donc mm les locataires ont une taxe d'habitation?
Ca nous on n'a pas.
Oui, les systèmes belge et français sont différents. Par ailleurs, loin de moi de minimiser tes compétences et ton job léni, mais tu as une rémunération plutôt très correcte, si on considère que tu fais un 4/5 de temps (un 80% pour les français
), à 2100 € nets,
mais nets d'impôts sur les revenus (vu qu'ils sont déjà retenus à la source - ton précompte pro si tu préfères).
La France ne pratiquant pas l'impôt pro à la source, si je prends la situation (simplifiée) de votre foyer fiscal, avec les éléments suivants:
- salaires: 12*1600 + 12*2100 (ce qui est faux, vu qu'il faudrait prendre un net avant précompte pro, mais bon, c'est pour la simulation)
- mariés, 3 gosses (ah tiens, en France les allocs pour les gosses, pour 3 c'est 293 €/mois, à comparer aux 550 en Gelbique)
Et ben faudrait vous rajouter dans votre budget mensuel 130 € d'impôt sur le revenu.
Mais quand tu vas regarder ton précompte pro actuel, tu vas plus rien comprendre: c'est normal, les systèmes sont tellement différents!
(J'en sais quelque chose avec le Luxembourg)
Tiens, toi, 180 € d'assurance habitation par mois, ça semble hallucinant comme c'est élevé! Je paye dans les 250 € par an! Sauf que je ne sais pas ce que ton assurance englobe... Donc pour comparer: bernique!
Fin de la parenthèse belge.
Hot': là où je ne suis pas franchement d'accord, c'est sur ta vision "qui veut grimper peut". Ben non. Déjà, tout le monde n'a pas les capacités intellectuelles (ou les opportunités) de le faire. Ensuite, la pyramide: la base est toujours plus large que le sommet, ce qui signifie qu'il y aura toujours plus d'ouvriers que de chef d'équipe (sauf dans l'armée mexicaine).
Donc pour un ouvrier qui deviendra chef d'équipe, ben les autres... resteront ouvriers. Et ces ouvriers, actuellement, on ne les paye même plus assez pour que, sans aide de la solidarité nationale, ils puissent simplement avoir un toit sur leur tronche (dans les grandes villes: là où est le job ouvrier), manger décemment (je ne dis pas becqueter du caviar tous les 3 jours hein!), et se déplacer, ne serait-ce que pour aller bosser. Et je ne parle même pas d'avoir des loisirs payants...
Et là pour une fois: c'était mieux avant. Exemple: quand mon père est rentré dans la police, comme gardien de la paix (tout en bas de l'échelle, donc), on venait de déménager (première affectation: tu la choisis pas franchement!), ma mère n'avait pas encore retrouvé de job, mon frère avait 4 ans, et moi quelques mois. Mes parents avaient fait le choix de devenir proprios (programme HLM d'accession à la propriété: oui oui, en 74), et 56% du salaire de mon père passait dans le crédit maison.
Allocs 2 gosses, c'était peanuts (ça a quand même été bien revalorisé ça). Ben le budget est plus que tendu, y'avait ni vacance ni ciné, mais on mangeait, on avait des fringues et un toit sur la tronche.
Si on prend un salaire net de gardien de la paix actuel, en province c'est 1700 €. Toutes primes incluses. Il serait donc resté à mon papa 44% de cette somme, soit 748 € pour faire vivre 4 personnes dont un enfant de 4 ans, un bébé, hors loyer donc mais avec les assurances, le gaz, l'électricité... Bon, coup de bol, à l'époque, avec ce montage, ils étaient exonérés de taxe foncière pendant 20 ans (actuellement ils sont à environ 130 € par mois de taxe foncière, et à peu près autant en taxe d'habitation...). Autant dire que cette situation ne pourrait PLUS exister.
Si locataires, impossible dans le privé: 80 m² dans le coin, c'est 700€. 700*3=2100 €: aucun proprio ne loue à moins de 3x en revenus.
Et c'est 1700 € nets. Un smic, c'est 1120 € nets. Un célibataire au smic à temps plein, il peut même pas se loger dans le privé là où j'habitais (Saint-Avold, toute petite ville de province): un studio de 39 m² se loue 400 € charges comprises. Donc dossier refusé.
Je n'en démords pas, c'est LA que le bât blesse: l'ouvrier célibataire, à temps plein, pas malade, considéré non plus comme l'entité économique indépendante qu'il doit être, dont le sort peut être amélioré, certes, mais normalement économiquement autonome sur le plan des besoins de base,
ne peut plus vivre sans la solidarité nationale qui ne devrait s'appliquer qu'aux fragiles.
C'est à dire que nous sommes arrivés dans une société où la solidarité nationale doit aider le premier maillon économique (l'ouvrier "de base") de sa pyramide pour que le système fonctionne.
Et c'est, indirectement, aider les entreprises privées.