J'ai recu ca aujourd'hui... et je me suis dit que ca valait le coup de le partager.
« Adieu, Papa Noël (adieu, chez nous, ça veut dire «
bonjour »).
Adieu, Papa Noël, qué mé dis ? Bien ou bien ? Pasque ma
foi, ici, c’est un peu le oaï. Bien sûr y’a pire ailleurs,
y’a un moulon de pays où le sang coule à flots, où les gens
sont dans une misère inimaginable, peuchère. Mais bon entre
l’OM, les travaux du tramway, les bouchons monstres où dégun
ne peut plus bouger dans les rues de Marseille, les
emboucanades politiques et les rues couvertes de bordilles,
Marseille, c’est pas vraiment le pays merveilleux des lutins.
Non, je vais pas rouméguer, je vais pas marronner auprès de
toi, pasqu’en plus j’imagine que tu dois être en train de
t’escagasser à préparer tout ce qu’il faut, à gansailler ces
mouligas de lutins pour qu’ils se bougent le tafanàri, et
même à préparer ton costume, parce que tu vas descendre
habillé comme un chapacan ; je sais que tous les 24 décembre
tu donnes un coup de pied dans l’armoire à glace et tu
t’habilles trop méchamment.
Bon, alors je vais pas te mettre la tête grosse comme une
coucourde, ni faire la viole avec toutes mes paroles, mais
il faut quand même que je t’explique. J’ai pas été très
sage. Pas méchant, non. Mais j’ai fait des cagades, je me
suis manqué en pagaille, je me suis souvent engatsé pour
rien, j’ai été parfois une vraie feignasse, j’ai remis au
lendemain des trucs que je pouvais faire d’entrée, je me
suis mis dans des engàmbis pas possibles, je me suis parfois
encagné alors que dégun ne voulait m’emboucaner, j’ai cassé
les amandons à des gens qui me voulaient du bien, et en
plus, au lieu de rester modeste, j’ai eu tendance à faire le
càcou et à vouloir toujours avoir raison. Bref, j’ai fait le
pagalènti toute l’année.
Du coup, je vais pas marquer-mal en te demandant plein de
cadeaux, mais juste une chose, Papa Noël. Depuis que je suis
minot, je sais que tu mets de la magie de longue dans le
cœur des gens. Alors cette année encore, même si sur Terre
tout part en biberine et si moi, de mon côté, je me comporte
comme un vrai tchapacan, fais-moi encore un petit cadeau :
mets un peu de magie sur nos jours et dans nos cœurs,
surtout pour les pitchouns, tu serais brave.
Allez vaï, mets bien ton capèou que tu risquerais de
prendre froid, et ça me ferait de la peine »
par Médéric Gasquet-Cyrus