Prosélytisme

[valentin]

Puisque je suis parti, j'ajouterais que le plus grand scandale democratique recent, c'est la dette.

Avant, pour mettre en oeuvre un nouvel acquis social, une nouvelle depense publique, une nouvelle idee geniale, il fallait la financer. Soit trouver un relatif consensus national sur le pourquoi, le combien, et qui va payer.
Et en soi, c'etait une forme de responsabilité des elus face a leurs electeurs. Un risque personnel.

Desormais, tout ceci est decouplé : on entreprend de nouvelles idees electoralistes financees par le deficit (Etat, collectivités locales, organisations paritaires), on cree de la dette, et des annes plus tard on revient demander des efforts d'impot pour reduire la dette.
Pas d'accountabilté des elus depensiers, et un debat limité a la question de qui va payer, vaches ou souris, mais jamais de remise en cause des depenses elles-memes, avantages acquis.

Et il faut bien comprendre que la depense publique ne beneficie que tres peu aux vaches, tout va aux souris.
Moi si l'Etat disparait, mes enfants iront toujours a l'ecole, ma securité restera assuree, et tout cela pour infiniment moins cher que mon impot actuel.

Je ne dis pas tout cela pour critiquer l'impot, je le paye volontier, et j'en paierais volontiers plus a quelqu'un qui ne le gaspillerait pas en conneries electoralistes symboliques.

Je dis juste que lorsque l'on parle d'un systeme democratique a bout de souffle, ce n'est pas souris contre vaches, ca c'est un discours de chat ; les vaches en ont marre aussi.

[LPF]

D'accord avec valentin, sur le "qui va payer". Et sur le fait qu'on veuille traire un peu plus les vaches.

Mais vous avez oublié les lions: ils foutent rien, mais comme ils sont copains avec les chats (c'est quand même peu ou prou la même famille, et des fois ils copulent ensemble) et qu'en plus ils peuvent bouffer les chats, et sont encore plus consommateurs de souris, personne ne cherche à les traire.

Parce que dites donc, le gâteau, en 30 ans, il a doublé. Le nombre de souris, il a certes augmenté, mais pas doublé. Or, curieusement, les parts des souris se font encore plus petites que y'a 30 ans... M'est avis comme ça que les lions se goinfrent bien plus.

Aujourd'hui, la classe politque est une classe sociale a elle seule, elle ne defend pas particulierement le capital, elle defend uniquement sa survie propre. Soit sa reelection.

Sachant quand même que ladite classe politique oligarque est quand foutrement liée, par intérêts réciproques, aux plus grands détenteurs du capital...

Et je rappelle que lorsque pour une fois, les francais n'ont pas elu un chat, je veux dire pas qqn du serail, pas un enarque haut fonctionnaire de metier, on l'a viré cinq ans plus tard, pas tellement pour son incompetence ni sa corruption personnelle, mais parce que son style personnel ne faisait pas assez "chat".
Et on a reelu un bon enarque de la promotion Voltaire, on ne fait pas plus chat.

Oh dis hé, déconne pas! C'était peut-être, à l'origine, un chat de gouttière, mais il a un parcours politique très chat, pas souris! Faut pas déconner! Bérégovoy était souris, pas Sarkozy!

Pis alors, du coup, ce chat "hors normes", il était encore plus lié au capital (et donc à sa défense) que les précédents...

[vette]

Je crois qu'on s'éloigne de la vidéo de départ.

Moi, tout ce que j'ai à répondre, c'est que l'état se substitue aux entreprises pour faire bouffer la classe laborieuse.
Si les salaires permettaient de vivre, il n'y aurait pas besoin d'allocs, pas besoin de devenir dépendant des aides sociales alors même qu'on travaille à plein temps.
Le plus gros budgétivore reste les entreprises à qui depuis une trentaine d'années, l'état fait des cadeaux royaux.
Et cette dépendance, cette précarité ne sont que la conséquence d'une politique d'asservissement voulu.

[valentin]

Oui, bon, ce n'est pas parce que tu le dis que c'est vrai, non plus...

L'Etat fait des cadeaux aux entreprises ? Tiens donc...
Tu as des exemples ?

 

[mescalero]

Puisque je suis parti, j'ajouterais que le plus grand scandale democratique recent, c'est la dette.

La dette publique chez nous, la dette privée outre-atlantique.
La dette est l'exacte contre-partie de la croissance économique. Or le capitalisme de marché ne peut se passer de croissance, car le capital ne s'investit et ne rapporte que là où il est rentable. Et croissance il ne peut y avoir que s'il y a en permanence un excès du passif sur l'actif, une dette qui génère une production à venir.
Cette dette peut être publique ou privée. Chez nous on creuse les déficits de l'État et des organismes sociaux pour générer la demande supplémentaire des ménages. Aux États Unis, on favorise l'endettement direct des ménages via le crédit.
Les deux solutions sont également dangereuses, nous risquons la faillite des États, les États Unis sont confrontés à la faillite des ménages, car les prêts immobiliers, et les prêts aux étudiants ne seront pas remboursés. L'artifice de la "titrisation" de ces créances oh combien douteuses (autant que celles émises par la Grèce) a déjà conduit à la crise des subprimes. La prochaine crise viendra des prêts aux étudiants, c'est inéluctable.

Alors, quelle est la solution ? Comprendre enfin que dans un environnement fini, il ne peut pas y avoir une croissance infinie. Mais cela posera avec acuité la question de la répartition des richesses existantes, entre les nations, entre les individus. Car une société inégalitaire n'est acceptable que si les plus pauvres améliorent voient leur situation s'améliorer quand les riches s'enrichissent. Ce qui suppose un gâteau de plus en plus grand à se partager, de la croissance, quoi ...

[Sensualité]

Je crois qu'on s'éloigne de la vidéo de départ.

Un chouïa oui 

[valentin]

Ben pourquoi, c'etait pas une video / un discours metaphorique sur la lutte des classes et la democratie par le vote ?

[Chrisdedax]

Ben pourquoi, c'etait pas une video / un discours metaphorique sur la lutte des classes et la democratie par le vote ?

La lutte des classes ? la démocratie par le vote ? Y'en a des encore qui y croient ?
Un copain corse m'expliquait un jour que une fois les urnes pleines, il fallait les jeter à la mer, et qu'ensuite le plus fort gagne...

[mescalero]

Ben pourquoi, c'etait pas une video / un discours metaphorique sur la lutte des classes et la democratie par le vote ?

C'est ce que j'avais compris aussi ...

[vette]

Oui, bon, ce n'est pas parce que tu le dis que c'est vrai, non plus...

L'Etat fait des cadeaux aux entreprises ? Tiens donc...
Tu as des exemples ?

 

Oui. La formation que la plupart des entreprises n'assure plus. Autrefois, on embauchait un jeune, et puis on le formait. Maintenant, on demande aux écoles de le faire.
Les stagiaires gratuits, tous les contrats aidés, la prime à la casse, les réductions de charge pour les bas salaires, etc, etc.

Mais surtout, le fait que les entreprises puissent payer des salaires qui ne permettent pas de vivre, sachant que la CAF complètera les revenues, paiera une bonne part du loyer, une prime de rentrée scolaire, et j'en passe.

Moi, je dis qu'on doit gagner de quoi vivre quand on bosse, et que les allocs sont une manière de déresponsabiliser et de rendre dépendant.

Et si les travailleurs pouvaient gagner de quoi vivre sans les allocs, les employeurs auraient moins de charges sociales à payer.

[valentin]

Oui. La formation que la plupart des entreprises n'assure plus. Autrefois, on embauchait un jeune, et puis on le formait. Maintenant, on demande aux écoles de le faire.
Les stagiaires gratuits, tous les contrats aidés, la prime à la casse, les réductions de charge pour les bas salaires, etc, etc.

Mais surtout, le fait que les entreprises puissent payer des salaires qui ne permettent pas de vivre, sachant que la CAF complètera les revenues, paiera une bonne part du loyer, une prime de rentrée scolaire, et j'en passe.

Moi, je dis qu'on doit gagner de quoi vivre quand on bosse, et que les allocs sont une manière de déresponsabiliser et de rendre dépendant.

Et si les travailleurs pouvaient gagner de quoi vivre sans les allocs, les employeurs auraient moins de charges sociales à payer.

Vette... Je crains que nous ne puissions pas nous mettre d'accord sur ce sujet.
 

[vette]

C'est évident pour moi depuis bien longtemps.

[mescalero]

Vette... Je crains que nous ne puissions pas nous mettre d'accord sur ce sujet.
 

Mais les arguments de Vette ne sont pas dépourvus de bon sens 

[ktycash]

Une vache ce ne serait pas une souris bien nourrie qui parfois s'allie aux chats pour pouvoir faire plus de provisions de bouffe, et régulièrement se fait baiser ses provisions ? ... La seule différence c'est que pour les souris c'est tout le temps...

J'ai des potes auto-entrepreneurs qui se font razzier par les caisses, alors que parfois l'administration française ne paye même pas ses dettes sociales d'employeur... et de toutes façons elle s'en fout, on ne lui saisira jamais ses outils de travail.

Par exemple, moi je trouve fondamentalement injuste qu'une personne conne soit moins bien soignée qu'un petit malin... Le toubib qui fait cela est parjure à son serment...

Les politiques, c'est pareil, ils sont parjures à leurs professions de foi.

Je ne dis pas que l'on doit tout faire gratis pour la gloire... juste qu'il y a une éthique humaine sur certaines choses essentielles... ou pas.

N'importe quel travail devrait donner droit à rétribution pour être autonome : se loger, se nourrir, se déplacer.
Vous trouvez normal vous, que dans les grandes boîtes et dans l'administration, un déménagement, un logement de fonction, les déplacements... soit un multiple du salaire et du nombre de gosses... Alors un gosse de patron, de naissance, ça coûte plus cher à déménager, à loger, qu'un gosse d'ouvrier ? c'est quand même une formidable machine à creuser les écarts ça !!!

Et je sais très exactement de quoi je parle, les voyages forment la jeunesse et j'ai voyagé gratoch illimité  en première classe jusqu'à mes 18 ans...Je ne crache pas dans la soupe, j'appelle un chat "un chat" sans hypocrisie.

La dette publique chez nous, la dette privée outre-atlantique.
La dette est l'exacte contre-partie de la croissance économique. Or le capitalisme de marché ne peut se passer de croissance, car le capital ne s'investit et ne rapporte que là où il est rentable. Et croissance il ne peut y avoir que s'il y a en permanence un excès du passif sur l'actif, une dette qui génère une production à venir.
Cette dette peut être publique ou privée. Chez nous on creuse les déficits de l'État et des organismes sociaux pour générer la demande supplémentaire des ménages. Aux États Unis, on favorise l'endettement direct des ménages via le crédit.
Les deux solutions sont également dangereuses, nous risquons la faillite des États, les États Unis sont confrontés à la faillite des ménages, car les prêts immobiliers, et les prêts aux étudiants ne seront pas remboursés. L'artifice de la "titrisation" de ces créances oh combien douteuses (autant que celles émises par la Grèce) a déjà conduit à la crise des subprimes. La prochaine crise viendra des prêts aux étudiants, c'est inéluctable.

Alors, quelle est la solution ? Comprendre enfin que dans un environnement fini, il ne peut pas y avoir une croissance infinie. Mais cela posera avec acuité la question de la répartition des richesses existantes, entre les nations, entre les individus. Car une société inégalitaire n'est acceptable que si les plus pauvres améliorent voient leur situation s'améliorer quand les riches s'enrichissent. Ce qui suppose un gâteau de plus en plus grand à se partager, de la croissance, quoi ...

 Bon là vous la voyez enfin noir sur blanc la seule raison idéologique qui tient encore pour la "croissance de tous" !
 

Moi j'adore la limpidité des argumentations de Mescalito
Si t'étais plus joyeux envers les filles, je t'adopterais définitivement...  
 
 

[LPF]

En euros constants, le PIB français a doublé en 30 ans.

La population française n'ayant pas doublé en 30 ans, on pourrait légitimement se dire que la richesse par habitant a augmenté (i.e. que la part de gâteau a augmenté).

On n'a jamais eu autant de pauvres, et notamment de travailleurs pauvres.

C'est moi où y'en a qui se servent de GROSSES parts?


Et là où je plussoie vette, c'est sur le verrouillage par le bas des salaires, avec les exonérations de cotisations sur les plus bas salaires, qui fait encore plus augmenter la facture de l'augmentation salariale. Le plafonnement des cotisations aussi est une connerie.

Mais je dois attacher un peu trop d'importance au mot "Fraternité" dans notre devise républicaine.