Est-on obligé d'aimer ses parents?

[Flibette]

Alors, alors... Vous sentez-vous dans l'obligation d'aimer vos parents? Vous sentez-vous obligés de maintenir un contact avec vos géniteurs et plus largement avec votre famille?

Oui? Non? Pourquoi?



NB: Je reviendrai plus tard vous expliquer ce que j'en pense... Là je suis au taf...

[Snow]

Vous vous doutez de ma reponse ... Non on n'est pas oblige de les aimer ...

Par contre quand on le dit on a des reactions qui peuvent etre "violentes" ... Je pense qu'en fait quand on dit qu'on n'aime pas un parent la personne en face, si elle est parent elle meme, peut le prendre comme une remise en question de son role ... Ou elle peut egalement se mettre a la place du parent qui n'a plus de nouvelles de son enfant ...

Ca brouille un peu la discussion ... 

[qqqqqqqqqq]

je pense que les liens du sang ne sont pas gage de garantie de l'amour.

J'aime personnellement mes parents.  Mais je m'aperçois que mes enfants n'aiment pas du tout leur grand parent paternel.  Pendant un temps j'ai cru que je leur avais transmis malgré moi mes sentiments envers eux mais il n'en est rien.  Et si j'ai au moment de mon divorce , j'ai cru bon de maintenir ce lien en me disant c quand meme leurs grand parents.  Là, j'ai cessé car enfin de compte, ils n'ont que ce qu'ils ont semé.  Ce n'est pas pour rien si mes enfants et ceux de mon ex beau frères ne les aiment pas.

Donc ce qui est vrai pour des grands parents, l'est tout autant pour des parents.    

[BigWedge]

on est pas forcé de les aimer...parfois on se decouvre peu d'atomes crochus...

mais on se doit de les respecter si ils ont fait ce qu'il fallait pour nous mettre sur de bons rails (ce qui est le cas pour moi)

bon si maintenant ils etaient nuls, violent, betes à bouffer du foin, instable, peu enclin à donner de l'amour ...là y a pas photo 

[vette]

Tous les psys disent que non, on n'est pas obligé.
Le parent, c'est une personne avec qui on a un lien de sang, mais c'est aussi un individu.
Et cet individu là, on peut ne pas l'aimer en tant que personne.
Couper les ponts avec ses parents, par contre, je trouve ça néfaste. Dans presque tous les cas.
Pour plusieurs raisons :

1) notre jugement envers eux n'est pas et ne peut pas être objectif. Il est influencé par l'affect. On attend ou on a attendu forcément quelque chose d'eux, de leur rôle.
on a tendance a leur reprocher ce que l'on est devenu, ou les difficultés que l'on a eues, même si ce reproche n'est pas toujours très conscient.
on les voudrait parfaits, et on ne peut pas accepter que finalement ce ne sont que des humains faillibles.

2) les parents, ce sont nos sources, nos origines. on continue à se construire par rapport à eux tout au long de notre vie. On a finalement toujours des "comptes" avec eux, et si on ne les voit plus, on reste bloqué sur de vieux griefs, et on ne permet pas à la relation d'évoluer.

3) Les gens changent. Avec le temps, il évoluent, ils vivent des évenements qui les transforment. Je pense qu'on doit toujours donner une deuxième chance aux êtres qui ont fait des erreurs. Il serait complètement injuste de faire exception pour ses parents. Quand on se fache avec ses parents, c'est qu'ils nous ont blessés. La blessure ne guérira jamais si on ne leur donne pas une chance d'un jour réparer.

4) Nos enfants, quand nous en avons, ont droit à avoir des grands parents. Quels qu'ils soient. Pour eux aussi se sentir reliés au monde en amont. Des parents déficients peuvent faire des grands parents adorables. Il ne faut pas les priver de cette possibilité. De plus en plus de gens font des recherches généalogiques. Elles nous permettent de savoir et de comprendre d'où l'on vient sur plusieurs générations.
Nos parents ont eux aussi eu des parents. Et bien souvent, les connaitre éclaire notre présent d'une lumière plus vraie.
Un jour, nos enfants aussi nous demanderont des comptes, nous jugeront. Si on a soi-même coupé toute relation avec nos parents, quel exemple leur donnerons-nous ?

5) Et enfin, vivre avec des rancoeurs au fond de soi nous pourrit la vie. Le pardon apporte la paix. Un jour nos parents seront des vieillards, puis ils mourront. Et nous vivrons le reste de notre vie avec ce remords au fond de nous de les avoir laissés mourrir seuls et abandonnés. On s'appitoie sur ces pauvres vieux que personne ne va voir dans les maisons de retraites qui ressemblent à des mourroirs. On trouve que leurs enfants sont indignes. Et nous serions prêts à en faire autant, parce que nous n'aurions jamais été assez adultes pour comprendre qu'un jour les rôles s'inversent.
Une partie de notre vie, on  a besoin de nos parents. L'autre partie, ce sont eux qui ont besoin de nous.
Si la première partie est ratée, au moins qu'on réussisse la deuxième.

Voilà, je suis mère et fille. Je comprends maintenant en tant que mère des choses que je n'avais pas comprises en tant que fille.
On n'a pas toujours les parents que l'on aurait souhaité avoir, mais nous n'avons pas toujours été non plus les enfants qu'ils auraient voulus. Et là, je précise que je ne me place pas du point de vue de la "réussite", mais de celui de la relation.
Une relation qui échoue, il y a forcément de la responsabilités des deux parties.

[Socoyote]

Vette :     

Comme d'hab.

[Camille]

Non on est pas obligé d'aimer, mais y a forcement un vide ou un manque dans mon esprit si ce lien n'existe pas.

Ceci dit je ne me sens pas du tout obligée de maintenir un lien parce que c'est ma famille, je me sens pas tres bien en compagnie de ma soeur, son mec et ses enfants, je garde le lien parce qu'elle le reclame et en a besoin, je fais des efforts pas specialement parce que c'est ma soeur, juste je ne refuse pas une main tendue qui me dit qui a besoin de moi. C'est comme si j'attrapais pas la main de quelqu'un est entrain de se noyer devant moi.

[Nana]

Obliger d'aimer : non
Par contre je ne me vois pas me facher avec, ne plus lui parler (pour ma maman surtout. mon papa c different, j'ai l'impression de peu le connaitre).

Ma maman, je connais ses defauts, parfois meme elle me  , mais.... c'est ma maman !

[Flibette]

Bon, vu que les boss sont pas dans le coin et que de toute manière, le reste du temps, je bosse comme une tarée, je m'accorde un peu de temps.

Alors, non, pour moi il n'y a pas d'obligation d'aimer ses parents et ce sans limites. Je reste intimement persuadée qu'il vaut mieux couper les ponts avec quelque un avec qui on se prend la tête que de maintenir une relation toute pourrite.

Rien à péter des histoires de lien du sang. Un con reste un con qu'il soit de ma famille ou non.

J'ai la chance de bien m'entendre avec mes parents et que la question ne se soit jamais vraiment posée mais, quand il y a eu des trucs qui collaient pas avec eux, et en particulier avec ma maman, j'ai expliqué ce qui ne me convenait pas, mis à plat.

Et, je pense que si demain ils me pètent un cable avec un truc que je ne suis pas en mesure d'accepter, je couperai les ponts de manière définitive, non sans avoir exposé mon point de vue.

Je vous vois venir avec "oui, mes tes enfants"? Je pense qu'en disant les choses, en expliquant les raisons de l'absence de papy et mamy dans leur environnement, ça ne pose aucun problème. De toute manière, ils trouveront toujours des substituts. Mon fils le vit très bien vis à vis de ses grands parents paternels...

Ce qui serait vraiment très gênant, par contre, c'est de laisser ses enfants dans l'ignorance de leur origines, ce qui n'a strictement rien à voir avec "papa et/ou maman ont coupé les ponts avec mes grands parents pour telle ou telle raison."

Je pense que la réticence (orth??) vis à vis de la possibilité de tourner le dos à ses parents est d'ordre social. "Ca ne se fait pas" mais ne repose sur rien d'autre. D'ailleurs, pourquoi pourrait-on rompre tout contact avec un ami et pas avec ses parents? Quelle différence?

[Hotllywood]

J'ai une mère qui m'aime (j'en suis persuadé) mais d'un amour etouffant type mere juive. Dans un autre registre rappelez vous de la mere de Guy Bedos dans "un elephant ça trompe enormement" et vous aurez un aperçu de la façon dont elle a pu me gonfler.

Vette exprime tres bien la question de l'évolution des personnes, qui amene forcement à reconsiderer une situation.
Je suis tres partisan de la seconde chance, car quoiqu'en disent certains dans ce sujet oui pour moi; dieu merci; les gens évoluent.

On a qu'a tous repenser a qui on etait il y a 20 ans, pour que ceci apparaisse comme une ptin d'evidence non?

J'ai répondu oui: on doit aimer ses parents. Pourquoi? Par ce que perso, je ne m'imagine pas du tout capable de m'amputer d'une partie de mes origines, à fortiori parentales. Par contre je crois que couper le cordon est parfois indispensable -en tout cas me l'a été- pour passer de rapports inferieur-superieur à des rapport d'égalité.

Par contre, et c'est toute la question que je soulevais ailleurs (....) quand on lit Vipère au poingt d'Hervé Bazin, on est tenté de faire un transfert et considérer qu'il est parfois salvateur de rompre toute relation.

[Petite Sorcière]

Vette :     

Bon ben j'enlève le comme d'hab ...Pour une fois, je suis entièrement d'accord avec toi, puisque c'est "mon attitude " à moi vis-à-vis de mes parents.

Effectivement cette vision, elle s'est effectuée à l'âge Adulte (30 ans pour moi) lorsque j'ai enfin réalisé que l'image standard de parents idéaux n'existaient pas.

Il est vrai que pour moi, il aurait été plus sage d'avoir un éloignement (pas pour moi, mais pour eux, qui avaient du mal à couper le cordon), la vie fait que cela n'a pas été totalement possible, car en tant qu'enfant, j'ai aussi des "obligations" envers eux.

Il est vrai que parfois, c'est plus simple de les laisser sur le bord de la route, mais il existe ce lien. (en écrivant lien, je pense à  mon tatouage à ma cheville, il est le symbole de cette alliance/ amour/chaine/ d'une famille).

Jamais je ne les rayerai de ma vie complètement, car ils sont mon Histoire, "mes racines". Effacer tout, c'est m'effacer moi.

Obliger de les aimer, non, de les accepter oui. (mais lorsque tu as compris, généralement tu les aimes, peut être pas avec un Grand A, mais tu n'es pas Indifférent à eux).

P.S. Par contre, je tiens à vous dire que j'Aime aujourd'hui mes Deux parents. J'ai enterré toutes mes incompréhensions, ma rancoeur avec mon père depuis 7 ans, c'est un soulagement.

[Flibette]

Je suis tres partisan de la seconde chance, car quoiqu'en disent certains dans ce sujet oui pour moi; dieu merci; les gens évoluent.

Et quand tu as donné une deuxième chance, puis une troisième chance, etc.? Y'a bien un moment où il faut que ça s'arrête, non?

[Hotllywood]

Et quand tu as donné une deuxième chance, puis une troisième chance, etc.? Y'a bien un moment où il faut que ça s'arrête, non?

Oui

[philjoueur]

Pour moi la question ne se pose pas en ces termes. mon amour pour mes parent est inné et ne se choisit pas. Il est en moi depuis toujours comme l'amour envers mes enfant est apparu dès leur naissance...

[Camille]

Obliger de les aimer, non, de les accepter oui.