Voilà, j'ai changé le titre afin d'être plus explicite.
Ma question porte sur le mode de vie en couple, pas sur les bases de ce qui fait un couple idéal.
Heu... C'est quoi le rapport entre couple idéal et mariage?
Ben justement, c'est comme le dit BW, la pensée dominante, judéo-chrétienne c'est fort possible, qui veut qu'un couple doit être marié pour être un vrai couple. Beaucoup de gens, hommes et femmes, mais peut-être plus les femmes d'ailleurs, idéalisent la notion de couple et n'ont qu'une seule vision de ce qui serait l'aboutissement du couple : le mariage et les enfants, avec il va sans dire la vie ensemble sous le même toit. Certain(e)s ont une vision plus ou moins conforme à la notion que prône l'Eglise catholique (je préfère ne pas parler pour les autres, je ne les connais pas), à savoir le devoir de fidélité, d'assistance, etc. D'ailleurs, même l'Etat français a légiféré en ce sens :
Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance.
Les époux s'obligent mutuellement à une communauté de vie.
Et encore récemment, le nouveau président de la république a déclaré que la famille c'est tout d'abord un papa, une maman et des enfants. Que dire alors des familles mono-parentales ? Elles seraient une population marginale, hors la loi de l'Eglise (qui ne reconnait pas le divorce rappelons-le) et maintenant hors du champ de la définition de la famille proposée par notre cher président ? Il n'est pas utile de rappeler que le divorce concerne plus de la moitié des mariages.
Mais apparemment, cela n'est pas si important que cela pour en tirer des leçons sur une vision moderne du couple. Le mariage reste pour beaucoup la seule issue d'un couple qui se respecte. Même si, modernisme oblige, on conçoit plus fréquemment maintenant des couples avec enfants hors mariage. Mais selon moi, ce n'est qu'une vision édulcorée, où on se serait débarrassé des formalités administratives.
Il me semble à moi, et je ne crois pas être spécialement visionnaire ni le seul à le penser, qu'il y a d'autres alternatives pour la vie de couple. J'ai en tête deux ou trois références d'intellectuels qui ont avancé sur ce sujet : Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (même si cela remonte à quelques décennies et que leur vision n'est pas la mienne, notamment je trouve que Sartre avait une vision somme toute machiste et dépassée, seule Simone de Beauvoir me semble encore d'actualité sur ce sujet) ; Romain Goupil plus récemment. Bon, je ne les ai pas lus en détail, mais de ce que j'en sais, voilà des intellectuels qui ont réfléchi à la condition du couple (au sens de Malraux avec sa "Condition humaine").
Je n'aurais peut-être pas le temps ni l'espace de développer ce qui ne sont encore pour moi que des prémices de réflexion, issus de mon expérience, de celle de mes proches et de la recherche d'autres solutions, qui aboliraient les problèmes quasi inhérents à la vie de couple traditionnelle.
Dans mon cas, car je ne saurais parler honnêtement que de ce que je connais, vous le savez, j'ai vécu dans le mariage pendant neuf ans, dont j'ai eu deux enfants. Bien que je ne le regrette pas, je constate que j'ai fait l'erreur que font beaucoup de monde en se mariant, par respect des pressions extérieures (dans mon cas, c'était pour pouvoir assumer ma paternité et faire venir chez moi la future mère de mon premier enfant, qui sans le mariage n'aurait pas pu ou su quitter le domicile parental, par peur de se voir couper les ponts d'avec ses parents Grecs orthodoxes très traditionnalistes). En même temps, à ce moment-là, je ne vois toujours pas comment j'aurais pu agir autrement. Par conséquent, l'échec était programmé d'avance et c'est très difficile à reconnaître, mais je le "savais", je le sentais. Mais, selon ma façon de voir les choses, je voulais cet enfant, même s'il n'était pas prévu, je n'aurais jamais accepté une autre solution. J'ai choisi celle qui me paraissait la moins pire, c'est à dire assumer ma paternité, quitte à ce que plus tard nous divorcions.
Je dirais que je ne regrette en rien ce choix, par contre, il se pourrait que je regrette de ne pas avoir divorcé plus tôt, mais ce temps et surtout cette matûration m'était nécessaire pour prendre cette nouvelle décision, qui m'a paru infiniment plus difficile que celle du mariage (je n'avais pas hésité, l'évidence me sautait aux yeux).
Toujours est-il que maintenant, j'ai mûri et je ne tiens absolument pas à renouveler mes erreurs passées, même si au fond je ne les regrette pas, la paternité étant si importante à mes yeux.
Du coup et comme nous réfléchissons actuellement, mon amie et moi, à notre avenir commun, je cherche avec elle d'autres vies de couple, des modes de vie alternatifs. Pour le moment, ayant tout fait pour avoir la garde alternée de mes enfants, je suis avec eux une semaine sur deux, ce qui me convient tout à fait pour assumer ma paternité. Nous nous sommes donc mis d'accord, avec mon amie, que nous passerions l'autre semaine ensemble, quelques jours chez l'un et quelques jours chez l'autre. Nous ne vivons donc pas sous le même toit, tel que les médias nous présentent les familles recomposées. En effet, il me semble et mon amie en est d'accord, que les relations s'envenimeraient très vite si nous vivions tous ensemble. D'une part, du fait du rejet de mon amie par ma fille, il y aurait inévitablement des tensions entre elles deux. D'autre part, de par nos styles de vie et d'éducation différents, nous aurions des tensions entre elle et moi. Ensuite, de par les tensions entre elle et les enfants, cela créerait également des tensions entre eux et moi. Bref, nous n'y voyons, en tout cas pour le moment présent, que des risques énormes et des inconvénients. Les risques étant de tout gâcher et de tout perdre. Alors, ma question : pourquoi est-ce qu'on devrait se conformer au cliché du couple traditionnel, ou plutôt de la famille recomposée devenue maintenant quasi traditionnel ?
Il me semble que le plus important c'est notre bonheur et non de risquer de tout détruire pour respecter le conformisme ambiant.
Alors, certain(e)s me diront certainement que c'est bien beau, mais que c'est ma vision d'homme et de père égoïste, qui refuse de s'engager à nouveau ou qui n'aime pas vraiment l'autre ou encore qui cherche à imposer mon mode de vie à l'autre. Sur ce, je répondrais : c'est peut-être votre avis, mais ce n'est pas comme cela que je le ressens, mais alors pas du tout !
Si j'étais égoïste ou que je n'aimais pas l'autre, je m'inscrirais sur un site de rencontres pour tirer mon coup de temps en temps, dans des relations aussi éphémères que futiles. Si je refusais de m'engager à nouveau, je ne m'investirais pas dans une relation qui dure maintenant depuis un an et qui je l'espère durera le plus longtemps possible ; en tout cas, je ferais tout pour qu'elle dure, c'est clair, mais pas non plus à n'importe quel prix, ni n'importe quelle "concession". L'amour ne dure que si on le veut vraiment, sans volonté point de durée. Or, nous avons tous les deux beaucoup de volonté et nous sommes tous les deux "accrocheurs", au sens où on ne laisse pas tomber à la première divergence d'opinion ou à la première dispute.
Par rapport à l'idée que j'imposerais mon mode de vie à l'autre, les choses ont été claires depuis le début et avant notre première rencontre : je n'ai pas caché que j'avais des enfants et je lui ai présenté ma situation personnelle (divorce en cours, garde alternée) dès notre première rencontre. Donc, elle a décidé en connaissance de cause, je ne lui ai rien imposé. Ce n'est vraiment pas mon genre.
Maintenant, la situation est délicate, nous avançons sur le fil du rasoir. En effet, il s'agit d'une part de savoir si elle souhaite avoir un enfant, ce qui n'est absolument pas tranché, et qui plus est si nous souhaitons en avoir un ensemble. Or avant de se prononcer sur cela, il me semble impératif de choisir d'abord quel serait notre style de vie de couple. Par facilité, je le reconnais volontiers, je préférerais que nous continuions sur notre mode de vie actuel, à savoir une semaine sur deux ensemble. Mais elle refuse catégoriquement d’avoir un enfant avec ce mode de vie. Elle estime qu’alors nous devrions impérativement vivre tous ensemble.
Néanmoins, elle comme moi, nous reconnaissons que d'avoir un enfant en vivant tous ensemble n'est vraiment pas couru d'avance et que nous en avons tous les deux très peur. D'ailleurs, nous avons bien vu qu'avant d'envisager un enfant, il faudrait voir si nous pourrions vivre ensemble, sans enfants, rien que pour voir si nous arriverions à rendre compatibles nos personnalités et nos styles de vie. Et même de cela, nous ne sommes pas convaincus de nos chances de succès.
Voilà, en toute lucidité et sans amertume un topo sur notre situation actuelle et sur ma vision du couple.
Il me semble plus qu'indispensable devoir réinventer sans cesse ce qu'est le couple et cela ne se fait pas toujours dans la facilité. Mais qui a dit que l'amour était chose facile ?