Mais si ton medecin dit que t'es pas depressif, t'es pas depressif. Tu en donnes juste vachement l'impression
Quand je suis arrivé en Bretagne j' ai demandé à être suivi au secteur par un psy, surtout pour la gestion du Mapuche et mes relations avec mon ex et ma fille. Au bout de quelque séances le psy a espacé les rendez-vous, et au bout d'un an il a estimé que le suivi n'était plus nécessaire. Il ne m'a jamais proposé de médication. Donc, non, je ne suis pas dépressif.
1) fatigue => ca, je sais pas trop
Ben je fatigue à l'effort, mais c'est du clairement à ma tension trop élevée. Par exemple, une journée de boulot à la ferme voisine pour bâcher le maïs, ça a été un peu dur. Depuis que j'ai le traitement ça va mieux, mais mon généraliste m'a demandé d'y aller doucement ...
2) tristesse => ca t'as (vu d'ici)
Ben non, je ne suis pas triste. Du tout. Par contre j'aime la solitude, ça c'est certain. Je peux passer une journée seul à la maison sans m'ennuyer, ou une journée dehors dans la nature ... J'ai demandé un bracelet de brocard d'été à ma société de chasse, si je l'obtiens, ça m'occupera pendant un bon moment
3) troubles de la concentration, de la mémoire => ca t'as (vu que t'arrives plus a lire)
Ben non, je n'ai pas de problèmes de mémoire. Je tiens une permanence téléphonique une journée par semaine ... Et je gère des situations parfois compliquées à la permanence ... On s'est occupés de la liquidation judiciaire d'une EARL récemment, avec des documents comptables "a minima", parce que le comptable n'avait plus été payé depuis deux ans ... Tiens ça me fait penser qu'il faut que j'envoie un mail à l'avocate pour faire le point de la situation ...
4) troubles du corps (perte de sommeil, de l’appétit, douleurs diverses) => ca je sais pas
Non, je dors bien, et je passe chaque jour une heure en cuisine (en moyenne pour me prépare de bons petits plats :-)
5) aboulie (absence d’envies, de projets) => ca t'as au moins sur la partie envie (ou du moins tu nous parles que de ce dont tu n'as pas envie)
Non, encore ... Je suis en train de négocier l'achat de la maison où je vis, je prévois de futurs aménagements, j'ai des projets pour cet été (pêche en mer) ... Je vais enfin récupérer ma tronçonneuse, et mettre un crochet à ma voiture, comme ça je pourrai faire du bois ...Je commence à économiser pour m'acheter une carabine à lunette pour l'approche et le tir, au même calibre que celle que j'ai déjà ...
6) anhédonie (absence de plaisir avec le sources de satisfaction habituelles)=> ca t'as (ou du moins tu donnes l'impression d'avoir)
Ben le sexe, c'est un peu mort, étant donné que je ne crois plus être en mesure d'avoir des relations à mon goût et que je ne vois pas pourquoi je devrais me forcer à autre chose ... De toutes façons je n'irai pas avec une femme qui ne me fait pas bander.
7) idées noires (ou suicidaires) => ca t'as, je ne sais meme pas si tu t'en rends compte.
Ben non, je n'ai pas des idées suicidaires. par contre j'ai une vision de la mort, et de ma mort, qui n'est pas celle de tout le monde. Je n'en ai pas peur et je ne l'éviterai pas. Vivre à tout prix, c'est aussi nul que le sexe à tout prix.
J'ai vu ma mère mourir en cinq ans du cancer. J'ai vu mon frère devenir un véritable légume, trois ans allongé en EPHAD, incapable de parler, aveugle, avec des couches ... Un pote de mon âge, du club de sport, a été atteint par le cancer du colon il y a deux ans, opération, poche à caca ... Et mon voisin a été attrapé l'été dernier, cancer du pancréas, métastases au foie et au poumon ... Les médecins voulaient lui interdire l'alcool, alors qu'il reste sans doute moins d'un an à vivre ... Alors il vient prendre l'apéro de temps en temps ...
Bon, je vais encore une fois citer Épicure :
"Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle. On cessera de l'augmenter d'un temps infini et l'on supprimera le regret de n'être pas éternel. Car il ne reste plus rien d'affreux dans la vie quand on a parfaitement compris qu'il n'y a pas d'affres après cette vie. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu'elle serait un événement pénible, mais parce qu'on tremble en l'attendant. De fait, cette douleur, qui n'existe pas quand on meurt, est crainte lors de cette inutile attente !
Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n'est pas là et lorsque la mort est là nous n'existons pas. Donc la mort n'est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu'elle n'a pas d'existence pour eux, et elle n'est rien pour les morts, puisqu'ils n'existent plus. Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux et tantôt l'appellent comme la fin des maux. Le philosophe ne craint pas l'inexistence, car l'existence n'a rien à voir avec l'inexistence, et puis l'inexistence n'est pas un méfait."