Je dois rajouter en sous-titre : dire NON, de moi-même, toute seule comme une grande...
En écrivant ce que j'ai écrit
ici, je me suis souvenue d'un problème que je traîne depuis ouuuuhhh, l'adolescence ou depuis toujours j'en sais rien.
Il m'a toujours été facile d'éviter une rencontre, de la rendre impossible avant qu'elle ne se fasse. Mais une fois que les choses sont un peu enclenchées je ne sais plus dire non même quand je n'en ai pas envie que ça aille plus loin.
Evidemment les niveaux peuvent être différents. Argghhh, je sens que je vais avoir du mal à mettre les choses dans l'ordre, désolée si c'est trop le bordel... Peut-être un ordre chronologique...
Une petite anecdote que je pense avoir déjà raconté dans
mon univers très sexy. Je suis en colonie de vacances, j'ai treize ans. Je me souviens de cet été là, mon corps de presque femme que je commençais à apprivoiser, mes cheveux courts comme je les aime, mon bonheur de vivre. Je tombe amoureuse toutes les deux heures trente environ et visiblement ça commence à être lassant pour d'autres. Un gentil mono me parle, m'explique qu'il serait peut-être bon que je me calme, que je me fixe au lieu de papilloner, que j'ai le temps mais aussi la notion de "respect" pour une fille, toussa... Message enregistré je me calme, je garde qu'un amoureux de vacances et je commence ma deuxième correspondance de lettres enflammées (il m'appelait "ma déesse", y en a qui ne lésine pas sur les moyens
). L'échange durera au moins une dizaine de lettres, 5 fois plus que la première !!
Une fois briefée, j'ai appris à faire le tri de ce que je voulais, dire non à certains, rester sur une seule voie...
Par la suite, je suis plus regardante, je fais un peu plus le tri. Mais il arrive toujours un moment où le flirt est plus poussé malgré moi ou que la voie initiée par moi finalement ne me plait plus. J'arrive à dire non, souvent trop tardivement, c'est que je pense après coup. Bon à part la pipe dans un car avec un flirt de deux jours et demi, mais bon ça on aime ou n'aime pas
. C'est quand je le raconte qu'on trouve que j'ai été trop loin mais là je suis sûre d'avoir écoutée mon envie !!!
17 ans : j'en ai marre de ne pas tomber amoureuse, je ne veux plus être vierge. Je prends le premier venu. Le flirt dure quelques mois. Je me sens prête mais je ne me rends pas compte à quel point je ne l'aime pas. Ma réactivité physique est prise pour une envie folle, mais là dedans (tête, coeur
) je n'ai pas du tout envie... La première fois, je l'avais invité chez moi, il n'y avait pas mes parents, c'était notre premier jour de vacances ensemble, nous nous étions organisé une semaine de vacances à la plage... On n'avait tout le temps s'il avait bien voulu. En plus j'avais mes règles mais dans ma tête comme je lui avais dit de venir dormir chez moi je ne pouvais pas refuser... Bref désagréable au possible, j'ai enchaîné la semaine suivante, persuadée qu'à un moment ou un autre je commencerais à trouver ça bien. En vain.
Aujourd'hui je ne sais toujours pas si je n'avais pas osé dire non ou si mon "non" n'a pas été respecté... Ce qui m'en reste à coup sûr c'est que je ne supporte absolument pas les maigres. Pas de désir, presque une aversion...
J'ai 18 ans, un amoureux à 2000 km de moi. Un beau gosse gentil me tourne autour, je me lance un peu trop dans cette gentille amitié. Un soir, on flirte, on pousse un peu le flirt. Evidemment je me demande toujours quand j'ai dit non, si j'ai dit non ou s'il n'a pas été respecté. Heureusement mon amoureux lointain est compréhensif et il me pardonne (enfin facile, il a fait pareil
). Mais la deuxième fois il ne me pardonnera plus...
Le père de mon fils. Lui a tout de suite compris que l'allumée du cul que j'étais devait être cadrée : interdiction de parler à d'autres hommes sans un récit détaillé ensuite, voire interdiction tout court. Grâce à ça j'ai été 9 ans fidèle sans aucune difficulté. Je n'arrivais même pas à échanger un regard tellement j'avais peur (je ne savais pas encore mentir).
C'est incroyable comment les personnes qui nous sont proches peuvent nous faire autant de mal... Mon expérience du NON, mal dit ou pas respecté a été la plus dure avec lui.
Notre relation commençait à aller très mal. Je tentais de le récupérer par tous les moyens. Le sexe en été un. Je me donne facilement, parfois sauvagement. Lui me refuse toute tendresse, il l'accorde ailleurs... Mon idée de départ me dépasse, je n'aime pas du tout, je n'ai pas envie. Je commence à dire non, il fait semblant de ne pas entendre, le contourne, l'évite. Je ne suis pas respectée. Ce n'est qu'une partie de ce que nous avons traversé, je sais aujourd'hui pourquoi, comment il avait besoin de salir notre relation à ce point. Ma force de pardon est suffisament grande pour ne pas lui en vouloir.
Mais je reste perplexe sur le pouvoir du NON... Contre quoi je dois lutter à l'intérieur de moi pour ne pas réussir à être toujours honnête avec moi même ? Je sais aussi que mon NON n'est pas respecté par l'autre en face. La première fois qu'un homme m'a entendu et réellement "respectée" sur ce point, j'ai été frustrée ça c'est sûr, mais tellement, tellement bien, sereine. Peut-être qu'il a juste mis le baume sur ma première fois et ce que je vivais avec le père de mon fils. Peut-être que j'ai enfin pu croire que les hommes étaient capables d'entendre mon non. Ou alors je commençais à être trop vieille et plus aussi irrésistible !!
Depuis quelques semaines je réapprends à dire non quand je n'ai pas envie et sereinement oui quand j'en ai vraiment envie... Grâce à une personne, évidemment... J'ai toujours encore besoin d'une volonté extérieure... Mais tout me parait JUSTE et ça fait du bien.
- Quand un diplomate dit oui, il veut dire peut-être. Quand il dit peut-être, cela signifie non. Mais un diplomate ne dit jamais non, ce ne serait pas un diplomate.
- Quand une femme dit non, il faut entendre peut-être. Quand elle dit peut-être, cela signifie oui. Mais une femme ne dit jamais oui, sinon, ce ne serait pas une femme.