A mon sens vous raisonnez mal, par ce que vous vous basez sur le pétrole.
Or comme chacun sait il suffit de pouvoir gagner de la tune pour que plein de gens bossent sur une énergie de substitution. Je suppose donc que c'est très avancé dans plein de coins sur la planète. Je parle pas de la blague sur les huiles de colza et le toutim, mais il y a forcément des énergies dont l'utilisation est compatible avec le fonctionnement de ce que l'on connait, ne serait ce que par ce que le cout de remplacement de tout le matos serait astronomique.
??
Bah... non. C'est une question d'ordre de grandeur. Aucune source d'énergie n'est compatible, en ordre de grandeur, avec les besoins pétrole + gaz + charbon (je mets les trois ensemble car elle sont à peu près interchangeables, si vous voulez des explications, avec plaisir) actuels.
Quand je dis compatible, c'est "équivalent d'un point de vue praticité
et coût". Il semblerait par exemple que l'on fasse des progrès sur certaines algues qui fourniraient un agro-carburant correct. Mais à quel prix? Et surtout, quel rendement (quelle surface à leur laisser pour produire suffisamment)?
Et oui, le remplacement de tout le matos aura un coût astronomique. D'un autre côté, ça va permettre de vendre tout plein de trucs. Ne comptons donc pas sur le "marché" pour éviter ça!
Sauf erreur, la seule énergie de substitution sérieuse est le photovoltaique, avec plein de défauts quand même (stocker de l'électricité n'est pas aussi simple que de stocker du pétrole), et je ne vois pas pousser beaucoup de champs de panneaux solaires.
Et le problème du passage au solaire sera inévitablement l'accès aux terres pour installer le bouzin, qui se fera au détriment des cultures, dans un contexte où nous 10 milliards d'humains, toujours eux, pourraient avoir envie de continuer à bouffer.
On a vu le désastre avec les biocarburants, qui ont déclenché un début de famine mondiale et une explosion durable des cours et de la spéculation sur les céréales quelques mois après les déclarations d'intentions.
Oui mais non: pour produire, en équivalent énergétique (en GWh quoi) les besoins électrique de la France, par exemple, il suffirait d'équiper la moitié des toits avec des panneaux solaires. Certes, y'a tout plein de contraintes (orientation, stockage etc) mais ça devient intéressant en ordre de grandeur. Tout du moins ça devient compatible, ce qui n'est pas le cas avec l'éolien, par exemple.
Pour résumer, il n'y a pas, et n'y aura pas UN remplaçant au pétrole, i.e. un carburant aussi pratique, aussi abondant (pour l'instant!), aussi peu cher (même à 100 $ le baril, ça reste une énergie pas chère).
Il y aura tout plein de sources énergétiques diverses et variées, vraisemblablement plus chères, et ça induira
forcément des mutations dans notre comportement et nos habitudes quotidiennes.
La seule question est: changement en douceur ou brutal?
Tout le monde a hurlé contre la taxe carbone, mais un mécanisme correct de taxation progressive et inéluctable, compatible avec les taux de renouvellement des matériels, aurait incité et amené plus en douceur à la transition post-pétrolière.
Quand je vous dis qu'on voit le mur mais qu'on se dit qu'on aura tout le temps de freiner... Je vais appeler ça le Syndrome Senna.