Les multiples âges sexuels et désirs de la femme

[Hotllywood]

Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute, a brossé six profils psychosexuels selon les âges. Une vision rassurante de la sexualité féminine.

Entre 16 et 25 ans : le romantisme. La sexualité est à son orée. La femme est davantage dans la projection de ce que sera sa sexualité que dans l'établissement d'une stabilité définitive. Chaque rencontre est chargée de cet espoir d'expérimenter ce que la dimension sexuelle porte en elle naturellement : une intensification des sensations et des émotions. Cette période de la vie est empreinte de la mémoire de l'enfance et de l'adolescence. Les mécanismes de défense sont toujours présents. Les jeunes femmes recherchent autant les espaces de sécurité que ceux de l'aventure. Une des caractéristiques de cet âge est une grande aptitude au romantisme, qu'il soit « fleur bleue » ou très « conquérant ».

Entre 25 et 38 ans : la créativité. C'est une période naturelle de stabilisation des émotions, où la femme est plus habituée à son corps, elle le connaît mieux et sait ce qu'il faut faire pour être en « bon compagnonnage » avec lui. Elle sait qu'il est possible pour elle de vivre une intensité sexuelle. S'ouvrir à soi, à l'autre, à ses sensations, à sa sexualité est un mouvement qui appartient à ces femmes-là. Passé 35 ans, la crainte de la fameuse horloge biologique s'exprime et peut engendrer soit une sexualité à des fins procréatives, réduisant l'autre au rôle de géniteur, soit une sexualité joyeuse, dans un projet parental partagé. La liberté d'être au plus près de soi et de ses désirs, de les vivre pleinement, peut prendre sa place de manière directe et forte.

Entre 38 et 47 ans : la volupté. L'entrée dans la quarantaine est, pour la vie sexuelle d'une femme, le moment de savoir où elle en est du rapport à soi, à son corps et à son désir. Après la préoccupation de la maternité, le désir y reprend sa place et la volupté se questionne à nouveau. Le recentrage sur la dimension sexuelle se fait de manière naturelle, autour de la notion de féminité. S'ouvrent alors un espace de tranquillité et une affirmation narcissique forte et conquérante. Vivre sa sexualité entre 38 et 47 ans, c'est d'abord être à l'écoute de soi-même. Mais c'est aussi accepter la force émotionnelle de ce que l'on ressent et ne pas chercher à la masquer, la nier ou lui échapper.

Entre 47 et 50 ans : le questionnement. Cette période peut être un grand moment de révélations. Les femmes ne veulent plus concevoir le lien au plaisir sous la forme d'un mélodrame, mais ressentir leurs désirs et leurs possibilités de jouissance comme une grande « ode à la joie ». Cela se traduit par l'acquisition d'une grande légèreté et d'une attitude à la fois mutine et courageuse. Elles veulent tenter de nouvelles choses et les abordent sans culpabilité. Il ressort un besoin d'allier la sexualité à des valeurs spirituelles fortes. Ces femmes s'interrogent souvent sur le lien entre l'amour, le sexe et des énergies que nous qualifierons ici d'existentielles. Elles ont l'appétit pour sortir d'une sexualité pulsionnelle et explorer le terrain d'une intensité orgasmique et relationnelle au centre de laquelle se niche l'émotion.

Entre 50 et 55 ans : l'ouragan. De plus en plus de femmes savent que « ménopause » n'est pas équivalent à « fin de la sexualité ». Il y a donc comme un combat interne entre le vécu hormonal, qui semble interrompre le désir, et un ressenti qui, à l'inverse, tend vers plus d'épanouissement, plus de plaisirs des sens. Même si la peur de vieillir est concomitante à la ménopause, elles vivent au présent des joies érotiques d'autant plus fortes qu'elles n'ont plus rien à prouver, ni à elles-mêmes, ni à leur compagnon, ni à qui que ce soit. Elles ne veulent pas retrouver une jeunesse physique ni ne croient qu'elles ont le même corps qu'à 20 ans. Ce qu'elles souhaitent par-dessus tout, c'est éprouver des sensations et des émotions qui les bouleversent.

55 ans et plus : la " sexygénaire "

Il serait faux de dire que vers 65 ans, le corps ne pose aucun problème aux femmes. Cela étant, le désir reste intact. Lorsqu'il trouve l'espace pour se dire et se vivre, il peut déboucher sur des orgasmes postménopauses qui sont comme des cadeaux inespérés. La sexualité est alors investie d'une énergie centrée sur la grâce du plaisir. Elle ne devient plus un enjeu relationnel ou le terrain de jeux psychologiques complexes avec soi-même ou son partenaire. La femme est prête à s'ouvrir à elle-même et à se donner la possibilité d'une vie sexuelle plus pleine. C'est le besoin de se rencontrer dans l'expression de sa joie orgasmique qui compte. Lorsque la vie laisse au fond du cœur et du corps des blessures indiscutables, c'est le manteau sombre de la dépression qui peut recouvrir les femmes. La sexualité peut être reléguée au rayon des souvenirs anciens, et l'idée qu'un épanouissement est encore envisageable paraît saugrenue. Il s'agit d'une dépression particulière, qui envahit le corps et ne dirige le regard que vers ce qui « dysfonctionne ». Prendre son corps en charge, ouvrir sa sexualité, se connecter à la joie d'être en vie… Tous ces paramètres peuvent installer une femme au-delà de ses 60 ans dans une certitude fougueuse où la notion de désir est constamment activée. Se joue aussi le besoin de mieux comprendre qui elle est. Cette sagesse ne va pas sans une certaine dose d'hédonisme.
Violaine Gelly d’après Psychologies

[Lise]

Mouais.
Un peu une vision idéale de ce que peut être la sexualité féminine non ?

Par curiosité, est-ce que les dames du forum peuvent nous en parler ?

Et la question va bien aussi à nos coqs ayant dépassé les 49 ans (zavez vu... chuis dans le politiquement correct ce matin  )

[Hotllywood]

Je suis partagé entre le déjà fait/pas confortable/on verra ça demain et le oui mais c'est trop bon.
Pour ma part je baiserai bien tous les jours sauf que plus à n'importe quelle heure. C'est ça qui a foncièrement changé me concernant.

[vette]

Pour ce qui me concerne, je trouve l'analyse assez juste. Même si je ne connais pas encore la dernière étape décrite, c'est bien comme ça que je l'envisage.

[Flibette]

Je suis encore jeune mais je ne m'y retrouve pas trop ou alors, je viens de faire un bond dans le temps et j'ai plus de 47 ans (et encore, le machin de la spiritualité et de l'existentialisme, bof.)  

[Sensualité]

Ca me parle pas du tout non plus.

[vette]

Après relecture, je me dis que les âges indiqués ne sont qu'une approximation, bien-sûr. Mais les étapes sont assez justes.
Pour moi, le désir d'enfant était déjà assouvi avant mes 25 ans, puisque j'ai eu mon fils à pas tout à fait 24.
Mais j'ai bien vécu ce désir de créativité, puis celui de l'approfondissemnt des relations avec mon propre corps, et aussi l'étape du plus rien à prouver.
Il y a eu l'âge de l'ode à la joie et au plaisir. Cet âge là aurait sans doute continué sans la disparition subite de l'amant.
Je ne connais pas encore l'âge du renoncement, et ma dernière expérience avec un beau jeune homme m'a montré que ma flamme était loin d'être éteinte.
Dans l'ensemble, oui, j'ai vécu ma sexualité comme une évolution vers plus de volupté, d'accord avec moi-même et mon corps, un chemin vers un accomplissement toujours plus grand.

[Nana]

Un peu comme Vette, je trouve que c'est une analyse assez juste pour ce que moi j'ai vécu. Coté age il y a quelques décalage mais coté chronologie c'est assez ça.

Je vous dirais dans 20 ans si ça a continué à être juste.

[Comtesse]

Pareil que Vette et Nana. Et j'aime cette idée (et j'en suis complètement convaincue) qu'il me reste encore une belle vie épanouie devant moi.

Un seul bémol : le désir d'enfant. Pas d'horloge biologique encore déclenchée, mais je pense que c'est aussi parce que je n'ai pas rencontré l'homme qui me donne envie d'avoir des enfants, et que je ne conçois pas en avoir autrement. Bon ok, j'ai encore quelques années fertiles, et je ne suis pas à l'abris de ressentir cette fameuse pression de la "dead line". Par contre, j'ai mis du temps, mais j'ai enfin évacué la pression sociale.

[Miss G]

Encore un petit up!

Et bien à moi, ça me parle carrément!
Je m'explique...
Ma libido a beaucoup changé depuis mes jeunes années. L'approche de la 40aine, les enfants moins petits, le fait que je me connaisse mieux aussi. Bref, elle a explosé! ( alors qu'elle  était on ne peut plus banale il y a encore peu de temps!)

Quant à la suite du programme, elle me plaît bien aussi...
J'me verrais bien en mamie déjantée du cul, moi! ( si vous me permettez d'être triviale... Sinon... Ben, c'est trop tard!^^)

Sûrement un peu idéalisé, je ne suis pas dupe, mais plutôt positif, non?

[Camille]

( si vous me permettez d'être triviale...)

  avec un plaisir non dissimulé

Sûrement un peu idéalisé, je ne suis pas dupe, mais plutôt positif, non?

 

40 ans c'est le meilleur moment 

[Miss G]

40 ans c'est le meilleur moment 

On dirait, oui!
Ce qui est certain c'est que les lignes ont bougé, j'ai changé!
Alors, même si je ne m'autorise pas tout, je ne boude pas mon plaisir!

Imaginer la suite de l'aventure?
Grisant...

[LPF]

J'me verrais bien en mamie déjantée du cul, moi!

Je vais de ce pas investir dans une maison de retraite avec distributeurs de lubrifiant dans tous les coins. 

( si vous me permettez d'être triviale...)

Ah mais avec un plaisir non dissimulé! 

[Miss G]

Je vais de ce pas investir dans une maison de retraite avec distributeurs de lubrifiant dans tous les coins. 

Terrible! Je réserve ma place tout de suite!