Alternative: tu as tente le "aujourd'hui je ne vous fais pas a manger, je me fais a manger juste a moi, vous vous debrouillez"?
Je le fais souvent avec mon homme. Avec lui, ça a fini par marcher. Soit chacun se bricole un truc, soit il fait des pates ou un steack.
Avec l'amant, comme je l'invite, c'est forcément moi qui prépare le repas. Quand c'est lui qui invite, c'est pizza ou quiche premier prix décongelée. De toute façon, comme il a jamais un rond, il pourrait pas faire autrement.
Ceci dit, il est toujours content de se faire inviter à grailler. De la vraie cuisine, et même si c'est un truc tout simple, ça le transporte au paradis. Du coup, il a l'impression d'avoir une famille, lui qui n'en a pas.
Il a fugué à 11 ans de chez sa mère, qu'il n'a plus jamais revue. Il a vécu avec son père et sa belle mère qu'il a toujours detestée.
Le seul être qui comptait était sa soeur. Qui est morte il y a trois ans.
Il est faché depuis 30 ans avec son père, qui vient de mourrir il y a trois semaines en laissant pour consigne de lui interdire de venir à l'enterrement.
Pour seule famille, il a son fils avec qui il s'entend super bien.
Alors, mon homme et moi, on represente beaucoup plus que de simples amis.
On ne le laissera jamais tomber, pour ça, et aussi parce que c'est un mec bien, malgré ses côtés insupportables.
Mais parfois, ça me pèse. Parce que moi aussi, parfois, j'aimerais bien avoir un homme dans ma vie sur lequel je puisse compter, qui m'amène un plus, qui me rende les choses plus faciles et plus légères.
Mais pour ça, il faudrait probablement que je sois quelqu'un d'autre.
Parce que j'ai toujours été celle sur qui on peut compter. Je me souviens du commentaire de ma prof de français en classe de seconde, sur mon bulletin de notes. "capable d'amitié au sens le plus noble du terme".
Et elle m'avait mise en garde pour que je n'y sacrifie pas trop de choses.
J'y pense souvent.