Je trouve que l'exercice est amusant mais qu'il n'est que ça : un exercice abstrait. Bien sûr que notre cerveau crée des liens de cohérence et de logique dans le discours entendu ou lu. Si ce n'était pas le cas, ce serait bien pire, je pense.
De double culture, si je devais choisir entre les deux, je prendrais le pragmatisme anglo-saxon et la poésie française. Par exemple, comparez un dico français-anglais et un dico anglais-français (simplement en tant qu'objet bien sûr). L'un est presque trois fois plus épais que l'autre. Beaucoup plus de nuances sémantiques en anglais qu'en français (ce qui, à mon sens totalement subjectif, rend la poésie française poétique justement car métaphorique par nécessité). Une très célèbre scène de la Fair Lady de GB Shaw, quasi intraduisible en français l'illustre très bien.
Le français dispose de moins de nuance ce qui l'oblige à être plus précis ou plus imagé. Autre exemple classique: à l'époque (si regrettée par certains) où le français était la langue diplomatique officielle (et juste avant que cela ne cesse)
-> extrait du Traité de Versailles, le dernier je crois à avoir été écrit en deux langues, lourd de conséquences à venir pour les rapports israélo-palestiniens…
Version française : Israël « doit se retirer des territoires occupés »
Version anglaise : « shall withdraw from occupied territories »
Quelle version est-elle la préférée d’Israël ? L’anglaise, évidemment.
En anglais, ça donne : « Israël doit se retirer DE territoires occupés »…Donc, pas de TOUS, alors qu'en français, il est clair qu’Israël doit se retirer de TOUS les territoires occupés.
Bref, exercice amusant mais sans plus, selon moi. Et qui n'illustre en aucun cas la difficulté à lire et entendre les autres (mais elle existe
)