NUTS - Nos Univers Très Sexy

Je viens d'envoyer un mail qui se termine par en gros par "Je ne vais pas bien, j'ai envie de te voir."
En cliquant sur send, j'ai réalisé que ça ne m'était jamais arrivé, de demander de l'aide aussi explicitement.

D'habitude, quand quelqu'un de proche me demande comment je vais, je réponds "bien".
C'est systématique et ça me convenait très bien comme ça.
On m'a appris à avancer, coute que coute, et dire que ça va bien, même quand ça ne va pas, me semblait jusqu'à aujourd'hui une bonne idée pour passer à autre chose et avancer.
J'appelle régulièrement des amis dans un moment de blues-du-dimanche-soir, plus pour me changer les idées qu'autre chose.

Je suis une pudique des sentiments.
Je peux parler de cul pendant des heures avec les pires mots de la terre, mais évoquer un sentiment, une émotion, me semble une montagne non pas insurmontable mais très compliquée à gravir.

Et puis, je flippe un peu d'envahir les gens avec mes problèmes. Si je les appelle deux fois par semaine, j'ai l'impression d'être un vampire. (Voilà, vous savez pourquoi je peux disparaitre des semaines entières, pour ceux qui m'ont déjà posé la question...)

Je râle beaucoup sur les petits trucs chiants du quotidien mais pour les sentiments plus dévastateurs, c'est compliqué.
D'ailleurs, ce post en est un bon exemple. Je vous parle de ça histoire de ne pas évoquer le problème de fond. J'en serais incapable et je n'en ai pas vraiment envie. De toute manière, je me sens tout aussi incapable de mettre des mots sur tout ça. Donc à quoi bon.
Parfois, je vous lis, et hallucine devant la capacité de certains à poser des mots sur ce qu'ils ont dans la tête.

Toujours est il que depuis quelques temps, je réponds "non" quand on me demande si ça va.  
Ce n'est pas si horrible que ça et finalement, les gens sont plutôt bienveillants mais je n'avais aucun doute là dessus.
Je tente d'être à l'écoute de moi même et c'est relativement nouveau. Là, je sens que je déraille donc je le prend au sérieux. Mais envoyer ce mail n'a pas été aussi simple que je veux bien le croire.

Vous sollicitez facilement vos proches, quand ça ne va pas ?

Oui maintenant je sais faire appel à de l'aide quand j'en ai vraiment besoin. j'ai appris avec le temps à le faire et même si cela ne résout pas tout cela me permet souvent de ne pas partir en vrille.

Non, pas facilement, faut vraiment que je sois à bout.  :-\

Avant, j'y arrivais bien, et ils m'ont bien aidé quand ça été très difficile à un moment, faut dire que ça a été le premier gros coup difficile de ma life.
Maintenant, j'ai pas envie de les déranger, ils ont aussi leurs problèmes que j'écoute et que j'essaie de résoudre avec eux: je leur rend la monnaie de leur pièce avec un très grand plaisir, mais je les impliques le moins possible dans mes tracas du moment.  :-\

C'est ça, aussi.
Entre être celle qui appelle tout le temps au secours et celle qui va couler en disant "Nan c'est bon vous dérangez pas, je vais me démerder j'ai fait un peu d'apnée au collège", il doit bien y avoir un juste milieu.

Ouais, y'a rien de plus chiant qu'un ami dans le besoin

 8)

Tu veux pas pleurer demain plutôt, là je vais diner avec machin.
Mais nan je m'en fous pas, c'est juste que je suis épilée tout bien alors ça serait dommage.
 ;D

Comme tout le monde. Si ça ne va pas je fais plus facilement silence radio et c'est tout. En revanche grande victoire quand j'ai su téléphoner à un pote pour lui dire j'ai besoin d'un câlin. Donc je n'ai pas mis les mots, mais c'est ce dont j'avais besoin.

Je vous laisse deviner me concernant  ;D

Marrant comme ce poste rejoint celui du fond de la piscine en pull marine .

 :-\ J'avoue, je ne m'en suis pas souvenu.
Désolée.

le jour où j'appellerais quelqu'un pour dire "je ne vais pas bien, j'ai besoin d'une présence" n'est pas encore né et plus j'avance et plus je me dis que ce ne sera pas demain la veille.  J'ai même appris à dire que j'allais bien même quand ce n'est pas vrai.

Chez moi le silence n'est pas un signe de force, ni la meilleure des choses...
 Quand je suis enfin capable de demander explicitement de l'aide... Je n'en ai déjà presque plus besoin...
J'ai trouvé une bonne partie de la solution à mon problème toute seule...
Alors seulement je dis car je sais que ce sera surmontable avec juste un coup de pouce.

le silence est plus souvent un signe d'orgueil : un magnifique atout et aussi un grand défaut

Je suis bien d'accord avec toi...

Pour ma part, je suis une chouineuse/raleuse... Donc forcément, mon entourage à l'habitude de mes gérémiades. Mais, quand vraiment je suis au bout du rouleau, c'est plus de son, plus d'image. Y'a qu'une personne que j'appelle. C'est la seule personne capable de savoir s'il faut juste m'écouter ronchonner ou s'il faut s'alarmer et rappliquer au triple galop.

Pis, y'a aussi une autre personne que j'ai même pas besoin d'appeller. C'est qqn qui m'est très cher ET que je n'ai pas vu depuis plusieurs années mais qui, par exemple, a été là très vite quand mon fils a été frappé par son père. C'est très bizarre comme truc, d'ailleurs, par ce que de mon côté c'est pareil, je suis là, plus rapide que mon ombre, dans les moments capitaux de sa vie.

il n'y a personne que je me vois appeler en cas de coup dur à part ma famille sans doute parce que j'ai tendance à mettre de la distance avec les gens dès qu'ils sont trop présent dans ma vie ou dès que je suis occupée à gérer mes soucis.  exemple : là, cela faisait 18 mois que je n'avais pas vu mon petit frère sans qu'on soit fâché pour autant mais je sais que en cas de soucis, il aurait pu ou j'aurais pu l'appeler n'importe quand alors qu'avec une personne étrangère, je ne me verrais pas appeler après une si longue absence.

C'est aussi à la mesure de ce qu'on donne de soi aux autres. Comme Flib, le coup de soulever des montagnes de façon ponctuelle. La famille pour moi ce ne sont pas les mêmes coups durs, enfin pas chez moi.

Ok, la famille toussa etc

Sauf que le reconnaitre ça nourrit le truc. Et je trouve ça insupportable.
Vu mes réactions étranges ces derniers jours, je me suis rendu compte que je n'avais pas le choix. Il me fallait bien expliquer certains mots ou actes.
ET ça permet aussi à l'entourage d'être plus attentif et prévenant. Bon, j'ai 4 médecins et 2 psys dans ma famille. Je vous dit pas comme je suis attentivée et prévenue. Ils sont un peu collants mais c'est gentil. xs00

Ça m'énerve parce que j'ai l'impression d'être un truc tout mou qui se laisse aller. Et l'instant qui suit je me dis que j'ai peut être raison de laisser aller. Donc je vais contre mon envie naturelle de dire que maintenant ça va bien, on se bouge le cul et on avance. Et puis je me rend compte qu'avancer c'est bien, mais vers où ?
Donc vous voyez, c'est le bordel.

Je sais que je donne l'impression de découvrir winy la vie, là. Mais c'est un peu le cas.. en fait.

Une étape après une épreuve... on en a tous plusieurs comme ça au cours d'une vie... qui nous font "grandir", nous rendent plus "vrais".

Winy si tu veux un business plan je te le fait en 2 coups de cuiller à pot hein...  ;D

Vas y, je te signe une décharge.

- je m'aime
- j'habite bien mon corps que j'aime enfin
- je ne picole plus

Je trouve que tu as de la valeur. Pour le reste il te faut gérer cette honte palpable mais dont on se demande ce qu'elle vient foutre là...  ;)

parce qu'elle n'a pas lieu d'être  xs15

je rajouterais :

- j'arrête de me cacher derrière un mode de provoque/vanneuse/grande gueule etc....

Tu as raison vu qu'en ce moment j'ai encore plus de mal à contrôler mes émotions.
Émotions desquelles j'ai l'impression de m'être coupée toute ma vie, ça doit être pour ça que quand elles sortent, c'est en ordre dispersé.



Cause / conséquence.
Je n'ai pas la sensation de me cacher mais de me pousser à me mettre en avant parce que je suis plus observatrice qu'actrice et je peux, par exemple, passer une bonne soirée dans un coin de canapé à écouter les gens parler.
Je me plante peut être sur la méthode.


Thx...
(3 p'tis points à forte valeur " :hih:")

Bienvenue au club :)

J'ai l'impression d'avoir déjà eu cette conversation avec toi, à un resto, me semble.  :)


Jamais, ça te va comme réponse.

Ah non, je fais des progrès, ça m'arrive une fois par an de solliciter ma femme quand ça va pas fort. Comme quoi, je m'améliore.  ;D

Oui, juste avant qu'on parle de cul ::)

Ah oui.  ;D

J'aime bien voir la tronche des autres clients quand je dis que je suce -aussi- des bites.

 ;D

Bon, ce machin tourne un peu à l'UTS.
C'est pas plus mal..

Débriefing hier avec certains membres de ma famille, entre lecture sur la terrasse, thé avec mamie et ploufs salés avec mes cousins. Une sorte de pause dans la maison du bonheur.
Bref.

Je me suis aperçue avoir encore un peu de rancœur envers mon cher papa.
Alors quand son amie m'a appelée pour me dire qu'il aimerait bien que je l'appelle lui, que ça lui ferait plaisir et ben.. J'ai répondu "oui ok", j'ai laissé tomber le téléphone dans mon sac et je suis retournée dans l'eau.
Faut dire que maintenant qu'il réalise qu'on est présents (... comme si c'était notre genre de ne pas répondre à l'appel, imbécile !) les médecins hallucinent devant ses progrès. J'ai l'impression il devient boulimique de marques d'attention.
Et... je ne sais pas si j'en ai envie.
C'est horrible, je sais blablabla. Sauf que j'ai peur de retomber dedans.
Faut dire que j'en ai encore découvert, entre la maison et d'autres trucs qui risquent de nous porter préjudice à moi et mon frère, ça fait beaucoup de couleuvres à avaler.
Donc je ne suis pas certaine que ça soit une bonne idée qu'on parle.
Moi, ça me ferait un bien fou. Mais il est mourant et je n'ai pas envie non plus de l'enfoncer. On a cherché à l'épargner le plus possible tout au long de sa vie, pourquoi pas continuer.
Donc je lui envoie des sms, c'est suffisant pour le moment.

Je vais revenir à moi.
Les gens cherchent à me remonter le moral.
Je me tue à leur expliquer que mon moral va bien. C'est juste un état de fond, je sens un bouleversement en moi.
Et, bizarrement, je me sens dans le même état que cette fameuse nuit où, m'étant bien engueulée avec lui, j'ai fait un premier pas.
J'ai compris que je ne pourrais pas avancer tant que je ne me serais pas débarrassée de lui en tant que père irresponsable et des rancœurs qui vont avec.
Dans un autre post, Hot parle du sentiment d'insécurité des femmes. Je ne pourrais évoluer là dessus qu'en réglant ce problème.
Je pense qu'il va falloir que je lui dise quand même ce que j'en pense.
Donc il va falloir que j'y retourne. Et ça fait chier.

Ma cousine m'a filé le numéro d'un analyste.
Il est de l'école Jung, ce qui m'irait mieux vu que j'ai du mal à mettre mes idées en ordre.
Je n'en suis pas encore là, attention, mais si vous avez des infos ou des expériences sur ce courant, je suis preneuse.

En tous les cas je vous remercie de votre "écoute", de vos MP et tout et tout.
Vous parler séparément m'aide à mettre de l'ordre là dedans, vous avez souvent des mots justes, qui me frappent.

 xs16

Si tu pouvais vider ton sac en lui parlant sans colère peut-être que ca serait bien, j'en sais rien fait suis ton instinct.

 xs16
+1 avec cam
parler n'est pas enfoncer, c'est parfois redonner de la dignité, considerer que la pers est apte intellectuellement à reçevoir,à se repositionner comme pere..
 ce n'est pas etre hors de soi, qu'exprimer ce qui nous a blessé ou nous semble injuste,ou montrer que telle situation ne peut que poser pb par la suite...
le ressenti compris  qui devance la necessité de parler,de se dire, aide souvent à trouver le ton juste, pour que l'autre prenne au mieux..
je dis bien au mieux, winny, car c'est rare que de prime abord ce genre d'echanges donne de suite dans l'ouverture de porte et le positif,mais au moins tu auras fait ce qui te semble bien pour toi,sa fille..qd tu t'adresseras à lui comme le pere qui a "manqué",tu prends les sens qui te vont
suis ton intuition..
tu en fais ce que tu veux!! :)
 

Oui et pourquoi pas arrêter de l'épargner, également?

Parce que pour certains le pardon avant un décès fait du bien.
A Winy de voir.

entre épargner et pardonner il y a un grand pas.

c'est à elle de voir mais parler sans colère, simplement dire les choses, cela  peut amener un certaine sérénité aux deux

Il y a quelques mois, mon père m'a dit quelque chose qui m'a beaucoup blessée, laminée on va dire...le pire c'est qu'il m'a dit ça en croyant bien faire, en toute bonne foi...je lui ai ecris, pour lui dire ce que ça m'avait fait, et poser des choses importantes pour moi. Au fur et à mesure que j'ecrivais, je me suis rendu compte que ce que j'ecrivais, c'était des choses qui étaient en train de s'ancrer en moi, le fait de lui ecrire à lui, mon père, était "accessoire". Mais ça m'a fait du bien de poser ça, à lui. Après, il en fait ce qu'il veut, il le reçoit comme il peut, et le retour n'est pas forcément en adéquation avec ce que l'on vit perso en nous même face à lui, face à soi. Apprendre à se sevrer de toutes nos attentes face à nos parents, c'est la clefs pour devenir un adulte à peu près épanoui quand on a été un enfant en carence  xs16, mais le chemin de deuil et la réparation des crevasses d'enfant est long...mais ne plus être en attente de ses parents et vivre une relation harmonieuse et possible...ça demande de la conscience et du travail pour ne pas tout mélanger et ne pas se laisser manger par l'amertume ou les reproches...

Je vais bien. xs16
J'attends.