Bon, ben puisque ça chauffe, j'vais en toute impudence donner à certains l'occasion de tirer à vue sur quelqu'un d'autre
Sur le sujet "soutif métaphysique", Malbak m'a mise au défi de faire une liste de ce que je trouvais bien plus vulgaire qu'un string apparent ou un soutif noir sous une chemise blanche. J'ai trouvé le sujet intéressant alors voilà, je m'acquitte de ma dette
Tout d’abord, j'aimerais mettre en avant deux personnes qui en parlent beaucoup mieux que moi.
Jean YanneMichel Buhler (un chanteur - ahem - suisse)
Je me suis éloignée du sujet qui a donné origine à ce poste, je le reconnais mais parce que comme je l'ai dit à l'origine, la vulgarité est, pour moi, un état d’esprit et un comportement avant d’être une apparence ou une mise vestimentaire (je parlerais plus de mauvais goût dans le cas d’un string qui dépasse), j’espère que vous me pardonnerez.
Et tout d’abord, même si chacun le sait, ça vaut toujours de le rappeler : vulgaire vient de vulgus (la foule, le commun, le populaire ainsi que par extension la multitude, donc méprisé par les patriciens). Son acceptation plus moderne est : ce qui n’élève pas l’être humain, le rabaisse, donne libre cours à ses bas instincts, le ramène à la plèbe (
http://www.cnrtl.fr/definition/vulgaire)
Et en dernier préambule, la citation de Coluche : « toujours grossier, jamais vulgaire »
Ce qui est vulgaire selon moi (et OUI, c’est subjectif et OUI, je sais à peu près à quoi m’attendre pour certaines réactions, et OUI, j’suis pas sûre de tout) :
- Les émissions de télé réalités - en boucle, et en boucle, sur tous les thèmes passionnants de la vie: cuisiner, chanter, éduquer, tromper, chialer, déprimer, souffrir, crever la dalle - sont vulgaires par nature et grossières par nécessité
- La disparition de la notion de vie privée. Les fameux réseaux et autres « j’ai twitté que j’avais fait caca » (oui là, j’ai été grossière) créent un homme moderne qui a comme ambition d'afficher "sa vie, son œuvre" aux yeux de tous, et dans toute sa magnificence narcissique. La pudeur est morte.
- Dire casse-toi pauvre con à un type qui t’emmerde dans la rue est grossier, le dire quand on est Président de la République est grossier ET vulgaire.
- Il peut y avoir du sublime dans la grossièreté (Céline ou Frédéric Dard), rarement dans la vulgarité
- Les préjugés, même s'ils sont "naturels", ce qui devrait l'être, c'est de les identifier et lutter contre.
- « Va te faire foutre, salaud d’enfoiré de patron » est grossier (et parfois malvenu). « C’est la loi du plus fort qui est la seule qui compte » est vulgaire. La grossièreté réside dans l’utilisation de certains langages, la vulgarité est dans la posture et certaines valeurs.
- La vendeuse qui te regarde de haut en bas avant d’avoir l’air de décider si tu vaux le coup d'acheter, ou non, dans sa boutique.
- Vouloir être connu.
- Vouloir connaître des gens connus (ou le prétendre parce qu'un jour, t'as croisé PPDA qui t'a demandé si t'avais pas du feu)
- Ne toujours pas savoir que Ze Français est métissé et multiculturel (je ne parle pas forcément d’ethnies donc, il vient d’où notre nain-en-chef ?), que c’est ce qui a fait la grandeur de la France et qu’Astérix, bien blanc et moustachu a disparu il y a déjà une bonne tripotée de siècles. Fini, terminé.
- Suivre les codes de la mode même si ça te rend moche. Le style est ailleurs.
- L'argent qui justifie et rend acceptable la bêtise (notez que ce n’est pas l’argent le problème, c’est la légitimité qu’on en tire pour faire/dire n’importe quoi)
- La vulgarité est très proche de l'indécence, voire de l’obscénité morale.
- Le mec qui se considère comme d’une classe supérieure alors qu'il lit à peine Marc Levy, ne sait écrire sans faire une faute par phrase, ni reconnaître un classique d'opéra.
- Les footballeurs français de 2010, est-il besoin d’en dire plus ?
- Le rire faux. Celui qui sort pour montrer qu’on est de connivence ou pour se convaincre que l'on s’amuse.
- L'ostentatoire ou celui qui choisit de porter les dernières lunettes de soleil ou le dernier sac à main sur lequel, pour que celui qui te regarde comprenne - même si c’est un béotien de plouc - le logo « ça m’a coûté très cher » est marqué partout dessus.
- Le 4x4. A moins de vivre dans le désert ou en montagne.
- L'I-phone et ses applications, qu’on veut tous être le premier à avoir, ce qui fait que l'on sait d'avance, comment tous les dîners se terminent. Train-train, plan-plan, cul-cul.
Liste ouverte et critiquable bien sûr (cf la citation que j'ai choisi pour le sujet
)