célimène]

Je suis parisienne, la vraie, la caricaturale, du genre qui ne traverse jamais le périph et qui n’a jamais vécu ailleurs en France. Pendant mes études et au début de ma vie professionnelle, j’ai vécu qques années à l’étranger puis suis rentrée à Paris, envie de me poser, de me rapprocher de mes amis et surtout de sortir du clan des expat.

Depuis lors, je n’ai jamais envisagé de quitter Paris, j’y ai réfléchi il y a trois ans de façon fugace et finalement c’est lui qui est venu s’installer ici (et tant mieux).

Depuis quelques semaines, j’y réfléchis à nouveau : repartir avec lui dans sa vi(ll)e ? partir ensemble dans un autre endroit ? rester ici ? J’oscille entre «c’est une excellente idée de bouger un peu et puis c’est pour 5 ans max» et « mais comment vais-je gérer tout ça ? et si ça ne marchait pas (job, appart, recréer un réseau amical etc.)». Au fond, je sais qu'on emporte ses problèmes comme ses forces dans ses valises et que je serai la-même ici ou là-bas, alors à quoi bon ?

Je me demandais donc si vos expériences pouvaient m’éclairer : qu’est ce qui vous a décidé à changer (de ville, de vie ou des deux) ? Comment avez-vous vécu l’expérience ?

[Hotllywood]

Alors j'ai déjà raconté mais c'est pas grave:

Un jour de grève totale métro-train-bus je suis bloqué entre La Chapelle et Clignancourt sur les maréchaux et ça dure...
A l'époque rien de spécial ne me retient al capitol 

-le boulot me fait chier
-faire la queue pour absolument tout m'insupporte

Et là je me dis que c'est bon, je me tire de là!

et..totalement par hasard je rencontre une gonzesse qui vit au fin fond de la cambrousse avec laquelle je finirai par avoir une fille.

J'avais pris ma décision avant = j'étais mur pour aller vivre dans un coin large aux coudes en province et je ne me voyais pas du tout payer la moitié de mon salaire pour devenir propriétaire d'une boite à chaussures (mais pas plus que du 32) dans 15 ans. Péter la vitre de la salle de bain avec son coude un jour ou on s'est brossé les dents un peu trop énergiquement c'est pas mon truc.

Alors j'ai atterri dans le trou du cul du monde, pas bien loin de Marly Gomont --> le choc 


-je m'en foutais un peu, c'était la phase de la passion, tout baignait
-les gens sont souvent frustres mais sympas: ils t'intègrent relativement vite et s'ils t'aiment te font connaitre leur cercle. La contrepartie c'est que tout le monde cancane sur tout le monde et s'occupe de ce qu'il ne sait pas sur son voisin. Donc moins t'en dis mieux tu te portes et puis de toute façon ils s'en chargent pour toi 
-un problème c'est la bouffe: c'est très difficile de trouver de bons produits (ça a l'air d'un détail comme ça mais au bout d'un moment c't'un peu chiant)
-tu dis bonjour aux gens dans la rue et ceux ci te répondent sans brandir un lacrymogène. Meme les noirs et les arabes.

Professionnel:

J'ai cette chance avec mon boulot de pouvoir m'installer ou je veux, cependant je suis conscient de la somme d'énergie que cela représente de tout démarrer de zéro. C'est vrai qu'on recrée des liens, qu'on doit convaincre les autres de vous faire confiance.... mais c'est pas une question de lieu.

Jamais je ne retournerai en grande ville sauf si on m'a retiré le permis à vie 

Je vis pas dans la région que j'ai choisi certes, mais j'ai une qualité de vie pas trop mauvaise et je suis pas accablé de bruit et de surpopulation, j'ai pas de raison d'etre en retard à un rendez vous, je cherche pas une place pour me garer....

Et puis surtout: en fait le gens sont les memes partout (enfin sauf les Corses et les gens de la cote d'azor  )

[Camille]

al capitol  

 



Si non je peux pas t'aider, je suis née ici et jamais de la vie je quitterais ma région.
Je suis une provinciale, j'aime l'espace et le calme et pour moi les Parisiens sont des extraterrestres maso.

Le seul désavantages ici c'est que l'anonymat n'existe pas mais on gagne en rapport humain pour le peu qu'on soit un peu généreux.

[pbu29]

Et lu par ailleurs (http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/France) :

Il existe tout d'abord deux branches de l'espèce française :

    * Les parisiens, peuple râleur et plein de supériorité, ils considèrent que la France s'arrête aux frontières de la région Île de France. Leur devise : « Paris ? C'est la France ! Le reste... Y a quoi ? ». À noter pour les touristes que selon Alain Schifres la particularité des parisiens est « de n'avoir rien contre le bon accueil, mais seulement en voyage ».
    * Les provinciaux, (ou les bouseux chez les parisiens) sont des peuplades vivants hors de la région parisienne. La majorité de ces habitants vit en dessous du seuil de pauvreté (excepté de rares riches cités fortifiées comme Saint-Tropez, La Baule, Cannes et Aix-en-Provence), ne savent pas lire et parlent des langues peu compréhensibles qu'on qualifie de patois.

Les provinciaux sont aussi distincts les uns que les autres: on peut trouver des peuplades de la branche des alcooliques comme les bretons ou les normands, la branche des fainéants (provençaux, languedociens), la branche des chômeurs (les ch'tis), les boches (alsaciens), les indépendantistes qui ne SUPPORTENT PAS les envahisseurs (sont considérés comme tels tous ceux qui viennent d'ailleurs que de là) (corses et basques) etc..

[pbu29]

Et en vrai...


De mon côté j'ai un peu bougé :

- 17 ans en moselle (ville de 15 000 hab) chez Papa/maman
- 5 ans à Brest (même, 80 000 hab)
- 6 ans à Nice (500 000 hab)
- 6 mois mois à Paris
- 13 ans en Bretagne près de Quimper (1800 hab)
- 2 ans à temps partiel en Picardie (6 000 hab)

Qu'en dire :
- oui il faut de l'énergie pour recréer des réseaux sociaux, mais avec un petit effort (et surtout le tel illimité et les avions low-cost) on arrive à conserver une partie de son ancien réseau (et ceux qui restent sont VRAIMENT présents)
- aux questions "réseau" ayant des activités non professionnelles cela simplifie les choses, au moins dans un premier temps
- je risque fort de devoir me taper périph/embouts/appart_de_la_taille_de_ma_sdb dans les mois qui viennent et j'avoue que ce n'est pas ma tasse de thé. Par contre quelque chose d'un poil plus animé que mon village actuel  serait agréable, pouvoir avoir un réseau social de proximité un poil plus relevé aussi

Bilan de ces expériences : en partant d'une région pour une autre on ne perd rien, on s'enrichit.

[valentin]

Les parisiens, peuple râleur et plein de supériorité, ils considèrent que la France s'arrête aux frontières de la région Île de France

N'importe quoi...

La banlieue, c'est pas des gens comme nous.

Le monde s'arrête à la ligne de métro Nation-Dauphine au Nord, Nation-Etoile au Sud.

Au delà, there be dragons...

[Chrisdedax]

Pour ma part, j'ai pas mal bougé : Paris, Mont de Marsan, Bayonne, Bordeaux, Orléans, Libourne, Marseille, Lyon, Montargis, Grenoble, Dax, plus quelques séjours en contrées plus lointaines : Afrique, Moyen-Orient, Balkans, entre 40èmes rugissants et 50èmes hurlants...
Ma bougeotte était en grande partie due à un métier qui occasionnait des mutations fréquentes. Et depuis quelques mois, par choix de cœur, je vis à côté de Paris, juste de l'autre côté du périf.
Changer de lieu de vie ne m'a jamais posé de problème, même si je reste très attaché à mon petit coin entre Landes et Pays Basque. Découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux indigènes, s'adapter, cela demande une certaine capacité à se remettre en question, mais ça permet aussi de ne pas tomber dans une routine de vie.
En regardant en arrière, si c'était à refaire, je reprendrais le même type de parcours. Je ne regrette rien. Je ne me serais pas vu rentrer dans une boîte à 20 ans et y faire carrière pendant 40 ans, sans bouger, sans changer, une vie morne et lassante, des gestes toujours répétés, un jour sans fin...

[Cardamone]

J'ai beaucoup bougé. Sans me poser la moindre question.
Ça a été quitter Poitiers après le bas pour Paris. J'y suis restée 6 ans. Puis quitter Paris pour Lyon pour faire mon école de théâtre, ça a duré 3 ans, puis quitter Lyon pour Le Havre, heureusement ça n'a duré qu'un an  , puis quitter le Havre pour caen, ça fait maintenant 7 ans....

A suivre...

Je n'ai pas d'attaches, pas de mômes, pas toute une logistique...mais aujourd'hui si je devais bouger dans une ville où je ne connais personne (c'est rare j'ai des copains ou des connaissances dans beaucoup de villes, c'est l'avantage d'avori beaucoup bougé et fais une école où tout le réseau se dispache en France après), j'aurais plus de mal...c'est difficile de recréer un reseau amical et social, ça prends beaucoup de temps.

mais sinon si je trouvais un job sympa ou s'il fallait suivre un homme que j'aime, vu ma situation ici, je n'hésiterais pas une seconde 

[mescalero]

J'ai eu pas mal la bougeotte dans ma jeunesse.
- études à Nancy
- premier emploi à Blois
- 2ème emploi dans la Sarthe (Sillé le Guillaume)
- 3ème boulot en Alsace
- 4ème boulot près de Toulouse (Saint Gaudens)
- 5ème boulot à Colmar
- puis posé à Strasbourg pendant des années

J'envisage de migrer vers l'ouest, dès que ma situation sera éclaircie ici.
Finistère côté sud, je pense ...

[Célimène]

Merci pour vos réponses, mon idée n'était pas de lancer un débat Paris vs province, d'autant qu'il s'agirait plutôt d'un autre pays.
J'aime la (très) grande ville, son animation et ses petits appartements et je m'ennuie à la campagne si ça dure plus d'une semaine. Juste une précision : le parisien (souvent ex provincial) est plutôt accueillant et ouvre sa porte même sans connaitre la famille  .

J'ai réfléchi à ce sujet et je crois qu'il y a la dessous une histoire d'engagement : partir vivre qque part avec qqun implique changer de vie ensemble et ça me fout la trouille, je dirais même que ça induit une forme d'interdépendance qui me branche moyennement.

Bref, comme le dit Hot, il faut être prêt tout seul dans sa tête. Quand j'y réfléchis, je crois que je ne le ferai pas seule... CQFD.

[Marsup]

Chacun a sa propre facon d'apprécier le changement. Il y en a pour qui ca ne pose pas de problème et d'autres à qui ca fait mal au ventre.

Enfant, j'ai fait partie de la seconde catégorie, sans doute lié à mon histoire et surtout à celle de mes parents. Puisqu'après le divorce de mes parents, je me suis retrouvé assez loin de mon lieu de vie initial, de mon père aussi et du reste de ma famille. Au debut, je l'ai assez mal vécu, même s'il convient de reconnaître que le changement a été très positif avec le recul

Puis avec le temps et les aléas de la vie (J'ai aussi beaucoup bougé par la suite) je m'y suis habitué et cela ne me fait plus peur du tout.
De toute manière la vie est pleine de rebondissements et de surprises, donc autant faire avec 

Quand aux bouseux qui généralisent sur les parisiens je les flûte 

Signé le semi bouseux

 

[mescalero]

Bon, j'ai compris, je suis le Boche 

[Hotllywood]

Bon, j'ai compris, je suis le Boche  

non c'est Marsup le boche, toi t'es le collabo  

[Hotllywood]

Bref, comme le dit Hot, il faut être prêt tout seul dans sa tête. Quand j'y réfléchis, je crois que je ne le ferai pas seule... CQFD.

ski veut dire?

[pbu29]

non c'est Marsup le boche, toi t'es le collabo  

Que Neni ... la vérité est ici