Je n'ai pas, en tout cas concernant l'etat civil, de frère.
Et pourtant je peux vous dire que j'en ai un.
Ce grand coton tige d'1m90 je l'ai vu dans les bras de sa mere lorsque j'avais 8ans.
Nous avons grandis ensemble, sa mère etant la meilleure amie de la mienne, et je lui ai appris toutes les conneries essentielles que les garçons doivent avoir faites, par ce que sinon vous n'etes qu'un couillon meme pas cap.
A 6 ans, je lui ai declenché des chiasses verte en lui créant des terreurs de tonnerre de zeus, lui expliquant par exemple que la dame aux araignées viendrait lui bouffer le zguegue en plein nuit, ou que le grand ecraseur viendrait lui péter dans la bouche des la minute meme ou il s'endormirait.
De la meme façon, mon pere lui a braillé dessus comme s'il n'etait qu'une amybe décérébrée à poils mous, alors qu'il faisait des conneries classiques de gamin.
En contrepartie d'etre une fois de temps en temps ma victime consentante, nous avons toujours tout partagé.
Ce qui a aidé cette situation vient de ce que son pere n'a jamais été un père. Equipé d'un égo surdimensioné, il fait partie de ces gens plus castrateurs que donneurs de leçons par les actes. Concernant les démonstrations d'amour envers son fils c'est simple: je ne sais meme pas de quoi on parle...
Quand a sa mère qui sans aucun doute l''aime comme une mere aime son fils, elle a toujours été bouffée par une fibre carieriste et ne s'est pas rendue compte que son garçon etait un peu laissé sur le bord de la route.
D'ou le fait qu'il soit toujours fourré à la maison. Mais cela je m'en suis toujours foutu, j'en ai toujours été ravis. Je me souviens de scenes absolument hallucinantes de comedia del arte et notament un truc qui m'a marqué.
Vers 8 ou 10ans il était; comme les momes peuvent l'etre; dans sa phase totale maitrise de la vie type "laissez mwa faire je suis assez grand, je vous merde tous non mais des fois!"
Bref, le voila en train de sauter de rocher en rocher sur une digue pres d'un port, et tout le monde de lui dire
-mais arretes tu vas te ramasser la tronche!
Et lui
-mais nan mais......
Splach!
Mauvais placement du pied qui rate son appuis, et passe pile poil entre deux rochers et là visuel de folie:
Little brother perd 50 centimetres de haut en moins de temps qu'il ne me faut pour l'ecrire.
Tout le monde accoure
ca va
Lui -bien conscient du ridicule du truc- passe par 52 couleurs mais garde un silence et un visage aussi serein que Stallone en train de se recoudre seul dans le jungle.
Mon pere me file du blé et me dit de foncer à la pharma chercher du derma spray, vu que l'exterieur de sa cuisse ressemble quand meme un petit peu à un champs fraichement labouré....
Et là, la suite est .....comment dire?.....
Vous avez déja entendu la chevauchée des Walkiries? Ou Highway to Hell?
Bref quand je reviens il est allongé entouré par 4 adultes un peu inquiets quand meme, et je decapsule le flacon. Sauf qu'il ne veut absolument pas, meme pas en reve, que qui que ce soit ne touche a sa guibolle.
Et là s'ensuit un rodeo avec tout le monde qui essaye de la maintenir en place pendant que j'essaye de lui balancer une giclée de produit miracle. Pour tout vous dire les 2 premieres atterrirons n'importe ou.
Bref il se met a hurler, mais quand je dis hurler hein c'est concours de décibels
Je lui balance deux ou trois pouets pouets accompagnés de hurlements pendant que tout le monde le maintient. Dans le meme temps, essayez de vous imaginer que nous sommes à coté de la plage en plein apres midi, au mois d'Aout.
Quand je releve la tete il y a 250 personnes autour de nous, un gamin qui leve la tete, regarde autour de lui dans un profond silence puis re regarde sa cuisse et WhhhaaAAaaAAAaa....
Et là fatalement un rire nerveux qui s'empare de nous tous et gagne les gens alentours.
Etc
Un exemple parmi un annuaire d'exemples (et parfois à mon débit) pour illustrer les moments qui marquent deux garçons qui grandissent ensemble. Un jour du reste, il faudra que je vous raconte la fois ou il m'a sauvé mon permis de conduire... Lol de lol
Mais pour conclure, nous sommes toujours et plus que jamais, des freres l'un pour l'autre.