Nous sommes tous d'une éducation sans faille car nous avons tous pensé à la préséance inversée dans la descente d'escalier (ou l'entrée dans un restaurant aussi).
Il en va, à mon sens, des princesses comme des allocataires de la CMU dans le 9-3.
Je m'explique.
Si l'on met entre parenthèses la phase de découverte et de séduction dans laquelle nous avons tous, pauvres hommes que nous sommes, déployé des trésors de témoignage de bonne éducation voir, pour les plus vains d'entre nous, des efforts surdimensionnés pour affirmer notre bienséance courtoise, il faut s'attacher à comprendre ce qui est dû de ce qui est offert.
Ainsi, proposer courtoisement de porter un paquet, avoir des marques de bonne éducation aussi simples que laisser passer la dame, dire bonjour et au revoir, être souriant et prévenant est quand même la moindre des choses.
Les bonnes manières ont ceci de merveilleux qu'elles permettent de se comporter de façon prédictible avec de parfaits inconnus comme avec des intimes et donc d'établir une communication.
Bien.
La courtoisie étant bijective, il faut toutefois que la dame objet de nos attentions n'en fasse pas mauvais usage. Elle doit comprendre le sens de l'effort que fait l'homme, de ses attentions et donc du fait que monsieur traite madame de la meilleure des façons possibles. Ce qui reste une volonté de la part de monsieur, et ne constitue en aucune manière un dû.
Car c'est
là que la frontière entre mignonne et pénible est franchie, lorsque madame se retrouve à pointer sur une checklist les différentes tâches (est allé cherché la voiture, a porté le sac de Casino, a tenu la porte.. n'a pas tenu la porte
Mais... de quel droit
). On le voit bien, la déviance est rapide et il faut savoir préserver les gentils gestes de la routine pour en garder la saveur, l'acquis étant source d'abus.
C'est bien là que la dame peut devenir princesse ce qui n'est pas forcément un problème : une princesse que l'on aime peut se permettre d'être en attente de gestes et attentions particulière. Mais elle ne doit pas se transformer en emmerdeuse méritant de se faire claquer la gueule à faire son intéressante en exigeant des choses ou PIRE, en reprochant à monsieur de ne pas faire telle ou telle chose. Attention mesdames, à considérer qu'il vous est dû des préséances qui ne sont que des formes de séduction non verbalisées.
Qu'après certains d'entre nous, faiblissant sur un sourire ou un regard, décidions de nous transformer en portefaix ou garagiste ne regarde que nous. J'en appelle au libre arbitre, par lequel l'homme élégant saura faire la différence entre se faire traiter en larbin ou se laisser doucement manipuler par un être exquis sur un point de détail à propos duquel ni l'un ni l'autre n'est dupe.
Et si vous en abusez, ne vous étonnez pas d'être cataloguée chieuse au bout d'un moment.