NUTS - Nos Univers Très Sexy
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Auteur Fil de discussion: Une passion, un métier ou, Peut on vivre d’une passion ?  (Lu 8432 fois)
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Nana
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Pour être irremplaçable, il faut être différente.


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« le: 21-11-2006, 17:05 »

C’est une réflexion que je me suis longtemps faite, suite à ma propre bêtise qui a été de faire d’une passion mon métier. Cela me revient aujourd’hui en lisant Camille et son vendeur de cacahuète, mais aussi en lisant ces posts sur les contraintes de la vie économique et sur la compétition…. vous allez comprendre pourquoi chez moi tout est relativement lié :

J’ai pendant longtemps été passionnée par la cuisine. Je me suis vu me lever à des 3 heures du mat juste parce que j’avais une idée de truc à cuisiner, il fallait que je le fasse maintenant et tout de suite. Un peu comme un écrivant quand il a l’idée. Je pouvais y passer des heures à faire des essais. Faire mon marché pour chercher le produit au top était une véritable passion. Ma collection de livres de cuisine est impressionnante, car pratique et technique sont deux choses différentes (elle va même bientôt faire le régal de la médiathèque du coin) Je cherchais toujours à comprendre pourquoi le mélange de ci avec ca, donnait ce truc plutôt qu’un autre. Ca devenait plus le rôle du chimiste que du cuistot mais j’aime savoir le pourquoi des choses pour mieux les maîtriser. J’ai toujours aimé recevoir. Avoir une belle table. De la belle vaisselle. Mais surtout ne jamais rien manger de ce que je faisais…. Une sorte de dégoût d’en avoir trop vu, mais le faire partager à d’autres, alors était une jouissance sans nom.

Un restaurant à donc vu le jour…. Un coup de folie de mon mari à l’époque qui m’a fait me dire « oui pourquoi pas ». Ce n’était pas du tout le genre de resto donc je rêvais dans mes folles nuits, mais celui la était une opportunité : les murs étaient à vendre, il était bien placé, il y avait un potentiel, et de toute façon mon mari le voulait alors…. C’était un resto traditionnel, genre « relais » où s’arrêtent  le directeur de l’usine du coin mélangé aux routiers ou aux vrp de passage. Il fallait donc une cuisine adaptée, une cuisine rapide, et un coût ! Moi qui rêvait de cuisine inventive, de prendre son temps pour goûter. Moi qui pensais plus « gourmet » que « gourmand » sur ce coup la, c’était raté.

Et c’est la que les choses se compliquent…. Tu as beau te dire que tu es extra douée, que tu fais de la cuisine plus que super convenable, que ton resto tourne à plein régime et bien tu te dois quand même de te surpasser. Oui oui bien sur le soleil brille pour tout le monde, seulement dans une ville aussi grande soit elle, s’il y a x client pour un midi, et bien tu as tout intêret à ce que le plus gros pourcentage de x soit chez toi que chez ton concurrent d’à coté. Au début tu dis, c’est mon collègue, tu te rends vite compte que cela devient ton concurrent. Surtout le jour où il baisse son menu de 50 centimes d’euros. D’ou l’inévitable notion de compétition.

Le problème du coût lui est quelque chose qui tue vite la passion. Au début dans ton plat du met du Safran, car c’est comme ça que c’est la recette (et puis c’est tout !) seulement le safran…. Ptin ca douille un max, et ton menu à 11 euros, tu as beau le tortiller dans tous les sens, il ferme pas, alors tu finis par mettre du simple colorant alimentaire. Le lendemain c’est un problème avec la farce, ben oui faut mettre du calva dedans, seulement le calva… bon et bien tu vas réduire la dose, et puis tu vas enlever un œuf dans le gâteau, et ainsi de suite… tu finiras par faire une cuisine de merde car de toute façon c’est ça ou à la fin du mois ton resto tu le fermeras et t’auras monsieur l’huissier qui viendra te piquer tes casseroles car t’auras pas pu payer ton urssaff. Alors oui tu le fais, parce que tu n’as pas le choix, c’est ça ou tu creves, mais la passion elle n’y est plus. La cuisine est devenue une obligation et non un plaisir, car il y a beaucoup trop de contraintes économiques. (et je ne vous parle pas tva, taxe à l’alcool et tout le toutim hein…)

Oui le client est aussi fautif par certains coté, d’ou l’idée de savoir mieux consommer. Mais c’est supra difficile quand aujourd’hui on en est à 50 centimes pour un menu. On ne compare plus ce qu’on a réellement dans l’assiette, mais plutôt le prix qu’on va payer. Mais la, c’est autre débat beaucoup plus complexe.

Vivre d’un métier qui fait rêver c’est fort bien (comme le vendeur de cacahuète si tel est le rêve) mais pas dans la vie d’aujourd’hui, pas dans une vie ou tu dois payer un loyer etc… ou alors faut m’expliquer comment vous faites. Aujourd’hui je n’ai plus aucun plaisir à cuisiner, j’en suis pas arrivé à acheter du tout prêt mais je cuisine juste par obligation. Fini la petite flamme qui faisait que j’y prenais du plaisir… bien que ca revienne tout doucement.

J’ai un autre exemple : mon petit frère est musicien, percussionniste exactement. Aujourd’hui son discours est « non je ne jouerais pas cette merde de salsa, c’est pas dans mes idées, moi je suis un joueur de rock… » Seulement aujourd’hui il a papa et maman qui lui paie son loyer, qui lui paient sa bouffe, son électricité et ses instruments (ben oui pour bosser c’est mieux d’en avoir) Seulement demain, les morceaux de merde qu’il ne veut pas jouer aujourd’hui car lui c’est un musicien de rock et rien d’autre, et bien demain se sont ses morceaux la qui lui paieront peut être sa bouffe et il devra la ravaler sa passion pour le rock et il devra se contraindre à jouer peut être de la salsa, car c’est ca qui va lui permettre de continuer à vivre. Alors moi je veux bien continuer de croire que parce qu’il est heureux de ne jouer que du rock, cela doit suffire à mon bonheur, seulement j’ai vraiment un doute que ca le fasse vivre que d'etre heureux.



Ma première idée en a fait découler d’autres, mais pensez vous qu’on puisse vivre d’une passion sans pour autant perdre le plaisir premier ?
« Dernière édition: 21-11-2006, 17:20 par Nana » Journalisée

Il est ma drogue, mon alcool, ma dépendance, ma raison de me lever, de m'habiller et, surtout, de me déshabiller.

Il est mon sourire du matin ou la tristesse d'une journée noire.
Dragonne
Invité
« Répondre #1 le: 21-11-2006, 18:11 »

Moi, ma passion c'est le theatre, l'improvisation disons faire de la scene pour faire court.
J'ai choisi de ne pas faire de ma passion mon metier parce qu'en dehors du cote routinier que ca peut prendre et qu'il y a des jours ou j'ai besoin d'etre dans ma coquille et que donc monter sur scene c'est no way, il y a aussi un vrai probleme materiel. J'aime avoir un certain confort. Et j'ai une fille en plus.
C'est peut etre la trouille qui fait que je ne me suis jamais lancee a fond la dedans. Je connais des comediens professionnels. Ils vivent de leur metier.
2 options:
- la version boheme a mort, chez eux je ne connais personne qui vivrait en dehors d'eux et il y a toujours des ames charitables pour leur offrir des trucs (petits plats, materiel type micro, canape hors d'age etc...)
- la version "j'assure mes arrieres avec un(e) compagne(on) fonctionnaire"
Ben moi ca ne me convient pas. Je suis d'une nature independante donc, pas question de dependre financierement de quique ce soit. Et je suis aussi d'une nature angoissee alors ne pas etre sure de pouvoir donner a manger a ma fille a la fin du mois (voire de la semaine), c'est niet.
Oui, j'ai un job alimentaire. Il me permet de vivre ma passion a titre de passion et je suis tres heureuse comme ca.  Grin

Je vais rajouter un truc: en plus, une passion dans ce cas la, c'est bien beau mais il faut quand meme un minimum de talent (voire un maximum). Ce n'est pas parce que ta famille et tes amis te trouvent extraordinaire que tu l'es. Gare au miroir aux alouettes  Undecided
« Dernière édition: 21-11-2006, 18:25 par Moi » Journalisée
RealAdmin
Invité
« Répondre #2 le: 21-11-2006, 18:30 »

Voilà un sujet bien interessant sur lequel j'ai eu mes propres réflexions et donc un avis, j'y reviendrai plus tard  Smiley
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Hotllywood
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Looke tout ça...


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« Répondre #3 le: 21-11-2006, 19:26 »

Alorsssse: il y a plein de notions là dedans, dont celle de:

-la mise en application d'une passion donc il me semble, sa "dé sacralisation"

-Les impératifs financiers

-Un mauvais choix de départ: on ne fait pas de gastronomie dans un routier mais de la nourriture

-Le prix que les gens sont prets réellement à payer les choses, qui differe de ce qu'ils déclarent et donc

-Ce qui se passe quand on leur demande d'allonger leurs biffetons dans le cas d'une mise en application réelle....

-Le fait qu'on travaille aussi pour gagner du blé et pas juste pour l'art

-La valeur de l'argent et de son propre travail.

J'ai bon!?
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____________________________________Surboomer________________________________
tanagra_92
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« Répondre #4 le: 21-11-2006, 20:49 »

il me semble que dans ta liste il manque le résultat de l'échec qui se transforme en rejet de la passion initiale
Journalisée
Dragonne
Invité
« Répondre #5 le: 21-11-2006, 20:53 »

il me semble que dans ta liste il manque le résultat de l'échec qui se transforme en rejet de la passion initiale
A mon avis, ca n'est qu'une phase. Tu commences par rejeter en bloc ce que tu estimes qui t'as conduit a l'echec... mais avec le temps et donc le recul, tu peux revenir a ta passion. En lui attribuant une place differente.
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Peter Pan
Invité
« Répondre #6 le: 22-11-2006, 12:51 »

Voilà un sujet qui me parle à fond !!
Je suis en plein dedans justement... Et je n'ai pas encore trouvé d'alternative viable économiquement sur le long terme.
Voilà mon cas.

J'aime par dessus tout les activités intellectuelles par rapport au reste, aussi j'ai choisi sur le tard (enfin relativement, parce qu'il y en a qui le font encore plus tard !^^) de faire des études d'informatique. Ca me plaisait vraiment beaucoup, étant plus matheux qu'autre chose à l'époque. Seulement, le boulot que je fais maintenant n'a plus rien à voir avec mes études. Je suis bien dans l'informatique, mais c'est tellement vaste. Et puis avec 11 ans d'expérience, on ne nous file plus des missions de débutants, qui sont par voie de fait beaucoup plus techniques. A moi, on me file des missions de management, d'avant vente, de conseil, mais il n'y a pas cette étincelle qui éveille mon intellect. Et vous me direz "mais pourquoi tu ne demandes pas des missions plus techniques ?" ; c'est alors que je vous répondrai "parce que ce n'est pas économiquement rentable pour l'entreprise !". On en revient toujours aux considérations financières...

Alors, à part ce problème, d'autres s'y ajoutent et j'en viens à me dire qu'il faudrait changer de job. Mais ces considérations financières me suivront partout : dans une autre boîte, ça sera très probablement pareil. Et puis, moi aussi j'ai besoin pour maintenir un train de vie décent pour moi et mes enfants d'avoir un salaire à la hauteur de ce que je gagne. Or ce n'est pas facile de retrouver un autre boulot, qui plus est si je changeais de filière. Et en plus, il y a la difficulté d'avoir une certaine sécurité de l'emploi.
C'est vraiment pas évident quand on a des enfants de prendre le risque de bouleverser sa carrière et de se retrouver en difficulté ensuite. On sait ce qu'on quitte, pas ce qu'on trouve...
Mais là, je sors peut-être du cadre du sujet.
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Nana
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Pour être irremplaçable, il faut être différente.


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« Répondre #7 le: 22-11-2006, 14:24 »

Peter Pan as tu pour autant perdu gout à l'informatique tel que tu l'aimais à l'origine ?
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Il est ma drogue, mon alcool, ma dépendance, ma raison de me lever, de m'habiller et, surtout, de me déshabiller.

Il est mon sourire du matin ou la tristesse d'une journée noire.
Peter Pan
Invité
« Répondre #8 le: 22-11-2006, 22:28 »

Non, le boulot ne me permet tout simplement pas d'exercer l'informatique qui me plait.
En fait, je me faisais la réflexion et ce même quand j'étais débutant qu'il y a le boulot d'un côté et la passion d'un autre. Je n'ai pas réussi à exprimer réellement ma passion dans mon boulot. Comme toi, tu n'as pas pu exercer tes talents comme tu aurais voulu.
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« Répondre #9 le: 23-11-2006, 00:17 »

bon,pour ceux qui ont déjà eu l'occasion de me lire ,vous savez que mon métier me passionne
j'y ai sacrifié ma vie perso depuis 8 ans
lorsque j'ai du m'orienter professionnellement ,j'ai du faire un choix
je suis allée à la rencontre des métiers paramédicaux

et lorsque je suis rentrée dans le cabinet de podologie d'une personne qui m'y a invité
 ca a été le coup de foudre
ma vie professionnelle ,ma raison de me lever le matin pour les 45 ans à venir
serait d'aller à la rencontre de personnes et éventuellement de prendre mon pied à soigner les leurs

ca fait 5 ans que je mange de la vache enragée pour m'en sortir
les fins de mois sont glorieusement alléatoires ,les débuts de mois aussi et les milieux tout autant mais j'en vis
sauf que le bonheur de tourner la clé de mon cabinet ne me quitte pas
je suis dans mon univers ,mon boulot me passionne
la relation humaine qui en décolle me nourrie
le bien etre que je peux apporter à autrui me ravie

les coups de stress financiers ne sont rien à coté du bonheur d'etre mon propre patron ,
 de faire ce que j'aime et de le faire ,je l'espère ,du mieux possible

en 5 ans ,j'ai augmenté ma patientelle,certe,mais elle ne me permet pas encore de dormir tranquille
je sais que le bout du tunnel est à porter de main
je m'accroche ,je me suffis de ce que j'ai ,mais rien ne pourra venir noircir le fait que je me lève tous les matins pour faire ce que j'aime
je sais que j'en vis
ma passion me paye mon loyer et mes à coté

par contre ,je pense que l'inconscience de l'age à laquelle j'ai créé mon cabinet ne me permettrai pas de refaire ce bond dans le vide et de revivre aujourd'hui ce que j'ai vécu depuis 5 ans

je vis correctement de ma passion depuis 1 an environ ,j'ai envie de dire ,peux que faire mieux et youpi  happy
parce que j'ai la chance de me dire tous les jours "p'tain ,qu'est ce que j'aime mon boulot
et en plus ,il me permet dans vivre"

 
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l'avenir m'interesse ,c'est la que je veux passer mes prochaines années
Leo
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« Répondre #10 le: 23-11-2006, 02:35 »

tu en as de la chance, mais que dire d'autre que tu l'as méritée? ouvrir un cabinet à ton âge, oui peut être pure folie, ben moi je dis chapeau mam'zelle... (c'est normal t'es bretonne ^^)

 kiss
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"je ne deviendrai pas un souvenir..."
tanagra_92
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« Répondre #11 le: 23-11-2006, 07:53 »

tu en as de la chance, mais que dire d'autre que tu l'as méritée? , ouvrir un cabinet à ton âge oui peut être pure folie, ben moi je dis chapeau mam'zelle... (c'est normal t'es bretonne ^^)

oh Léo " ouvrir un cabinet à ton âge " xxxxproxy elle est toute jeune cette Nutsienne   Cheesy
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Camille
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Parfois il vaut mieux aoir la paix qu'avoir raison


« Répondre #12 le: 23-11-2006, 11:02 »


vivre de sa passion c'est le plus beau cadeau que la vie puisse nous faire
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L'avis des autres n'est que la vie des autres
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« Répondre #13 le: 23-11-2006, 11:03 »

J'ai une certitude; quand on éxerce un métier par passion, on y réussi et progresse toujours; surtout, on finit par être reconnu. La problématique est de pouvoir durer, c'est à dire assurer sa survie en attendant le décollage.
Les professions éxercées par facilité ou nécessité n'épanouissent pas, on n'y est peu performants, mais on assure un train de vie plus ou moin stable et plus ou moins confortable.
Journalisée

Je préfère dévisager avant d'envisager.
tanagra_92
Invité
« Répondre #14 le: 23-11-2006, 11:14 »

Les professions éxercées par facilité ou nécessité n'épanouissent pas, on n'y est peu performants, mais on assure un train de vie plus ou moin stable et plus ou moins confortable.

pas d'accord avec toi on peut être performant parce qu'on aime le travail bien fait et qu'on veut mériter son salaire même si la profession exercée est une obligation alimentaire et non un choix réel ; par contre ceux qui ont une passion et peuvent en vivre sont incontestablement des gens plus épanouis
Journalisée
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