NUTS - Nos Univers Très Sexy

Allez, après le long débat autour des couples homosexuels, je jette un autre pavé dans la mare :
http://www.rue89.com/2011/08/29/dire-ou-ne-pas-dire-quon-sest-prostitue-tel-est-le-debat-219571

L'idée d'aimer une ANCIENNE prostituée est déjà très polémique ... Mais, si le fait d'être l'ami d'une prostituée ne rendait pas le mec suspect d'être un proxénète aux yeux de la loi, quels sont les hommes qui seraient prêts à s'engager dans une histoire d'amour avec une travailleuse du sexe ? Ou simplement un lien d'amitié ? Faire entrer dans son cercle familial et social une travailleuse du sexe en l'assumant, et pas sur le mode "sauveur du monde" ?

Les prostituées ne sont pas les seules "travailleuses du sexe"  ;)

Je crois (mais dur de répondre parce que peu de putes hommes) que mon problème serait premièrement avec les raisons et fractures émotionnelles qui font qu'un être humain a choisi de vendre son corps pour vivre. Alors oui, certes on le fait tous, ou voudraient le faire ( yyyy2), vendre une partie de son corps pour vivre : ses bras, son intelligence, sa chatte ou son cul, son imagination, sa créativité, son image, son estime et son amour propre aussi, etc...  Ce qui m'amène à mon deuxième questionnement..

Sans sacraliser le sexe, je le fais quand même un peu. Ca reste un des derniers domaines pour moi qui puisse encore ne pas être touché par le mercantilisme. Et encore. Alors je crois que je vivrais mal que ce reste d'intimité soit partagé par d'autres pour du pognon.

Mais j'me sens minable en disant ça  :-\ Parce que c'est injuste. Très admiratives des "travailleuses du sexe" pour les handicapés en Suisse, par ex. Mais je peux pas, je ne pourrais pas.

Vivre avec une prostituée n'est pas suspect aux yeux de la loi.
C'est purement et simplement considéré comme du proxénétisme, même si l'autre ne touche pas à un centime gagné.
C'est d'ailleurs une des revendications des prostituées. Avoir le droit à une vie privée en dehors de leur boulot.

Des hommes qui vivaient en couple avec une prostituée, j'en ai connu. Plusieurs.
Ils arrivaient tout à fait à bien faire la distinction entre les clients et le privé. Zéro jalousie à ce niveau.
Par contre, ce qui les faisait flipper, c'étaient les risques encourrus par leur moitié. Les risques d'agressions, la marginalité plus ou moins inévitable, le risque policier.  :-\

La question m'étonne de ta part, Mescal, je pensais me souvenir que tu défendais l'idée que le mariage lui-même était une forme de prostitution ?

Plus sérieusement, je crois que mon problème principal ne serait pas en soi son activité professionnelle, mais ce que cette activité révèle de sa psychologie ou de sa situation économique.
Dans la plupart des cas, la prostitution va laisser pas mal de séquelle psycho qui vont devenir rédhibitoires pour une vie de couple saine ; d'autre part, je me vois mal laisser quelqu'un que j'aime tellement dans la merde financièrement qu'il n'a pas d'autre choix que la prostitution.

Alors bien sûr, il y a aussi les putes qui gagnent nettement plus que moi, call girls de luxe, et qui en plus vivent le truc très bien, c'est un choix.

Jane Fonda dans "Klute", ou Sasha Grey dans "Girlfriend Experience" (http://www.imdb.fr/title/tt1103982/), oui en fait j'arrive assez bien à m'imaginer...

Oh putain, Sasha Grey, oh ben oui...

Sacre article... honnetement, je ne sais pas.
Je suis capable de tout en amour mais la ou ca pourrait etre difficile ca serait de faire clan avec la personne face au reste du monde. Parce que je suis du genre a dire que quand on a fait une "connerie" on l'assume... mais dans ce cas particulier c'est souvent pas un choix de vie. Du coup il faudrait avoir a mentir aux autres pour proteger l'homme que j'aime (du regard et des commentaires du monde exterieur qui est parfois...  ::)). Tres complique, je suis pas douee pour le mensonge.

Donc, j'en sais rien.

Les choses ont un peu changé :
" Les articles n° 225-9 et 225-10 du code pénal sanctionnent le proxénétisme simple:

- c’est un délit : Le fait d’aider, assister, protéger, tirer profit, partager les revenus de la prostitution, recevoir de subsides, embaucher, entraîner, détourner, exercer des pressions pour contraindre ou maintenir la prostitution d’un tiers est passible au maximum de 5 ans de prison et de 15 245 euros d’amende. Sont associés à la condamnation la perte des droits civiques, civils, familiaux.

Le conjoint ou le concubin doit pouvoir justifier de ressources correspondant à son train de vie."

Mais ça maintient une suspection systématique.

Ma question fait suite au débat sur le droit des homosexuels de se marier et d'élever ensemble des des enfants. Alors, si les homosexuels ont le droit, pourquoi pas les travailleurs(euses) du sexe ?
J'ai l'impression que les prostituées n'ont le droit d'exister socialement qu'à condition de cesser de l'être, ou du moins d'en manifester la volonté.
Féministe attitude ?

Sinon, j'ai découvert cet article via FB. En effet, c'est Gerrard, je crois qui a il y a quelque temps lancé un sujet ici sur le STRASS (syndicat des travailleur(euse)s du sexe). Je suis allé jeté un œil, j'ai trouvé leur discours très intéressant, et je suis devenu membre sympathisant. Depuis je suis "ami" sur FB avec la présidente su STRASS.

Ben oui. Le droit de cotiser à la sécu, de payer des impôts, le droit de ne pas être systématiquement marginalisé(e).
Le droit d'avoir des lieux autorisés, sans se faire embarquer pour raccolage.

Car c'est bien cette marginalisation qui entretient le proxénétisme. Et l'insécurité.

Vivre avec une prostituée, c'est devoir accepter cette marginalisation, cette insécurité. C'est pas facile de devoir s'inquiéter chaque fois qu'elle rentre en retard, de se demander si elle a été embarquée par les flics, si elle s'est fait trucider par un client ...

et vivre avec une star de porno ?

C'est la même question, je pense ...
Toutes les prostituées ne sont pas dans la rue, ni dans la misère ...
Donc, c'est surtout le regard de l'entourage qui est pesant.
D'après ce que j'ai appris, les prostituées ont en général de bonnes relations avec leurs clients, qui dans l'ensemble ont une attitude correcte, dénuée de mépris. Mais elles souffrent toutes du regard que la société, les gens "bien-pensants", et en particulier les féministes militantes portent sur elles.

On se demande pourquoi ils ne sont pas sous la meme legislation d'ailleurs vu comme ca...
Ah ben si, j'ai la reponse: parce qu'ils n'ont pas de client mais des gens qui sont payes eux aussi.
Donc c'est le producteur qui est proxenet'.