La vie des autres.

[vette]

J'aime bien quand la vie de quelqu'un, qui m'est racontée, présente un caractère exceptionnel, ou insolite, ou encore riche d'enseignements.
Nous en avons tous des exemples autour de nous.
Je vous propose donc de raconter ici ce qui vous a interpellé dans la vie de quelqu'un que vous connaissez.

Et je commence.

N, à 18 ans, sortait avec un mec de son village. Elle n'en était pourtant pas amoureuse. De la curiosité, l'éveil des sens ?
Très vite, elle tomba enceinte de jumeaux. Pas la moindre envie de les garder, encore moins de vivre avec le père.
Mais, la pression familiale, et encore à l'époque l'interdiction de l'avortement, elle finit par l'épouser et mener à terme cette grossesse.

Tout de suite après l'accouchement, elle fait une grosse, très grosse dépression du post partum. Et elle commence à sombrer. Hospitalisations, cures de sommeil. Et l'entourage qui lui fait la morale : tu as tout pour être heureuse, de beaux enfants, un mari travailleur ....

Un jour, en regardant par sa fenêtre, elle voit, dans la maison d'en face, que le fils du proprio, prof à Paris, est là, en vacances.
Leurs regards se croisent, et c'est le coup de foudre. Immédiat.
Ils se croisent, ils se parlent, ils font connaissance. Et leur coup de foudre réciproque se transforme doucettement en attachement, puis en amour.
Il lui demande de quitter son mari. Elle refuse. Elle dit qu'elle s'est engagée, qu'elle ne peut pas faire ça à ses enfants.
Lui, de son côté, quitte son poste à Paris, et reprend l'exploitation viticole de son père.
Ils sont désormais voisins.

Ils continuent à se voir, mais leur relation reste chaste.

Il la presse, insiste pour qu'elle quitte son mari et vienne vivre avec lui.
Elle sait que c'est lui, elle n'a aucun doute. Elle sait qu'elle l'aime, mais elle aime aussi ses enfants.

Bref, elle décide qu'elle restera avec ses enfants jusqu'à leur majorité. Et lui demande de ne pas l'attendre.
Mais il est têtu, et amoureux fou.

Pendant dix huit ans, ils s'attendent.
Elle raconte tout à son mari, et lui dit qu'elle le quittera le jour où les enfants seront majeurs.
Il s'en fout, il se dit qu'en attendant, il la garde pour lui.

Et puis les enfants grandissent, et atteignent leurs 18 ans. Elle fête grandiosement leur anniversaire. Et demande le divorce.
Dans la foulée, elle traverse la rue et va s'installer chez son amour.

Ca fait plus de 15 ans. Elle y est toujours. Je la croise parfois, et la vois radieuse, souriante, rajeunie.
A plus de 50 ans, elle a une allure de gamine. Elle me dit qu'elle est heureuse, enfin.

Ces deux là sont inséparables. Quand on les voit ensemble, on perçoit presque les ondes positives entre eux. Et le regard qu'ils posent l'un sur l'autre sans équivoque.

J'avoue que cette histoire me laisse pantoise.

A vous.

[Cruella]

Ha, mon vieil amoureux ...

J'aurais pû en parler dans les hommes de ma vie ... j'aurais pû ....

C'est l'un des amis que je me suis faite quand je bossais au café avec le grand.

Il s'appelait R.
Il était commandant à la retraite des Pompiers de ma ville.
1m70 de grand bonhomme.
(j'pourrais mettre un coeur à chaque fin de phrase, parler de lui appelle tout le respect, toute l'amitié, bref, oui l'amour que j'avais pour cet homme)

Pompier, c'est une VOCATION.
Un tel amour de son métier que sa femme, qu'il adorait, avait fini par trouver un peu de réconfort dans les bras d'un autre homme.
Lui, de tout abord a fait une énorme colère, il voulait leur défoncer la gueule à tous les deux ... Réaction d'un homme trahi, blessé ... à chaud ... d'autant plus que la somme sur le compte éparne a disparu le lendemain ^^
Bref, R. a, peu de temps plus tard eu une longue conversation avec son fils unique.
Lequel, tout jeune homme lui a expliqué ... les interventions incessantes, les absences trop répétitives, etc etc etc ....
R. a compris, R. a compris aussi que son métier comptait plus que tout, qu'il ne pourrait jamais le faire à moitié.
Il n'a jamais divorcé, pour laisser à Madame les avantages qu'elle pouvait en tirer, et lui a laissé vivre dans leur seconde maison, sans en demander le loyer.

Plus tard, bien plus tard, Madame perdait la vue, R. a proposé de vendre la maison dans laquelle IL habitait afin de payer l'op aux yeux .... Ca c'était R., pouvait pas s'empecher de choyer celle qu'il aimait encore. Il lui était resté fidèle.
De tout ceux qui venait me 'dragouiller' au café, je clamais haut et fort que R. était mon préféré, le seul, l'unique, et qu'il serait à jamais mon vieux fiancé ....

Je ne sais pas si je peux faire transpasser toute la tendresse que j'ai à écrire ces mots, à ce Roland ... qui est parti, il y a environ 2 ans, je ne l'ai appris que bien plus tard. J'en ai été très triste. Depuis, à chaque fois que je vois les hors famille proche, j'entends encore parler de R ....

[Sensualité]

Personne n'a jamais vraiment compris pourquoi j'aimais Lina. Elle était vieille!

J'avais 30 ans, elle en avait 70.

Elle m'invitait dans son appartement du 11è et s’inquiétait de savoir auquel de ses fils elle le donnerait, tout en pressant des citrons. Pour le mojito, tu vois? Souris toujours et fais des mojitos!

Elle invitait des hommes, que j'ai cru être ses amants. Mais non, en tout cas, ça ne me regardait pas.

Elle invitait tout le monde!

On riait, on mangeait (mal), on se cognait dans ses murs étroits.

Et un jour je l'ai entendu hurler: Sí, Dios que se chupa el pulgar en el seno de una mujer!

A 70 ans, elle est longtemps restée ma meilleure amie.


Elle me manque.

[Célimène]

J'aime beaucoup l'idée de çe fil. Je raconterai une histoire "insolite" mais en zone privée (paranoïa oblige)  .