4 Cartouches brûlées ce matin, et le faisan est passé au travers
Hier, matin je n'ai tiré qu'une cartouche. Et je n'ai pas manqué ma cible. Mais je n'ai eu aucun mérite, c'était une poule domestique.
Hier soir, en revanche, j'ai tenté de mettre en relation des amis, chasseurs bredouilles, à des poules sauvages. Mais aucun coup de feu n'a été tiré. "Pas assez charnues''se plaignaient les premiers, ''trop prévisibles'' retorquaient les dernières.
Une brebis commentait et rayait les préventions du gibier, les hésitations des chasseurs : ''Amusez-vous au lieu de rester seuls''. Je surencherissait : ''La vie est courte, l'heure du jugement approche, vous serez jugés selon que vous avez aimé ou pas''.
Vers minuit, une coupe de champagne à la main, la brebis, Magali, c'est son prénom, me fixait droit dans les yeux. Son berger, bien mis de sa personne, nous surveillait de temps en temps. Mais, rien n 'y fit, elle semblait croire que l'herbe était plus verte dans le pâturage d'à côté, donc le mien. Je lançais une ligne, pour voir. Je sentis que l'hameçon fut mordue. La prudence nous guida toutefois et nous nous contentames de nous dévorer du regard.
Au réveil, mon téléphone vibra : ''Magali souhaite vous ajouter a sa liste d'amis.''
L'affaire semble bien engagée.