Le couple : une aide à la construction professionnelle / sociale ?

[lénita]

Je fais écho aux rebondissements du thread de Flib' en créant ce sujet.

Le couple est-il un bon moteur pour permettre de s'accomplir professionnellement ? Y a-t-il un moment où les choses se bloqueront nécessairement ? Quand est-ce que ça nous empêche d'évoluer ?

Je vais commencer par ma propre histoire.

Depuis mes premières amourettes au collège, je sais que je place ma vie amoureuse bien avant mes ambitions professionnelles. Je suis partie de chez moi à 19 ans pour m'installer en couple, prête à laisser un peu tomber mes études et travailler pour la survie du couple. Tous les deux, entre nos errances et nos hésitations, avons beaucoup discuté de ce pourrait être notre avenir, nous nous sommes soutenus mutuellement durant nos études. Et il me parait évident qu'il a su me donner l'assurance d'affronter le monde du travail, il m'a appris à réfléchir, argumenter, à chercher toujours l'information et je n'aurais jamais pu reprendre mes études sans son aide.
Je n'ai aucune hésitation à dire que je dois faire partie de ces gens qui ont besoin d'être soutenu dans leur couple pour avancer dans leur vie pro. Partager toutes mes hésitations, mes rêves avec l'autre, avancer ensemble me parait à la fois normal et nécessaire (avec un massage des pieds c'est le top  ).

Depuis que je suis séparée, c'est ma mère qui a pris le relais  . Non, en fait, je pense avoir un peu bloqué mon évolution...

Pourtant parfois c'est le contraire, c'est le couple qui freine l'évolution. Parce qu'il faut déménager, changer, travailler pour l'autre, élever une famille. Ou alors cela crée des tensions qui mettent le couple au bord de la rupture...

Y a-t-il donc une façon de se comporter qui soit la meilleure pour le couple ou l'individu ? Etre indépendant, accepter l'aide de l'autre ? Ne faire aucun compromis ?

Bref à vos plumes ! A vos expériences !

moi, et c'est comme çà depuis toujours, ma famille passe loin devant ma vie pro. Depuis toute petite, je sais que j'élèverai mes enfants et qu'ils n'iront pas à la crêche.

Elevée par mes GP, j'ai le modèle de la famille à l'ancienne, maman à la maison et papa dehors (et encore, agriculteur donc jamais loin). Toujours qqn à la maison quand les enfants rentrent de l'école, des repas prêts le soir et des we à consacrer à la famille, les corvées ayant été évacuées de la semaine.

Quand j'ai commencé à travailler, il restait encore un an d'études à chéri. Je me rappellerai toujours quand mon futur boss de l'époque m'a demandé mes prétentions ... j'ai répondu 1.000 euros net. Pas de négociation, pas plus, pas moins, j'avais fait mon budget, c'est ce dont j'avais besoin pour m'installer avec chéri. J'ai donc pourvu à ses besoins pendant 1 an. Puis il a terminé, a bossé. Puis accident de moto. J'ai arrêté de bosser (grâce à l'aide financière de mes GP) pour m'occuper de lui (sinon, c'était la revalidation à 65 km de la maison et je ne conduis pas). J'ai retrouvé un boulot alimentaire par la suite, pendant qu'il faisait une formation lui permettant de changer de secteur. Il a trouvé un boulot alimentaire et a commencé des cours du soir pour être prof. On a fait un (deux  ) bébé, j'ai été licenciée et ai saisi l'opportunité de m'occuper de mes enfants. L'année prochaine (septembre), je commence des cours du soir pour être prof. L'année d'après mes loulous rentrent à l'école et je rebosse.

Je n'ai jamais eu aucune ambition professionnelle. Je ne recherche pas un gros salaire, je n'ai pas de gros besoins ... je préfère nettement passer du temps avec les gens que j'aime le portefeuille vide que de courir derrière le temps le portefeuille plein à craquer.

Donc chez moi, chez nous ... c'est compromis à tout va ... 

[lénita]

Je lui ai répondu que j'avais la chance d'avoir deux parents pour m'épauler et m'offrir les petits "plus" qui rendent la vie agréable. Tout le monde n'a pas cette chance là.

j'ai cette chance-là aussi ! Sinon, je devrais certainement chanter une autre chanson ...

[Flibette]

Ca dépend sans doute des caractères, de l'âge, des situations passées et présentes...

En ce qui me concerne, et pas seulement dans cette sphère, j'ai besoin que les choses soient bien claires dans ma caboche pour aborder le sujet. (Sinon, j'agis sans réflechir, au feeling...)

Actuellement, j'essaie de résoudre l'équation de la crémière et de son cul mais visiblement, y'a pas des masses de solutions. C'est un conflit entre moi et moi-même auquel je ne souhaite/veux associer personne. Ce conflit dure depuis en gros un an, ce n'est donc pas tout à fait récent...

Alors, évidemment, on pourra me dire qu'un avis extérieur serait sans doute mieux avisé (ça tombe bien pour un avis en même temps, hein!  ) Mais non. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs, mais faut que je me démerde seule sur ce coup là. Sans doute encore un des ces défis à la con que je me lance toute seule comme une grande, enfin, presque grande, enfin, j'me comprends.

Je comprends parfaitement que ce ne soit pas simple à gérer pour l'autre. Sauf que parfois, il faut savoir lacher du lest, écouter et accepter un fonctionnement différent du sien (valable dans les 2 sens, évidemment.) Accepter aussi, que l'image qu'on s'est forgé d'une personne ne correspondt pas forcément à la réalité et savoir s'en accommoder, ou pas...
(Mince, je crois que je suis hors sujet!  )

[Apollo]

Je vais livrer ce que j'en pense :

La vie professionnelle est quelque chose de personnel qui n'appartient qu'à celui qui l'éxerce. On y passe tout de même entre 8 et 15 heures par jour, donc il est important de s'y épanouir.
Personnellement, j'ai souvent privilégié ma situation professionnelle mais c'est parce que je suis un peu word addict dans l'âme ce qui ne veut pas dire que je ne fais que ça bien sur !
Le résultat est finalement mitigé : cela a pu m'apporter reconnaissance professionnelle et sociale, confort matériel et une vie perso mouvementée faite de rupture, de conquêtes, mais je ne peux pas dire aujourd'hui ma famille.
Alors, je sais o combien il est difficile de faire les dosages qu'il faut pour conjuguer les deux.
Maintenant si je comprens ta situation, il y a aussi le stress des fins de mois qui peuvent s'annoncer difficile à terme.
Ton mari l'anticipe et il est dans une situation ou il ne maîtrise pas, il ne maîtrise pas ta motivation, ta gnaque et cela lui fait peur peut-être. (c'est normal qu'il ne maîtrise pas puisque cela t'appartient).
En espérant avoir fait avanceer le schmilblik.

PS : Tu étais commerciale dans quel domaine ?

[Hotllywood]

A mon humble avis le couple n'est pas un bon moteur pour qu'une femme s'accomplisse professionellement à partir du moment ou elle est mere de famille.

En tout cas tant que les enfants ne sont pas autonomes c'est à dire en age de rester seuls a la maison sans y foutre le feu. C'est super plus facile de s'eclater quand on est un homme, et de se reposer sur la fille qui elle, fait tourner la baraque.

La solution alternative est de se perdre tous les deux dans des horaires de dingues et d'employer des gens pour elever les momes et faire tourner la maison.

Le probleme c'est que moi il y a 10 ans cela m'a couté mon couple: mon travail etait devenu ma maison et j'y ai re créé mon univers independament de la maison, c'est à dire un univers ou j'y avais egalement une vie sexuelle...
Un peu hors sujet mais pas tant que ça.

Si l'on parle bien de developpement pro, sauf a etre super malins tous les deux, il y en a bien un qui doit régler les affaires courantes si l'autre n'a pas le temps de le faire.

[lénita]

A mon humble avis le couple n'est pas un bon moteur pour qu'une femme s'accomplisse professionellement à partir du moment ou elle est mere de famille.

En tout cas tant que les enfants ne sont pas autonomes c'est à dire en age de rester seuls a la maison sans y foutre le feu. C'est super plus facile de s'eclater quand on est un homme, et de se reposer sur la fille qui elle, fait tourner la baraque.

La solution alternative est de se perdre tous les deux dans des horaires de dingues et d'employer des gens pour elever les momes et faire tourner la maison.

+1, c'est le choix que nous avons fait !
Chéri et moi n'étant ni l'un, ni l'autre des acharnés du boulot, nous avons choisi une orientation professionnelle qui ne nous rendra jamais riche (mais on s'en fout  ) mais qui nous accorde beaucoup de temps l'un pour l'autre et surtout les vacances avec nos enfants ... j'ai nommé l'Education Nationale.
Tant que les loulous ne vont pas à l'école, Chouchou bosse et ramène les thunes et j'essaie de maintenir un semblant d'ordre dans les affaires ménagères et financières. Dès que les monstres seront scolarisés, je vais bosser et les tâches seront réparties selon les capacités de chacun (Il tond, Je fais la vaisselle ...  )

[sunrise]

à mon sens ça n'est pas la quantité (présence vis à vis des enfants) qui compte, mais la qualité ...

Je pense que la quantité joue aussi. Le temps perdu ne se rattrape pas ... Mes parents ont bossé toute leur vie comme des dingues pour nous offrir une vie confortable. C'était un couple épanoui, uni, qui aimait profondément ses enfants. Même s'ils n'étaient pas présent. J'ai été, encore plus que mes frères et soeurs vu que je suis la dernière de 5, élevée par des nounous, baby sitters, etc ... J'avais la qualité, mais pas la quantité.
Mon père sur son lit de mort m'a fait cette remarque que je n'oublierais jamais : " J'ai raté ma vie, j'ai pas eu le temps de voir grandir mes enfants. Et maintenant, c'est trop tard ... Profite de la vie, des gens qui t'entourent ... "

Grace à la vie qu'il a eu, et de l'aisance matérielle qu'il m'a apporté, je peux aujourd'hui profiter de mes filles au maximum. Même si pour cela, j'ai mis ma vie professionnelle entre parenthèses.

[Apollo]

Cela soulève la question dasn l'autre sens :
La situation professionnelle : une aide à l'épanouissement du couple !

[Hotllywood]

Cela soulève la question dasn l'autre sens :
La situation professionnelle : une aide à l'épanouissement du couple !

C'est la meme chose...

[Flibette]

Je ne sais pas si c'est tellement une question de contrat. Peut être plus de l'ordre de "comment rendre compatible ce qui ne l'est pas."
Peut-on être pleinement des parents épanouis sur tous les tableaux?
Je crois que ça rejoint plus la notion de choix de vie.
Je ne sais pas.

[Jonasz]

Mon père sur son lit de mort m'a fait cette remarque que je n'oublierais jamais : " J'ai raté ma vie, j'ai pas eu le temps de voir grandir mes enfants. Et maintenant, c'est trop tard ... Profite de la vie, des gens qui t'entourent ... "

Il est évident que le cas contraire ne serait pas possible et pourtant pas forcément si faux ...

Vibi le sous-entendais tout à l'heure ...

J'entends par la qu'une maman (ou un papa bien sur) qui se "sacrifie" pour ses enfants (cas typique de la femme au foyer donc) ne dira jamais sur son lit de mort: "fais chier, je me suis sacrifiée pour vous, certe vous êtes heureux, équilibrés toussa, toussa mais au fond j'ai le sentiment d'avoir raté ma vie ... je ne me suis occupé que de vous, et pas de moua ..."

La raison voudrait que l'on trouve un équilibre entre se sacrifier, et ne penser qu'a soi ....

Dans la pratique j'ai dans l'idée qu'il faut commencer par penser à soi, car, comme je l'ai déjà souligné, si l'on est pas épanoui sois-même, difficile que les enfants ne le sentent pas avec les conséquences que ça implique ...

[Flibette]

Dans la pratique j'ai dans l'idée qu'il faut commencer par penser à soi, car, comme je l'ai déjà souligné, si l'on est pas épanoui sois-même, difficile que les enfants ne le sentent pas avec les conséquences que ça implique ...

Je voudrais pas avoir l'air de couper les cheveux en 4 mais, je bug là dessus...

Comment être épanouie soi même si l'on se sent égoïste de faire un boulot qui nous fait tripper mais qui ne nous permet pas de consacrer autant de temps qu'on le souhaite à nos enfants?

Ce n'est pas si simple et c'est aussi pour ça que je parle de l'équation de la crémière et de son cul. L'équilibre entre taf gratiffiant et épanouissant et vie de famille n'est pas facile à trouver et je ne suis pas certaine qu'il existe.

[sunrise]

Je voudrais pas avoir l'air de couper les cheveux en 4 mais, je bug là dessus...

Comment être épanouie soi même si l'on se sent égoïste de faire un boulot qui nous fait tripper mais qui ne nous permet pas de consacrer autant de temps qu'on le souhaite à nos enfants?

Ce n'est pas si simple et c'est aussi pour ça que je parle de l'équation de la crémière et de son cul. L'équilibre entre taf gratiffiant et épanouissant et vie de famille n'est pas facile à trouver et je ne suis pas certaine qu'il existe.

C'est un peu ce que je recherche aussi, avec la solution du temps partiel. Est-ce gérable au quotidien, est-ce suffisant ? Will see ...

J'entends par la qu'une maman (ou un papa bien sur) qui se "sacrifie" pour ses enfants (cas typique de la femme au foyer donc) ne dira jamais sur son lit de mort: "fais chier, je me suis sacrifiée pour vous, certe vous êtes heureux, équilibrés toussa, toussa mais au fond j'ai le sentiment d'avoir raté ma vie ... je ne me suis occupé que de vous, et pas de moua ..."

La raison voudrait que l'on trouve un équilibre entre se sacrifier, et ne penser qu'a soi ....

Dans la pratique j'ai dans l'idée qu'il faut commencer par penser à soi, car, comme je l'ai déjà souligné, si l'on est pas épanoui sois-même, difficile que les enfants ne le sentent pas avec les conséquences que ça implique ...

Je ne crois pas qu'on se sacrifie, le terme est un peu fort.

Et s'épanouir soi d'abord, c'est bien tenté, mais si les enfants le vivent mal, on culpabilise. Un exemple, j'avais un boulot que j'aimais, dans lequel j'aurais pu évoluer, qui m'épanouissait. Mais qui m'obligeait à lever mes filles tous les matins, 6 jours par semaine, à 6h du matin lors de leur première année de maternelle. J'ai trimballé des zombies toute l'année. Elles rentraient, dormaient, étaient nases tout le temps, malades en permanence. Ben moi, ça m'a freiné direct.
J'ai dit stop, et changé de branche, de façon à avoir des horaires plus compatibles avec leur vie.

[uracinq]

Chez moi nous avons la chance d'avoir trouvé un bon rythme gràce à nos jobs.
Ma femme est instit donc mêmes horaires et mêmes congés que les gamins, ça facilite beaucoup de chose.
J'ai un employeur très social, suis à 17 heures chez moi, ai autant de congés que ma femme avec l'avantage en plus de les prendre quand je veux.
Donc je le disais un équilibre pas loin d'être idéal.
Pour en revenir un peu au sujet, chez nous il existe un problème dû au boulot.
Voilà 10 ans que nous avons quitté la région familiale à cause de moi et je me le fais encore parfois"reprocher".
Elle se sent loin de sa famille et ponctuellement ça la gêne.
C'est notre plus grand problème de couple.