Sexe, pouvoir et violence ...

[mescalero]

Est-ce qu'on peut réfléchir sereinement à la manière dont le pouvoir, et la violence parce que cela va avec, s'exercent selon le sexe, en dépassant les stéréotypes machistes et féministes ?

[vette]

Oui, on peut le faire.

Mais ça va être dur!

[mescalero]

Mais ça va être dur!

[mescalero]

Allez, je me lance :

La victimisation est un instrument de pouvoir.

[vette]

Allez, je me lance :

La victimisation est un instrument de pouvoir.

D'accord. Mais encore ?

[mescalero]

Hé bien le fait de se mettre en posture de victime, et de façon systématique, donne un ascendant sur l'autre qui n'ose plus s'opposer de peur de passer pour un bourreau.
Exemple :
- il n'est pas possible de critiquer la politique d'Israël en Palestine, parce qu'il y a eu la Shoah,
- il n'est pas possible de critiquer les excès de l'islam, parce que c'est la religion des anciens colonisés, et que c'est forcément une position "raciste".
Et de même, pour certaines féministes, les femmes sont des victimes par principe, et les hommes des bourreaux ontologiques. Ce qui interdit par exemple d'admettre qu'une femme ait fait le choix conscient et réfléchi de se prostituer. Et que le client n'est pas forcément un affreux bonhomme (les féministes en question devraient d'ailleurs réfléchir un peu au fait que leur compagnon-mari est peut-être aussi client de prostituées).

[mescalero]

Il serait intéressant aussi de regarder de plus près les rapports de pouvoir au sein du couple ...

[vette]

J'ai un réel problème avec le pouvoir. Et beaucoup de mal à admettre qu'il en faille un.
Pour moi, le pouvoir est intelligencivore, empêche l'évolution vers le haut.
 
Enfant, j'étais docile pour ne pas avoir à me confronter à l'autorité de mes parents, j'anticipais les ordres pour ne pas avoir à les recevoir. Parce que ça m'humiliait. Je me donnais l'illusion que c'était mon libre choix de faire ce qu'on attendait de moi.
Une manière de passer entre les gouttes.
Il m'en est probablement resté quelque chose.

Ce serait d'ailleurs intéressant de faire la différence entre pouvoir et autorité.

Autant dire que dans le couple, je ne supporte aucune autorité.
Par contre, oui, les gens que j'aime ont un pouvoir sur moi. Celui de me faire rire ou pleurer, celui de me blesser, de me mettre en colère, etc.
Et ça m'emmerde.

Je suppose que j'ai le même pouvoir sur les gens qui m'aiment, et ça m'emmerde aussi.

Dans mon idée, il n'y a d'autorité que lorsqu'il y a des personnes pour obéir. Que serait un ordre si personne n' y obéissait ?

Pour ce qui est du pouvoir, pourquoi ne pas dire tout simplement le fric ?
Je ne parle pas de vos éconocroques chez l'écureuil, hein, je veux parler des fortunes qui régissent le monde, et qui ont bien plus de pouvoir que la politique.

[mescalero]

J'ai un réel problème avec le pouvoir. Et beaucoup de mal à admettre qu'il en faille un.

Et pourtant dès que tu mets ensemble deux personnes, ils s'établit des relations de pouvoir.
Robert Dahl : "A a un pouvoir sur B, quand A obtient de B qu'il fasse quelque chose qu'il n'aurait pas fait sans l'intervention de A".
Sur quoi se fonde le pouvoir ?
- la force, la violence
- la loi, les normes sociales
- le savoir
- la séduction
- le charisme
- les "sentiments"
- Dieu, et le surnaturel
Etc.

[ktycash]

Et bien j'ai un rapport aux autres bien plus particulier

J'exerce une sorte d'émulation sur les autres...
- faire découvrir des choses qu'ils n'auraient pas osé tenter d'entreprendre sans ... Et que je n'aurais jamais eu la force d'initier sans eux d'ailleurs... c'est un truc totalement réciproque.

Ils sont libres de me plaquer quand ils ne s'en sentent plus l'envie ou la force... et ils ne s'en privent pas.

Comme je suis strictement incapable d'exercer un pouvoir sur les autres et que cela ne m'intéresse absolument pas... Voire, cela me dégoûterait de contraindre quelqu'un car j'aurais l'impression d'être indigne d'être aimée pour moi-même... Ils ne restent que tant que cela leur convient sans trop d'effort.

Pt* j'en ai croisé des fainéants !!!  

[vette]

Je ne suis pas sure que le pouvoir se fonde sur la force, ou sur la violence.
Je verrais plus la force et la violence comme un manque de pouvoir, justement.

Mais je pense qu'il faudrait déterminer mieux les termes, les définir.

Le pouvoir politique appartient aux hommes, presque exclusivement. Le pouvoir faire à tout le monde.

[ktycash]

Je peux dire un truc en tous cas... je me suis toujours fait doubler par des garces bassement flatteuses qui se prétendaient faibles, donc je n'osais pas les   .
Elles ont fait faire beaucoup de conneries à mes ex et les ont laissés vides et seuls... sans les mener nulle part.
dernier exemple en date hier...

[mescalero]

Je ne suis pas sure que le pouvoir se fonde sur la force, ou sur la violence.
Je verrais plus la force et la violence comme un manque de pouvoir, justement.

La violence et la force sont source de pouvoir. C'est le pouvoir de l'envahisseur, du conquérant, du tyran. Mais ce n'est ni la seule source de pouvoir, ni la plus efficace à long terme.

Le pouvoir politique appartient aux hommes, presque exclusivement.

La face visible du pouvoir politique, sans doute. Mais derrière Ben Ali, il y avait sa femme ...

Je peux dire un truc en tous cas... je me suis toujours fait doubler par des garces bassement flatteuses qui se prétendaient faibles, donc je n'osais pas les   .
Elles ont fait faire beaucoup de conneries à mes ex et les ont laissés vides et seuls... sans les mener nulle part.
dernier exemple en date hier...

La preuve qu'on peut gagner le pouvoir en prenant la posture de la victime.

[ktycash]

ça c'est évident...
Et c'est  la raison pour laquelle j'ai soigneusement caché ma peine à Zicos, hors de question de jouer là-dessus (de le faire culpabiliser ... j'ai joué la fortiche qui va bien même quand vous m'avez soutenue complètement démontée, au bout du rouleau cet été )
De toutes façons l'autre est h'chent plus forte que moi à ce jeu là...
Elle n'a aucune dignité
Et si lui non plus...
Contre une pareille garce, s'il aime les garces, je n'ai aucune chance  

[valentin]

C'est peut-être tangentiel par rapport au sujet (en même temps, est-ce qu'on a vraiment envie de se refaire "le pouvoir dans le couple" ?), mais il y a un article très intéressant de Michel Serres dans le point, qui porte sur la nature de l'autorité dans notre monde moderne où l'accès au savoir est largement démocratisé.

La fin de l'autorité "a priori", verticale, "parce que c'est moi le patron".
Replacée par une autorité naturellement accordée à la compétence constatée, si elle s'accompagne d'une bienveillance à partager le savoir.

http://www.lepoint.fr/societe/michel-serres-la-seule-autorite-possible-est-fondee-sur-la-competence-21-09-2012-1509004_23.php

"Si vous n'êtes pas décidé à augmenter autrui, laissez toute autorité au vestiaire".

J'aime bien, et ça me parait pouvoir s'appliquer au couple aussi.