Le merveilleux

[vette]

Il semblerait, à lire les posts de beaucoup, que la simple idée du merveilleux, de l'inexpliqué fasse peur.
Il apparait une tendance assez nette à vouloir à tout prix rationaliser. Et je me demande pourquoi.
J'ai bien quelques idées sur la question, mais j'aimerais avoir vos avis.

Les voici, en vrac.

Nous vivons une époque qui a vu la science se développer à la vitesse grand V. Alors, nous imaginons que tout ce qui n'avait pas encore pu être expliqué dans un passé d'obscurantisme, l'est, ou va l'être.
N'est-ce pas un peu surévaluer le pouvoir de la science, la doter d'une fiabilité qu'elle est loin d'avoir ?
Il suffit de constater comme les théories, soit disant prouvées, évoluent, voire changent du tout au tout, au cours des décenies. Il faut voir aussi comme les plus grand scientifiques s'opposent entre eux, chacun, preuve à l'appui, détenant la vérité absolue.

L'imagination, le besoin/désir de spiritualité est ce qui fait avancer l'humanité. Rien ne serait jamais inventé si on n'avait pas avant la réalisation d'une chose, la faculté de l'imaginer, de la concevoir. Ce qui est inimaginable pour certains est conçu et réalisé par d'autres qui, eux, ont su l'imaginer.

Pourquoi l'inconnu fait-il si peur ? D'où nous vient ce besoin de vouloir tout comprendre, tout maitriser ?
Ne pourrait-on jamais se laisser aller à notre imaginaire, notre inventivité, notre créativité en dehors de tout savoir acquis ?

Pour moi, peu importe en fait de croire ou pas en quelque chose. C'est totalement secondaire. J'aime laisser mon esprit ouvert à tout ce que je ne comprends pas :  je ne crois en rien, mais je crois en tout.

[Flibette]

Sinon, y'a un truc que j'apprécie vachement qui n'a rien à voir avec le fait d'avoir peur ou pas, ni avec le fait de vouloir tout rationnaliser, ça s'appelle le scepticisme...

[vette]

Sinon, y'a un truc que j'apprécie vachement qui n'a rien à voir avec le fait d'avoir peur ou pas, ni avec le fait de vouloir tout rationnaliser, ça s'appelle le scepticisme...

le scepticisme, en tant que mode de pensée s'applique à tout, de façon systématique et non sélective. Le scepticisme ne rejette rien à priori, et admet que TOUT est possible.
S'il devient selectif, ce n'est plus du scepticisme, mais du sectarisme.

[Flibette]

le scepticisme, en tant que mode de pensée s'applique à tout, de façon systématique et non sélective. Le scepticisme ne rejette rien à priori, et admet que TOUT est possible.

Je suis bien d'accord, mais le sceptique va aussi s'attacher à prendre le contre-pied d'une proposition lambda, justement parce que tout est possible.

[marie]

le merveilleux ,pour ma part ,c'est un monde vaste  un ressenti,un etonnement,tres unique.
je n'explique rien,j'observe, ne souhaite surtout pas d'explications scientifiques...ça me gache tout,et  puis elles viennent de l' être humain, donc ,sujettes à caution sur la durée.
je ne suis pas si  rationnelle , jpeux voir du mysterieux, du merveileux quasi partout qd jme laisse aller,
j'adore la nuit pour ça..et me perdre  aussi...dans des lieux ,(des villes,  montagnes, campagnes )que je ne connais pas..et parler avec des inconnus.
lça a embellit ma vie.

[marie]

Je suis bien d'accord, mais le sceptique va aussi s'attacher à prendre le contre-pied d'une proposition lambda, justement parce que tout est possible.

flibette, il me semble que celui qui   s'attache  à prendre le contre pied , n'est pas dans le doute ,la recherche du pourquoi comment,il est dans l'opposition...et ce n'est plus un sceptique.
au contraire, ma vision du sceptique c'est qu'il va tenter par tous les moyens à savoir,à se persuader si oui ou non, c'est vrai et selon ses observetions les plus objectives, decider si cela peut etre une certitude, en entrant dans le monde de ce qu'on lui explique ..
en meme temps je lis,......le sceptique  va AUSSI ...... alors peut etre dis- tu la meme chose que moi!

[Flibette]

en meme temps je lis,......le sceptique  va AUSSI ...... alors peut etre dis- tu la meme chose que moi!

 


Vivi, enfin pas tout à fait mais presque... D'ailleurs, j'allais citer mon post en soulignant le "aussi"! 

En effet, pour moi le sceptique va prendre en compte aussi bien l'aspect blanc, puis noir, puis gris clair, puis, gris foncé, etc, d'une proposition.

[vette]

Voilà, on est "presque'' d'accord.
En fait, pour moi, le principal est de laisser son esprit s'ouvrir à tout, en toute humilité, et de ne jamais assener de vérité absolue.
Et le premier qui dit le contraire, je lui mets un grand coup de vérité dans lag. 

[isabelle183]

Tout basiquement pour moi la merveille des merveilles est qu’il ait de l’existant et que j’en fait partie.
Ce qui m’émerveille le plus dans l’existant ce sont les autres, puis un beau paysage, des fleurs etc.

Mon approche aux êtres humains se passe au cas par cas, aucune règle. Envers les structures j’ai une approche cynique (caractère purement conventionnel des critères).

Niveau science je me limite à la physique/chimie qui met permet de comprendre le monde d’une manière qui me suffit. Mon approche reste néanmoins sceptique (porte ouverte à la possibilité de du contraire pour moi). La science me parait utile, mais je ne la surestime pas. Je pense qu’il y est une logique dans la construction de l’univers et la science essaye de la cerner.

Le scepticisme n’est pas la contradiction pour moi.
Soit la contradiction est une particularité de la personne, soit elle peut être dialectique ce qui est rare. Si elle tend vers le sophisme je me méfis.


Merveilleux, inexpliqué, inconnu, spiritualité, imagination sont cinq catégories indépendantes pour moi.

Le merveilleux pour moi se constate avec mes sens.

La spiritualité (ce qui est indépendant de la matière) m’intéresse par curiosité. Je ne suis pas spirituelle, c’est le concret qui m’attire. Je n’ai aucun germe de croyance ou surnaturel en moi. L’être humain se suffit selon moi.
Quand je lis le 8ème psaume ou un hymne à Aton, je trouve les mots beaux, je ressens le merveilleux sans me poser des questions plus loin.

L’imagination est pour la capacité qui m’attire le plus chez les autres, le moteur du monde humain.

L’inexpliqué ne me gêne pas, je suis même assez indifférente à ce genre de choses qui ne m’empêchent pas à dormir.
Je distingue deux formes d’ignorance : celle dû à un manque de connaissance et celle au dessus de tout savoir.

L’inconnu me laisse assez indifférente aussi. Je ne cherche pas tout connaître. Mais je ne le fuis pas.

Je pense que as-tu as posé ta question dans un but bien précis que tu ne définis pas assez dans ton post, vette. Ma réponse reste superficielle en attendant tes précisions.

Je reformulerais ta conclusion pour moi de manière suivante : je n’y crois en rien, mais je reste ouverte à tout. J’aime les surprises.

[vette]

Oui, en effet, j'ai été surprise de la virulence avec laquelle plusieurs d'entre nous s'attaquent à ce qu'ils considèrent en vrac comme des superstitions ou de l'obscurantisme.

Je ne suis moi-même ni croyante, ni superstitieuse ( je passe sous des échelles, j'ai des chats noirs, etc ...) je ne lis pas l'horoscope et n'ai jamais consulté ni voyant ni guérisseur.
Pourtant, je ne nie pas en bloc. Je pense que l'esprit humain nous est encore grandement inconnu et qu'il est capable de bien plus qu'on ne croit, ou qu'on ne peut concevoir avec notre toute petite quantité de neurones en service.

Autant j'aurais tendance à ne tenir aucun compte des superstitions, autant je suis surprise de voir avec quelle fougue, je dirais même quelle agressivité d'autres s'y attaquent.
Et comme l'agressivité est presque toujours, à mon sens, guidée par la peur, je me demande ce qui provoque cette peur.

On nous a appris à être rationnels, certes, mais le merveilleux, l'inconnu et l'imaginaire font aussi partie de notre vie.
Pourquoi les rejetter en bloc ?

[Flibette]

Oui, en effet, j'ai été surprise de la virulence avec laquelle plusieurs d'entre nous s'attaquent à ce qu'ils considèrent en vrac comme des superstitions ou de l'obscurantisme.

Je suis aussi surprise que toi, quand, dans ces cas là, il y a un rejet massif, au moins aussi virulent, d'une explication tangible qui efface tout doute quant à la nature d'un phénomène. 

[qqqqqqqqqq]

même si je suis quelqu'un de carré, d'extrême au choix : pour moi, c'est blanc ou noir, j'aime ou j'aime pas, chaud ou froid . le gris, le tiède, le peut etre me mettent mal à l'aise.  Néanmoins, si on me demande ce qu'il y a après la mort, j'avoue que je ne sais que réponde à part j'espère qu'il y a quelque chose de bien après la mort, sans doute parce que cela rassure de ce dire que notre passage sur la terre ne peut se terminer ainsi mais j'admet qu'il peut tout autant n'y avoir rien. 
j'aime expliquer les choses, les phénomènes, pouvoir prendre appui sur un fait scientifique n'empêche que même si je suis sceptique face au paranormal, je ne rejette pas car rien ne prouve leur existance mais ne prouve le contraire non plus

[Flibette]

Faudra qu'on m'explique où j'ai écrit que je cherchais toujours une explication rationnelle à tout... M'enfin, bon, je suppose que c'est comme d'hab'... Bref.

Je dis juste que quand il y a une explication à un phénomène, le minimum, c'est de l'accepter et de l'intégrer à nos comportements. Parce que pour reprendre l'histoire de la lune : plutôt que de devoir finalement guérir les conséquences de cette croyance (récupérer des suicidaires pour leur sauver la vie ou pas parce que trop tard, soigner une crise d'épileptie, injecter des calmants à un grand angoissé, etc.), ne serait-il pas plus intéressant prévenir (faire en sorte que les gens se détachent de cette croyance et ne se suicident pas, n'aient pas de crise d'épileptie, restent zen et calmes)?

Je n'ai rien contre les croyances diverses et variées, au contraire si celles-ci peuvent permettre à certains de mieux vivre mais, je reste quand même stupéfaite par la force avec laquelle toute explication est rejetée. Oui, oui, je sais je me répète.



Tiens, tant que j'y pense et pour montrer que rien n'empèche d'avoir une "excplication tangible" et de penser au merveilleux.... Je connais sur le bout des doigts les mécanismes de la procréation (aspects "physiologiques") et pourtant je suis toujours aussi hallucinée face à la naissance d'un bébé. Je trouve toujours aussi incroyable qu'à partir de 2 êtres on puisse en faire un troisième.

[vette]

Aucune attaque ni dirigée ni personnelle de ma part.
Ceci est un débat d'idées.
Et mon interrogation n'était pas de savoir qui croit ou qui ne croit pas en telle ou telle chose (dont l'influence ou pas de la lune n'est qu'un détail ), mais de savoir pourquoi, dans nos esprits, le merveilleux dérange.
Je voulais vos avis pour creuser un peu plus la question.

Je n'ai donné en ce qui me concerne que des éléments de réponse, et j'aimerais bien en avoir d'autres.
Sinon, je n'aurais pas posé la question.
Si je vous la pose, c'est que je me la pose à moi aussi.

[Petite Sorcière]

Pourquoi l'inconnu fait-il si peur ? D'où nous vient ce besoin de vouloir tout comprendre, tout maitriser ?
Ne pourrait-on jamais se laisser aller à notre imaginaire, notre inventivité, notre créativité en dehors de tout savoir acquis ?

Pour moi, peu importe en fait de croire ou pas en quelque chose. C'est totalement secondaire. J'aime laisser mon esprit ouvert à tout ce que je ne comprends pas :  je ne crois en rien, mais je crois en tout

Le besoin de vouloir tout comprendre, tout maîtriser, tu le trouves chez "l'adulte" qui a laissé son côté enfant, rêve.
Personnellement, le merveilleux, je le laisse m'envelopper, me caresser...Il est mon moteur, celui qui me pousse vers l'avant. Cela ne veut pas dire que j'ai la tête dans les nuages, bien au contraire. Je sais faire la part des choses.
Amusant, ma mère était très terre à terre, ne croyait pas au lune ou autre "légende"...Mon père était l'inverse, et je trouvais qu'il était rayonnant, un vrai livre (il était également très cultivé) mais il était très attirée par le mondes des sorcières, du démon ou autre...Pour lui, il existait le monde "réel" avec sa rigidité, ses codes..et puis celui parallèle "libre"...
Depuis enfant, je baigne dans ces deux mondes.
Au moins, le deuxième me permet d'être plus créative, de me dépasser, ne pas être limitée par des textes, des idées suggérées par d'autres.
L'inconnu ne me fait jamais peur...
Mes croyances ne sont pas religieuses, mais peu importe, elles sont ailleurs, et me permettent d'être debout. On adhère ou pas, cela ne me dérange pas. C'est mon Eden à moi...