Evolution de la condition féminine

[isabelle183]

 

Bon, alors, moi, j'ai connu 68. Bon d'accord, j'étais en 6ème, et vierge.

Mais je m'interessais.

J'ai l'impression aujourd'hui d'une epèce d'image d'épinal, très loin de ce qui c'est réellement passé.
Isabelle et moi, manifestement, n'avons pas vécu les mêmes choses (elle par parents interposés)
Probablement parce qu'il ne s'est pas passé les mêmes choses en France et en Allemagne.

je voudais bien qu'un jour on puisse parler de ce que tu entends, Isabelle, par libération de la femme, etc.

Sais pas si ce genre de sujet vous intéresse. Je lance à tout hasard.

Je pense qu’il mériterait attention, car ils se distingue bien d’un autre : « femme libérée »

Comme beaucoup de femmes qui n’étaient pas nées à cette époque j’ai tendance à associer la libération de la femme à l’équivalent de mai 68 en Allemagne (été 67 ; découverte des horreurs du nazisme par le grand public aussi).

D’abord il y une coïncidence historique : L’apparition de la pilule en commerce qui libère vraiment la femme de la contrainte de tomber enceinte et qui lui offre le choix d’un enfant. Pour moi il s’agit donc d’une libération sur un plan physique.

Le deuxième aspect pour moi est l’évolution de la législation qui s’est opérée dans les années 70.

Jusque là en Allemagne, il y avait en matière de divorce une recherche du partenaire fautif. Une femme adultère divorcée n’avait pas le droit par exemple d’épouser son amant. Elle perdait également toutes les avantages sociaux liés à son ex-mari et n’avait pas droit à une pension alimentaire.

En 76 la loi change. On ne cherche plus un fautif en cas de divorce, mais à savoir si le couple est détruit ou pas.
La femme adultère conserve le droit à la pension alimentaire, même si elle se met en couple avec un autre homme

Je trouve cette législation étrange et défavorable aux hommes.

Pour moi la libération de la femme est tout basiquement l’égalité de la femme et de l’homme devant la loi et non de transformer l’homme dans un sous-produit.

En arrivant en France je ne connaissais pas l’expression « libération de la femme ». En Allemagne on ne connaît que le mot « gleichberechtigung » = égalité ou plus précisément « mêmes droits ».

Je me pose la question si la libération de la femme est un concept purement français (latin ?).

Je serais curieuse de savoir quels sont pour vous les événements marquants dans la « condition féminine » au cours des 50 derniers années ?

[pepper]

Si ça ne gêne pas, moi c'est l'évocation de mai 68 et son impact sur les femmes qui m'intéresse.
J'étais adolescente en mai 68 et j'ai donc bien profité du changement des moeurs, pas seulement sexuelles, qui s'est ensuivi.
Bien évidemment, le grand choc : la pilule et pouvoir coucher avec qui on veut sans avoir peur d'être enceinte, une vraie révolution (il n'y avait pas le sida, mais des mst, ça c'est une autre histoire)
Avec ma soeur, on participait à des "Groupes Femmes", où l'on se retrouvait entre nanas pour discuter...des femmes.
J'ai le souvenir de positions féministes assez radicales auxquelles j'adhérais moyennement, mais aussi d'un réseau d'entraide entre femmes étonnant : beaucoup d'informations circulaient enfin sur le corps féminin, le plaisir, la contraception, l'avortement...
Pour les femmes de cette époque, je crois que c'est ce qui a été le plus marquant.
Pour le reste, l'accès au travail et donc à l'indépendance, ça m'a toujours semblé moins novateur.

[vette]

Il faudrait reprendre point par point chaque sujet évoqué dans le concept libération de la femme. Il y en a pour des plombes et chacun mériterait  d'être développé séparément. Je vais prendre le dernier, le travail.

Pour moi, ça fait partie de l'image d'épinal de dire ou penser que les femmes ont attendu 68 pour travailler.
Elles ont TOUJOURS travaillé, et ce depuis la préhistoire. Travail aux champs, construction des habitations en boue et paille, artisanat (poterie, vannerie ....) jusqu'au retravail en usine au 19 siècle, ère de l'industrialisation.

Je crois qu'il faut sortir de l'image de la bourgeoise qui se fait chier chez elle et qui ouvre une boutique de fringues, malgré l'opposition farouche du mari, pendant que la bonne s'occupe du foyer. Tiens, elle fait quoi la bonne, elle bosse pas, elle ?

Alors, peut-être faut il faire la distinction entre travail et travail salarié. On en est où au 21ème siècle ? En europe, à un emploi moins payé à travail égal, et dans certaines régions du monde .... à la préhistoire.

Alors oui, on a conquis le droit de travailler pour des salaires inférieurs à ceux des hommes, dans des carrières entravées et freinées par nos maternités, comme si on devait aussi payer le fait de "fournir" les travailleurs de demain.

Non, nos générations, et encore moins 68, n'ont apporté la "libération" par le travail.

[Hotllywood]

Il faudrait reprendre point par point chaque sujet évoqué dans le concept libération de la femme. .../....
Non, nos générations, et encore moins 68, n'ont apporté la "libération" par le travail.

Dans mes bras Vette!

Me suis pris la tete avec lotblonde de No sur ce sujet un certain nombre de fois 

[vette]

Deuxième point : la contraception. Enfin la pillule en vente libre!
Parce qu'en fait, elle existe depuis bien plus de temps que ça, et dans certains cas, elle est confidentiellement prescrite à certaines femmes (celles qui risqueraient leur vie à faire un enfant, les cardiaques, etc )

Un enfant si je veux, quand je veux, quel beau slogan.
Cependant, quelque chose me choque. C'est que 40 ans après, la contraception reste une affaire de femmes.
J'aimerais entendre les hommes scander le même slogan, et prendre aussi à leur compte la responsabilité de la conception et de la contraception.
Depuis la pillule, très peu, trop peu d'hommes se préoccupent de savoir si la femme avec qui ils vont sexer utilisent ou pas un mode de contraception.
Pas concernés, ils sont.

Ils considèrent comme implicite que la femme en question utilise un moyen de contraception, et ils ne posent même pas la question.

[Hotllywood]

Depuis la pillule, très peu, trop peu d'hommes se préoccupent de savoir si la femme avec qui ils vont sexer utilisent ou pas un mode de contraception.
Pas concernés, ils sont.

Ils considèrent comme implicite que la femme en question utilise un moyen de contraception, et ils ne posent même pas la question.

Absolument!
Me sens pas concerné et j'explique.

Tout homme normalement constitué doit savoir se servir correctement de son zigounet. Stadire in french dans le texte que le saut en marche c'est pas fait pour les chiens.
Avec madame ex nous avons sexé dix ans sans qu'elle prenne la pilule ni moi une capote, ca se reglait simplement par on est ok? oui/non et puis c'est tout.
Pour le reste alors par contre j'en conviens: j'assume mal l'achat de capotes par moi meme.

[Dragonne]

j'assume mal l'achat de capotes par moi meme.

Mais pourquoi donc???

[pepper]

Deuxième point : la contraception. Enfin la pillule en vente libre!
Parce qu'en fait, elle existe depuis bien plus de temps que ça, et dans certains cas, elle est confidentiellement prescrite à certaines femmes (celles qui risqueraient leur vie à faire un enfant, les cardiaques, etc )

Un enfant si je veux, quand je veux, quel beau slogan.
Cependant, quelque chose me choque. C'est que 40 ans après, la contraception reste une affaire de femmes.
J'aimerais entendre les hommes scander le même slogan, et prendre aussi à leur compte la responsabilité de la conception et de la contraception.
Depuis la pillule, très peu, trop peu d'hommes se préoccupent de savoir si la femme avec qui ils vont sexer utilisent ou pas un mode de contraception.
Pas concernés, ils sont.

Ils considèrent comme implicite que la femme en question utilise un moyen de contraception, et ils ne posent même pas la question.

Oui, c'est sûr, mais à mon sens ça vaut surtout pour le passé car aujourd'hui c'est recouvert  par la problème que pose à beaucoup l'usage de préservatifs.
D'ailleurs, Hot, si tu pouvais dire pourquoi tu n'assumes pas l'achat de capotes, ça m'intéresserait.



Pour revenir à la question de l'accès des femmes au travail, je pense aussi qu'il y a une grande hypocrisie à dire que mai 68 et les changements de mentalité qui ont suivi l'ont facilité.
Je pense plutôt que ça date de la dernière guerre où par nécessité, les femmes se sont mises à travailler en lus grand nombre

[vette]

Heu, pour les capotes, ya pas que l'aspect contraception, ya aussi celui des mst ... ça donne à réfléchir tout de même.

Hot, des capotes, y'en a en grande surface, c'est du regard de la caissière que tu as peur ?
Et aussi, ce que tu appelles le saut en marche arrière, moi je l'appelle prendre ses responsabilités en matière de contraception.
T'es bien concerné puisque quand il le faut, tu fais le saut en marche arrière nécessaire pour ne pas avoir d'enfant.

Non, non, ce que j'entends par ne pas se sentir concerné, c'est se laisser aller complètement en comptant que l'autre aura fait le nécessaire.

[Hotllywood]

Mais pourquoi donc???

Par ce que la pharma a coté ce sont toutes des filles que je connais et que j'ai soigné pour la plupart, qu'on est dans une ville microscopique ou je peux pas faire un achat incognito.

Si je me pointe la bas il y en aura forcement une pour sortir a sa cops tiens j'ai vu Hot acheter des capotes, il doit s'en passer des trucs bla bla bla....

= foncer à la parapharmacie de la grande ville à 15 bornes d'ici pour acheter tranquilou: c'est chiant

[Hotllywood]

Oui, c'est sûr, mais à mon sens ça vaut surtout pour le passé car aujourd'hui c'est recouvert  par la problème que pose à
Je pense plutôt que ça date de la dernière guerre où par nécessité, les femmes se sont mises à travailler en lus grand nombre

Et en 18 elles faisaient du point de croix? Qui cultivait les champs? 

[vette]

D'accord avec Hot.
Les femmes ont toujours travaillé.
Peut-être seulement qu'après guerre, elles ont eu accès à des boulots jusque là plutôt occupés par des hommes. Chauffeur de bus, par exemple.

[Dragonne]

Par ce que la pharma a coté ce sont toutes des filles que je connais et que j'ai soigné pour la plupart, qu'on est dans une ville microscopique ou je peux pas faire un achat incognito.

Si je me pointe la bas il y en aura forcement une pour sortir a sa cops tiens j'ai vu Hot acheter des capotes, il doit s'en passer des trucs bla bla bla....

= foncer à la parapharmacie de la grande ville à 15 bornes d'ici pour acheter tranquilou: c'est chiant

Commet dit vette: et la grande surface? et internet???

[lolokikou]

Commet dit vette: et la grande surface? et internet???

ouaip pour Internet... j'en connais un qui procéde toujours comme ça  Si tu veux un lien :

http://www.condozone.fr/preservatifs-c37.html?SID=0f214422fda793ef04bbde6e182b5f00

Cependant, quelque chose me choque. C'est que 40 ans après, la contraception reste une affaire de femmes.
J'aimerais entendre les hommes scander le même slogan, et prendre aussi à leur compte la responsabilité de la conception et de la contraception.
Depuis la pillule, très peu, trop peu d'hommes se préoccupent de savoir si la femme avec qui ils vont sexer utilisent ou pas un mode de contraception.
Pas concernés, ils sont.

Ils considèrent comme implicite que la femme en question utilise un moyen de contraception, et ils ne posent même pas la question.

Ah ben je ne suis pas d'accord. Les 3 hommes avec qui j'ai eu des relations sexuelles m'ont tous demandé si je prenais la pilule. Et c'est l'un d'entre eux qui m'a fortement encouragé de la prendre.

Et avec mes amis garçons, c'est un sujet qui a été souvent abordé. Parfois sur le ton de la rigolade... mais où se cachait derrière un fond de sincérité. Que ce soit pour la plule ou pour les capotes : iHé la plupart du temps, ils maîtrisaient même mieux le sujet que nous (les filles). Bon maintenant en pratique, je ne sais pas non plus comment ils procédent tous. Mais j'ai eu la chance de connaître trois hommes nickels sur ce point.

[mescalero]

Il faudrait reprendre point par point chaque sujet évoqué dans le concept libération de la femme. Il y en a pour des plombes et chacun mériterait  d'être développé séparément. Je vais prendre le dernier, le travail.

Pour moi, ça fait partie de l'image d'épinal de dire ou penser que les femmes ont attendu 68 pour travailler.
Elles ont TOUJOURS travaillé, et ce depuis la préhistoire. Travail aux champs, construction des habitations en boue et paille, artisanat (poterie, vannerie ....) jusqu'au retravail en usine au 19 siècle, ère de l'industrialisation.

Je crois qu'il faut sortir de l'image de la bourgeoise qui se fait chier chez elle et qui ouvre une boutique de fringues, malgré l'opposition farouche du mari, pendant que la bonne s'occupe du foyer. Tiens, elle fait quoi la bonne, elle bosse pas, elle ?

Alors, peut-être faut il faire la distinction entre travail et travail salarié. On en est où au 21ème siècle ? En europe, à un emploi moins payé à travail égal, et dans certaines régions du monde .... à la préhistoire.

Alors oui, on a conquis le droit de travailler pour des salaires inférieurs à ceux des hommes, dans des carrières entravées et freinées par nos maternités, comme si on devait aussi payer le fait de "fournir" les travailleurs de demain.

Non, nos générations, et encore moins 68, n'ont apporté la "libération" par le travail.

Tu vas rire ! C'est exactement ce que je raconte à mes élèves...
En contradiction avec le discours officiel (libération des femmes par le travail, Arbeit macht frei, ça ne vous rappelle rien ?)
Quant-au "choix" des femmes, il est très limité, dès qu'on sort de la grande borgeoisie. Dans les classes moyennes, le salaire de la femme est nécessaire pour assurer un niveau de vie correct en regard des obligations sociales de consommation. Et elle se tape la double-journée ...