Une petite histoire

Petite soirée entre amis. Nous étions une quinzaine à fêter l’anniversaire de l’un de nous. La soirée se déroule, ambiance sympa et bonne enfant, vient l’heure de se séparer. Je squattais sur un canapé proposé gentiment par l’une de nous, qui logeait aussi une autre fille. Il ne savait pas où dormir, elle lui propose de venir avec nous, je l’emmène donc dans la voiture avec moi. Le trajet se déroule gentiment, nous discutons de choses et d’autres, de nos vies, de nos envies, de nos attentes. Arrivés chez elle, les discussions se continuent à 4 devant un dernier verre. Puis, elles partent se coucher.

Nous nous retrouvons donc à 2, un peu gênés par la situation. Il me demande s’il peut dormir à mes côtés sur le canapé plutôt que sur le matelas par terre. J’acquiesce. Nous nous allongeons côte à côte, moi dans mon sac de couchage, lui sous une couette. Mon imagination commence à vagabonder. Je ne bouge pas, hésitant à me rapprocher. Après tout, il n’a fait aucune allusion, aucune tentative. Peur du rateau. Pourtant, j’en meurs d’envie, envie d’aller voir si le tâtage est aussi agréable que le mâtage. Mais je ne bouge pas. Lui non plus. Je l’entend qui se met à ronfler, je m’assoupis aussi.

Le sommeil n’est pas profond, et je le sens souvent remuer. A chaque fois, je n’ose pas me rapprocher de lui, le toucher. Timidité quand tu nous tiens !
Puis, il se tourne, son bras vient m’enlacer. J’attrape sa main, l’embrasse et la pose sur mes seins en reculant de façon à coller mes fesses contre lui. Il m’embrasse dans le cou, je sens son sexe raidi contre mes fesses, sa main qui me caresse partout. Ses mains sont douces, des frissons me parcourent. Je me tourne et l’embrasse. Nos mains découvrent nos corps. Nos corps se découvrent, se mélangent. Nous finissons par nous assoupir enlacés.

Le lendemain, je le raccompagne à la gare. Nous passons l’après midi à discuter devant un café, avant qu’il ne reprenne son train, et moi la route vers ma maison. Nous nous quittons sur la promesse de se revoir.

Le week-end suivant, il m’invite chez lui. Je découvre son univers, sa ville. De ballades tendres en shows sportifs, les heures passent à vitesse grand V. Déjà l’heure de se séparer.

Nous arrivons à nous libérer quelques week-end de temps en temps. Mais plus le temps passe, et plus je le sens distant. Nous ne nous étions fait qu’une seule promesse, celle d’éviter toute prise de tête inutile. Je fais donc comme si rien n’était.

La dernière nuit ensemble, je cogite. Je dors mal, je suis mal, lui aussi. Il est de plus en plus loin, comme ailleurs. Je pars, et lui envoie un mail lui disant mes angoisses. Sa réponse arrive enfin, il est en pleine phase de reconstruction, se pose tout un tas de questions, et préfère s’isoler.

Une petite histoire comme tant d’autres. Il m’a beaucoup apporté, l’envie de donner de nouveau déjà. J’espérais l’aider à vaincre ses démons intérieurs, j’ai échoué. Je ne lui souhaite qu’une chose, qu’il refasse surface, car il le vaut bien

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